Voici la contribution de Vabadus à notre nouvelle rubrique « loge libre et insoumise » : VIVE LE GADLU LIBRE !
Vous connaissez probablement Vabadus par ses nombreux articles sur le blog de « La Maçonne » qui visent à la Liberté d’expression et d’une façon plus générale défendent les valeurs humanistes de la Franc-Maçonnerie.
VIVE LE G.A.D.L.U LIBRE !
Les dieux sont morts ! Oui ! Ils sont morts de rire en entendant l’un deux, le GADLU, dire qu’il était le seul Dieu!
Les discussions sur la nature du GADLU appartiennent au passé !
Wikipédia titre sur « La querelle du GADLU » quand le blog « La Lumière » a évoqué « Quand le GADLU devient symbole de discorde «. En fait il n’y a plus de discussions à avoir sur ce concept chez les Maçons. Chacun s’est fait une opinion, soit par une acceptation du GADLU en tant que pur symbole maçonnique soit en tant que « Dieu ». Ce clivage permet ainsi de classer les institutions maçonniques en deux grandes familles bien repérées :
1° celles qui offrent à leurs membres une démarche initiatique à vocation humaine,
2° celles « religieuses », qui offrent une démarche à vocation mystique.
Il y a bien entre les deux, au moins une institution considérant le GADLU comme un symbole maçonnique « et en même temps » le définissant comme « un principe créateur selon la définition donnée au Convent de Lausanne ». Ceci génère une embrouille car les dignitaires des SC réunis au bord du Léman en 1875 étaient des religieux signant ainsi la fin de leurs travaux :
« Au nom de Dieu, de Saint-Jean et des Suprêmes Conseils Confédérés, je ferme les travaux du Convent de Lausanne ».
Alors là on vous explique que « Principe créateur » veut dire « Créateur suprême » et donc Dieu ! On est dans la parfaite continuité du THÉISME, de ce qui se trouvait dans le Guide des Maçons Ecossais de 1804, rituel fondateur des grades bleus du REAA. Relisons en la matière le rituel d’ouverture des travaux de la loge :
« Au nom de Dieu et de Saint-Jean d’Écosse, la L.·. d’apprenti est ouverte. Il n’est plus permis à aucun frère de parler, ni de passer d’une colonne à l’autre sans en avoir obtenu la permission; de s’entretenir de questions politiques ou de controverse, sous les peines que commandent les statuts généraux de l’ordre ».
Le serment qui comporte la mention « …du Grand Architecte de l’Univers qui est Dieu », s’achève par cette prescription : « Le récipiendaire baise trois la Bible »,
The question is very simple: do you believe in God ? YES or NO ? »
Dans un de ses articles d’historien, Roger Dachez relate que l’une des questions rituelles posées à un candidat désireux d’intégrer une Loge de la GLUA, est simplement : « Croyez-vous en Dieu ? ». Il raconte ensuite :
« La très grande majorité des candidats, sujets britanniques conformistes, répondent « oui », sans commentaire, et on ne leur en demande pas davantage. Harry Carr rapporte qu’un jour un candidat répondit de façon plus originale : « Cela dépend de ce que vous entendez par Dieu… ». Le Vénérable, qui n’avait jamais rien entendu de tel, en fut interloqué et demeura silencieux quelques instants. Puis il réagit, non spécifiquement en tant que franc-maçon – « régulier » ou non – mais plus simplement en tant qu’anglais de culture protestante. Il répondit au candidat : « Non, Monsieur, cela dépend de ce vous entendez par Dieu. »
En fait lorsque l’admission dans une institution maçonnique oblige à croire en Dieu, de quel Dieu parle-t-on ?
Y-a-t-il pour l’institution une totale liberté dans la conception de Dieu ou fixe-t-elle un contenu comprenant une définition de la Transcendance et des vérités qui lui sont obligatoirement associées?
Si cela n’est pas le cas on peut, par exemple, avoir des Maçons qui croient en leur propre Dieu, dans une vision noachiste, sans présence de non croyants, bien illustrée par Kipling dans la « La Loge Mère »,.
« Et nous causions à cœur ouvert de religion et d’autres choses,
Chacun de nous se rapportant
Au Dieu qu’il connaissait le mieux.
L’un après l’autre, les frères prenaient la parole
Et aucun ne s’agitait.
L’on se séparait à l’aurore, quand s’éveillaient les perroquets
Et le maudit oiseau porte-fièvre ;
Comme après tant de paroles
Nous nous en revenions à cheval,
Mahomet, Dieu et Shiva
Jouaient étrangement à cache-cache dans nos têtes. »
Dans la réalité des institutions maçonniques françaises on se rend compte que leurs définitions des croyances religieuses qu’elles imposent à leurs membres sont diverses et qu’en fait, il y a plusieurs dieux et NON UN SEUL RECONNU ET GLORIFIÉ PAR TOUS ! Par ailleurs ces « dieux » sont présentés soit dans une approche unitarienne soit selon le principe trinitaire.
Ainsi il y a l’institution de tradition anglo-saxonne qui retient Dieu plus la Bible et qui bannit le déisme. Il y a celle qui affirme que ses membres viennent en Maçonnerie chercher le divin en eux et bannit les athées et les adogmatiques de ses temples et qui semble se définir comme « andersonienne ». Il y a celle qui demande à l’initié de prêter le serment en l’achevant par des formules selon les Rites : « Que Dieu me soit en aide et son Saint Évangile » (Rite Français Traditionnel) ; « Que Dieu me soit en aide » (Rite Écossais Rectifié et Rite Anglais Style Emulation), ou de promettre au RER, « d’être fidèle à la Sainte Religion chrétienne »…
Cette énumération non exhaustive montre que les formules du « divin » sont variées ! Mais considérons bien que selon les situations les catholiques ou les protestants pratiquants peuvent y trouver leur compte mais que les croyants juifs ou musulmans ont tout intérêt à bien choisir leur obédience, leur rite et leur progression dans les hauts grades, sinon ils risquent des déconvenues, surtout si le rite choisi est très inspiré par le Nouveau Testament !
