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UTILISATION DES GANTS EN FRANC-MACONNERIE


Si jamais vous vous êtes posés des questions sur l’utilisation de nos gants blancs en Franc-Maçonnerie, voici un communiqué de la Grande Loge du Québec, émis en Octobre 2011 et présentant la façon d’utiliser ces derniers :

A méditer !

Pour beaucoup les gants blancs, après le tablier d’agneau blanc, font parties de la tradition vestimentaire de la Franc-Maçonnerie.

 Les gants étant moins portés dans le monde profane, leurs usages et le cérémonial afférent est peu connu.

Les gants blancs sont le symbole de pureté et d’égalité. En Franc-Maçonnerie, une main gantée, signifie l’égalité entre l’ouvrier et le professionnel.

A l’origine le gant faisant partie intégrante du gantelet, les poignets et les gants étaient d’une seule pièce. Impossible d’enlever le gant sans enlever le poignet. C’est ainsi qu’on retrouve chez les officiers de la Grande Loge, qui sont en « devoir », encore aujourd’hui, des manchons qui à l’origine, faisaient parties du gantelet.

« Lancer le gantelet » devenait un défi chevaleresque.

Traditionnellement, les gants blancs sont portés en soirée, étant donné que la plupart des Loges se réunissent en soirée, les gants blancs sont devenus une tradition et sont de rigueur dans de nombreuses Loges, même dans celles ou l’on ne porte pas tenue de soirée ou Tuxédo.

Certaines Loges présentent une paire de gants blancs â chaque nouvel initié.

Historiquement, deux paires étaient offertes, une pour le Maçon et l’autre pour sa Dame.

Jaquette et pantalon rayé et gants gris étaient de mise. Au Québec, un complet foncé est approprié pour les réunions durant la journée.

Les gants blancs font partie de la tenue de la Grande Loge. Cependant, ce ne sont pas toutes les loges qui portent des gants. Dans certaines loges, seuls les officiers en portent. Aussi, leur port est laissé à la discrétion du Vénérable Maitre et font souvent parties de la tradition de la Loge. Il faut éviter de porter des gants, si le Vénérable Maitre n’en porte pas. 

Cependant il y a des règles quant à l’utilisation des gants.

Si on visite une loge, on ne doit pas porter nos gants si le Vénérable n’en porte pas.

Les gants doivent être ôtés lorsqu’on prend une obligation car la main doit être nue sur le V.L.S.

Les gants doivent être enlevés lors de fermeture de la loge, lorsqu’il y a « chaine d’union ».

Dans tous les autres cas si les gants sont portés dans une tenue de loge; on ne devrait jamais enlever ses gants pas plus que l’on devrait enlever son tablier.

Quoiqu’en dise certains, se référantant a la coutume militaire; il est convenable et tout a fait correct de serrer une main gantée.

On ne doit donc jamais enlever ses gants pour serrer une main, que cette dernière soit gantée ou non.

Rien de plus disgracieux que de voir un membre d’une délégation essayer de s’enlever un gant en marchant vers l’Orient.

Les Gants ne devraient jamais être mis après la ceinture du tablier. Portez-les, prenez-les ou mettez-les dans votre poche.

L’uniformité dans le vêtement peut ajouter beaucoup à la dignité et la solennité de nos Cérémonies.

Le port des gants peut faire partie intégrante de la tradition d’une Loge.


A.S.:

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  • Belle lecture "instructive", mais pour moi, ils ont aussi une autre signification "que je n'impose pas bien sur" ! Pour moi, ils signifient une volonté de confiance dans les sentiments, des paroles dites ou reçues ! la justesse de ceux si, et surtout, toujours dans les dits et faits en fraternité, "d'ou le blanc des gants"

  • Les liens URL de l'article
    Statuts Schaw, art. 10, : anciensdevoirs.com/page-14.html
    Rituel du marquis De Gage : archive.org/details/RituelsDuMarquisDeGages1763
    R. Dachez, Avec ou sans gant ?: pierresvivantes.hautetfort.com/archive/2014/04/06/avec-ou-sans-gants-5341274.html

