Le club maçonnique Dialogue et Démocratie Française recevait le 10 mai 2010 dernier quatre representants des principales religions en France : catholique, musulmane, juive et protestante. A l’invitation du président Marc Fraysse, ils intervenaient sur des question comme lalaïcité , la spiritualité, les droits de l’homme, l’amélioration du sort de l’humanité. Pour la première fois, des journalistes étaient acceptés comme témoins, à condition de rester discrets sur les participants.
Invités :
Philippe Barbarin, Archevêque de Lyon, Richard Wertenschlag, Grand Rabbin de Lyon, Azzedine Gaci, président du Conseil Régional du Culte Musulman, Joël Rochat, président de l’Eglise Réformée de Lyon.
Résumé :
Existe-t-il une spiritualité laïque? Sans doute oui, pour ces religieux, encore qu’ils se déclarent mal placés pour en parler, puisqu’eux-mêmes se réfèrent à leur foi. Que pensent-ils de la laïcité? Ils se disent très attachés à la Loi de 1905 qui sépare l’Eglise et l’Etat, mais y voient surtout le fait que toutes les religions soient traitées à égalité et aient droit au même respect dans l’espace public, évacuant au passage la place de l’athéisme. Azzedine Gaci explique que la traduction de « laïcité » en arabe signifie : sans religion ou contre la religion, ce qui a conduit beaucoup de musulmans à penser que la laïcité française était hostile aux religions. Les quatre confessions se réfèrent fortement au commandement : « tu aimeras ton prochoan comme toi-même » dans lequel Philippe Barbarin veut voir une prémisse de la notion de fraternité, fondement de la République. Richard Wertenschlag pose le judaïsme comme la réligion-mère des monothéismes et salue les représentants des trois autres religions par un « qu’il est agréable quand des frères se retrouvent assis ensemble ». Joël Rochat montre un courant protestant moins hiérarchisé, et plus impliqué dans les questions de société. Au final, c’est davantage une suite de prises de paroles répondant aux questions soumises par écrit à l’avance. Peu de confrontation avec les conceptions des francs maçons présents. Une ambiance consensuelle et attentive. La légendaire qualité d’écoute des « frères et soeurs » joue à plein : deux cents cinquante personnes dînant en silence pour écouter quatre intervenants.