LE « DIEU » DES MAÇONS ET LA DOCTRINE DE LA FOI CHRÉTIENNE
Pour obtenir une autre vision d’une réalité, il faut parfois sortir du cadre. C’est ainsi que je propose à la méditation un extrait d’article rédigé par le pasteur F. Varak et publié dans la revue Réformée – La revue de théologie de la Faculté Jean Calvin
Pour en savoir plus : site internet //larevuereformee.net/articlerr/n232/franc-maconnerie-et-foi-chretienne
L’auteur s’est interrogé sur « la compatibilité entre franc-maçonnerie et foi chrétienne ».Voici comment l’auteur aborde le problème du GADLU et de DIEU.
« Lorsque les hommes réfléchissent sur le divin, il me semble qu’ils ne peuvent aboutir qu‘à une réflexion humaine, une philosophie… C’est le cas de la franc-maçonnerie, puisqu’il y a transformation du message biblique et importation de données occultes, c’est un refus clair de la révélation chrétienne « L’appréhension du divin me trouble. De quel Dieu (dieu?) parle-t-on en se référant au Grand Architecte de l’Univers? Qu’on l’appelle Être Divin, Elohim, Adonaï, Éternel, Seigneur, Créateur ou Architecte n’est pas gênant. C’est la définition que l’on attache au nom qui révèle la nature de notre croyance. Est-ce une énergie? Est-ce une personne? Est-ce Jésus-Christ? Est-il trinitaire? A la lumière de ce qui est dit de cet architecte, nous pourrons comprendre s’il est le Dieu de la Bible ou non. » « Or, qu’est-ce que ce dieu « caméléon » (le G.A.D.L.U)? Si Dieu est Dieu, s’il s’est révélé, il est comme il est et n’est pas ce qu’il n’est pas! Il existe ainsi des évocations et des croyances exactes, et d’autres erronées. Voici quelques raisons qui me font croire que cet Architecte n’est pas le Dieu des chrétiens. Tout d’abord, la notion d’un Dieu caméléon, d’un « Centre de l’Union », est incompatible avec les évangiles. Jésus a même averti que son message serait cause de division, parfois même au sein d’une famille » « Deuxièmement, le Créateur, dans la Bible, n’est autre que Jésus-Christ. Si le Grand Architecte de l’Univers était le Dieu des Écritures, il serait identifié à Jésus-Christ ou au Dieu trinitaire. Or, nous avons trouvé le contraire…Le chrétien authentique ne saurait révérer qui que ce soit d’autre que Dieu, tel qu’il se présente. Il ne saurait même être question de s’agenouiller ou de se courber devant un quelconque objet, fût-il un triangle, une copie de l’évangile ou une quelconque représentation matérielle ou symbolique de Dieu. ». fin de citation
La condamnation est sans appel !
CECI N’EST PAS UNE CONCLUSION !
Ce modeste article qui vise simplement à fournir des matériaux d’interrogations ne peut se terminer par une conclusion. Mais comme il fallait une fin je vous propose le récit d’un événement survenu voici de nombreuse années.
1965 – La scène se déroule dans l’un des trois Musées Royaux des Beaux Arts de Bruxelles. Deux hommes regardent une peinture de Bernard Buffet représentant le Christ, tableau qui sera ensuite conservé au Vatican.
La première personne annonce avec une forte voix : « Ceci est Dieu ! «
À côté de lui un autre visiteur, chapeau sur la tête et voix douce dit : « Ceci n’est pas Dieu! ».
La première personne semblant courroucé, s’exclame : « Comment Monsieur ! Savez vous bien qui je suis, qui vous contredisez ? Je suis le Très Puissant Grand Commandeur d’une juridiction de Hauts Grades du REEA, et si je vous dis que ceci est Dieu, c’est que je suis qualifié pour l’affirmer ! Et vous, qui êtes vous, Monsieur?
Et l’homme au chapeau lui répondit : « Je m’appelle Magritte ».
(se non è vero è ben trovato)
Vabadus
Si j’ai bien compris.
Commentaire sur Dieu, très intéressant, croire ou ne pas croire là est la question.
Ici tout est symboles, et rien d’autre, on ne dit pas la messe dans les Loges.
Pour les maçons relevant de la GLUA ou du GO d’où qu’ils soient Il faut reprendre les constitutions d’Anderson qui l’exigent, ou plus ancien le Régius….
Pour ce qui est du Dieu à « aimer » il n’y en a qu’un seul: le Créateur de la terre et du Ciel, il s’appelle Allah, Jéhovah, Jahvé, YHVH etc., ce ne peut être que le même.
Car il s’agit d’une religion sur laquelle tous les êtres s’accordent et non se désaccorde.
Il suffit de lire l’histoire religieuse de l’Angleterre et du royaume Uni pour le comprendre.
Non d’une pipe ce n’est pas un chapeau!
Croire, ne pas croire
Croire, ne pas croire, douter
Parfois redouter
Croire dans celui qui croit
Comme dans celui qui ne croit pas
Est l’affaire de tous
Pour le bien de l’Humanité
FRATERNITE