« La Voix du Nord » publie un article sur la naissance d’une loge à Eleu (proche de Lens) affiliée au Grand Orient Arabe Oecuménique (GOAO).
On y découvre dune petite biographie et d’un entretien avec Jean Marc Aractingi, Grand Maître du GOAO
Article : « Entre un coiffeur et une boulangerie, de nouveaux « maçons » ont pignon sur rue »
Vivons heureux, vivons cachés ? Une jeune obédience maçonnique qui vient de trouver un pied à terre à Eleu, ne partage pas l’adage. Enfin pas totalement. Car si le culte du secret enrobe de nombreux points, la loge naissante ne se cache pas. Et communique volontiers sur son fonctionnement, fait de spiritualité et de « valeurs humanistes », le tout mâtiné du symbolisme propreà la franc-maçonnerie.
À la frontière de la résidence Sellier de Lens et Eleu se trouve une toute petite zone commercialesomme toute classique, à première vue. Il y a une pharmacie, un coiffeur, une boucherie et depuis peu une intrigante vitrine qui laisse entrevoir un décorum dépouillé composé d’un bureau, de quelques éléments décoratifs et de trois piliers en bois. « Ce sont les piliers de la sagesse, de la beauté et de la force, des symboles de la franc-maçonnerie », explique le maître des lieux. Ou plutôt « Grand Maître d’honneur » dans le jargon.
Jean-Marc Aractingi est franc-maçon, proche un temps de la Grande Loge de France. Né au Liban, il est aujourd’hui installé à Paris où il a fondé une nouvelle obédience, « le Grand Orient arabe oecuménique (GOAO) ». « C’est un héritier du Grand orient arabe créé en 1950 au Liban », explique cet ingénieur de 65 ans. S’appuyant sur un réseau naissant, il a mis en place deux loges, la première dans le sud et la seconde à Eleu « parce qu’un de nos frères actifs y est installé ».
Le secteur dénombre déjà plusieurs loges maçonniques, parfois centenaires, placées sous l’égide de la Grande Loge de France ou de la Grande Loge nationale de France, pour ne citer que les obédiences les plus connues. Le GOAO revendique sa principale différence dans les rites d’initiation. « Peu de Français de confession musulmane fréquentent les obédiences, faute d’y trouver leurs repères, car les rites se réfèrent à la tradition judaïque ou chrétienne. Nous, nous proposons un rite qui fait appel aux références communes aux trois grandes religions. » Cela étant, Jean-Marc Aractingi insiste sur le caractère « multiconfessionnel » de la loge qui « prône le dialogue interreligieux et vise à porter la fraternité au-delà des confessions ». Comment ? « Par le travail maçonnique. » Mais encore : « La loge se réunira une fois par mois et abordera des sujets d’actualité. » Des problèmes sociétaux auxquels tenteront de répondre les membres pour ensuite répandre leur « vision humaniste », le circuit classique de l’influence franc-maçonne sur notre société. « Un franc-maçon en dehors de la loge va diffuser ce qu’il a appris, ses valeurs, son ouverture d’esprit », résume un membre.