  • Les GANTS BLANCS
    Dans l'histoire du costume, les gants sont, de prime abord, considérés comme symbole de déférence, de soumission, de loyauté en particulier. Dès les premiers temps du christianisme, il est d’usage de se déganter devant un supérieur. Cette exigence se retrouve tout au long des siècles : les juges royaux demeurent mains nues dans l’exercice de leurs fonctions, et on ôte ses gants pour entrer dans les Grandes et Petites Écuries du Roi-Soleil. On peut considérer que c'est sur ce registre de respect que le franc-maçon se dégante pour prêter ses serments.
    En acte de soumission le gant est offert au roi, au Moyen Âge, par ses villes vassales. Lors des cérémonies rituelles du couronnement en France, l’archevêque, en bénissant et en présentant une paire de gants au souverain, lui assure, par ce geste, possession de son domaine et loyauté de ses sujets.
    En Occident, vers le VIIe siècle les gants deviennent des accessoires de luxe et donc de mode. Les comptes d’Isabeau de Bavière mentionnent en 1408 des gants «brodés tout autour», Montaigne ne s’en serait pas plus passé que de sa chemise et Catherine de Médicis les offre en cadeau très apprécié aux dames de la cour ; ils sont alors en soie ou en cuir, si fins qu’ils peuvent être roulés dans une coque de noix, usage qui persistera encore au XIXe siècle, en Angleterre surtout, où la noix est pendue ostensiblement à la taille pour bien marquer la faveur royale. Henri III et ses mignons les affectionnent pour la nuit, imprégnés de musc, d’ambre gris, de civette et de benjoin.
    Les gants blancs sont des masques des mains. Le directeur de la prison de la Force où était enfermé Lacenaire en 1835 dit de son pensionnaire : «Ses actes comme sa personne étaient en contradiction perpétuelle, il était charitable et assassin, il aimait le sang et ses traits n'exprimaient que la douceur. Il n'était repoussant que par ses mains qu'il avait laides et difformes. C'est par là que j'avais deviné Lacenaire. Ainsi ce tigre cachait-il ses griffes sous ses gants»
    Dans le clergé, les évêques, archevêques et papes portent des gants et seul le pape les porte blancs. Les gants liturgiques furent toujours à doigtiers distincts et non des mitaines. Chaque DOIGT relevant d'une symbolique planétaire particulière devait en effet conserver son indépendance pour laisser agir son rayonnement propre, son énergie : Vénus en pouce, Jupiter en index, Saturne pour le médium, le Soleil avec l'annulaire et Mercure, le petit messager, à l'auriculaire.
    Les saint-cyriens en tenue d'apparat portent des gants blancs, symboles du savoir-vivre qui est savoir mourir, symboles d’une certaine société où honneur et panache sont inséparables.
    Dès 1599, William Schaw dans ses statuts (Statuts Schaw, art. 10, ) destinés à réglementer la pratique du métier de tailleur de pierre ou de maçon, évoque l’existence de gants (sans précision de couleur) : «Il est ordonné que tous les compagnons paieront, le jour de leur réception, la somme de dix livres pour le banquet, plus dix shillings pour le prix des gants.»
    Pour des raisons de brûlure dues à l’utilisation de la chaux, dès le Moyen Âge, les responsables des chantiers achetaient régulièrement des gants pour les maçons, ceux-ci remontaient jusqu'à l'avant-bras, en cuir solide mais souple (comme celui du cerf), car il faut pouvoir tenir une truelle en main. Il semble que sur le Frontispice des Constitutions de 1723, cette forme ait inspiré le graveur. Aujourd’hui, il est une maladie professionnelle orthoergique que l’on n’évoque guère, que l’on appelle la gale des cimentiers due à la manipulation du ciment et qui impose le port des gants.
    Dans la tradition compagnonnique, le compagnon fini recevait avec ses gants de travail une autre paire de gants blancs, surnommée la clandestine parce qu'il la remettait à la femme de son choix qui n'était justement pas toujours sa femme légitime (les francs-Maçons donnent ce nom à toute personne du sexe qui reçoit les affections d’un de ses frères.)! La Franc-maçonnerie masculine reprendra cette tradition dès l'initiation. Combien de mères, d'épouses, de sœurs ou d'amantes reçurent cette manifestation d'amour. Goethe, en offrant à Mme de Staël cette seconde paire de gants, dira : «C'est la seule chose qu'un homme puisse n'offrir qu'une fois dans sa vie.»
    La Franc-maçonnerie se gante de BLANC, pour toutes ces raisons sans doute. On peut caractériser une société traditionnelle par le fait que tous les individus de cette société s'y insèrent en une hiérarchie sociale harmonieuse qui permet de s'accomplir pleinement et de donner carrière aussi bien à l'exercice efficace d'un métier qu’à une réalisation spirituelle effective. La FM est une société traditionnelle, elle a conservé ces deux aspects du perfectionnement. Certains de ses rituels et symboles manifestent l'origine du métier de bâtisseur en même temps que les valeurs spirituelles sur lesquelles elle repose. Les gants sont un de ces symboles à la fois professionnels et gnostiques.
    Parce que le blanc est la couleur commune aux gants et au tablier, on peut rapprocher leur symbolisme de protection, protection contre les mauvaises énergies ?
    Dans le Rituel du marquis de Gages, la blancheur des gants prend deux significations selon le degré. Au 1er degré (p. 18) : « leur blancheur est allégorique à la candeur et pureté de tout bon maçon et que la noirceur du moindre vice ne doit jamais habiter parmi nous » Au 3ème, on instruit le Maître (p.56) : «Je vous donne ces gants qui, par leur blancheur, dénotent la candeur des maîtres et que vous n’êtes du nombre de ceux qui ont trempé les mains dans le sang de l’innocent» . L’examen des gants et du tablier viendra renforcer cette idée de suspicion, de trahison des engagements et même de meurtre. C'est en souvenir de cela que les maçons portent des gants blancs malgré leur chagrin, afin de proclamer qu'ils sont innocents de la mort du Maître Hiram.
    Contrairement à la maçonnerie opérative, au XVIIIe siècle et début XIXe le port des gants n’était pas encore envisagé dans la maçonnerie spéculative.
    Dans les années 1900-1930, la grande majorité des frères ne porte ni gants ni tabliers (seuls les officiers ont leur SAUTOIR et les frères maîtres leur cordon.
    Au Rite standard d’Écosse (ou Écossais d’Écosse), personne ne porte de gants sauf le très Vénérable Maître et ses surveillants. Dans certaines loges, tous les OFFICIERS en charge portent des gants, pas les autres frères ; dans d’autres loges personne n’en porte, pas même le très Vénérable Maître.
    En Écosse, pays des plus anciennes loges, et en France dans les loges qui en reprennent les rituels, la raison de cette exception au port des gants est donnée par des frères écossais eux-mêmes sous forme d’hypothèses :
     Un opératif retire ses gants en quittant le chantier pour rentrer dans la loge (car le distinguo est très important dans ce pays et dans ces rituels) ;
     On n’a jamais vu un maçon accompli porter des gants, puisque pour sculpter et graver aucun artiste/artisan ne porte de gants ;
     Les gants sont originaires des officiers en grande tenue de l’armée, des artilleurs ou de l’infanterie de marine ; or l’armée bien habillée, qui laissa de mauvais souvenirs en Écosse, est l’armée anglaise !
    En fait, le port des gants blancs n’est pas obligatoire ; «aux États-Unis, par exemple, ils sont pratiquement inconnus en loge bleue et que, lorsqu’on les porte, ils concernent surtout les Officiers. En Angleterre, leur port n’est absolument pas obligatoire en loge - même s’il est très répandu. Aux termes des Constitutions anglaises, c’est un usage qui dépend, théoriquement, de la décision du Vénérable de chaque loge - lequel, en pratique, suit la tradition locale et le sentiment majoritaire de ses Frères» (R. Dachez, Avec ou sans gant ?:
    ).
    Les gants blancs lissent l’identité commune des francs-maçons. Mettre des gants blancs, c'est glisser sa main dans un athanor qui alchimise l'homme en être FRATERNEL. Parce que ganté de blanc, le Franc-maçon n'est ni pouvoir ni violence mais fraternité; parce qu'il n'est pas fusion mais relation ; il se dégage d'une assemblée de francs-maçons une impression d'apaisement et de sérénité. On ne peut manquer d'associer les gants blancs au NIVEAU du 1ER SURVEILLANT dans l'ANALOGIE de leur symbolique. Le gant et le niveau invitent à inventer une reliance avec les autres, et c'est dans la CHAÎNE D'UNION, parce qu'en enlaçant leurs mains dégantées, que les francs-maçons ouvrent aussi leurs cœurs. Ils ont quitté l’étui blanc de la conscience, le bandeau des mains n’est plus utile, l'athanor du gant a réalisé l’Œuvre, le franc-maçon est devenu pierre philosophale.
    Extrait du Dictionnaire vagabond en Franc-maçonnerie, 2ème édition, diffusion prévue en septembre 2024

  • et qu' en est il au moment de la dépose de l'obole dans le tronc de solidarité ?