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UNE INITIATION SUR UN PONTON ANGLAIS


MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard

En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître. 

Chronique 338

1814 – Une initiation sur un ponton anglais

Alexandre Lardier a dépeint, dans son ouvrage Histoire des pon­tons (1845), les activités maçonniques des francs-maçons sur les pontons anglais, notamment sur Le Guil­dford, un vaisseau de 80 canons et de 800 détenus, où il lui avait été donné, en tant qu’officier, d’assister en 1814 à une initiation :

« Quelques occupants [du ponton], écrit-il, informés que nous étions des enfants de la Vraie Lumière, nous invitèrent à visiter leur Temple. 

«Après avoir traversé dans toute sa longueur le faux-pont, nous arrivâmes à une sorte de trappe qui était ouverte, et nous descendîmes dans l’obscurité. […] 

« Après avoir donné les mots de passe, signes et attouchements, nous reçûmes l’autorisation de pénétrer dans le Temple. Cette pièce, forte et éclairée, où règnent le silence, la paix et l’harmonie pour reprendre des expressions maçonniques, était en réalité éclairée par une seule bougie sertie dans le goulot d’une bouteille de bière et qui, placée devant le plateau du Vénérable Maître, dégageait tellement de fumée que seul un faible rayon de lumière était visible. 

« Le plateau du Vénérable n’avait pas plus que trois pieds et il faisait de son mieux pour maintenir l’équilibre. Le haut dignitaire qui présidait et qui n’était rien moins que Souverain Prince Rose Croix, était le seul à avoir un siège.

« Le candidat fut rigoureusement interrogé ; il fut questionné sur ses principes et plus spécialement sur son patriotisme. Ses réponses furent satisfaisantes et il reçut la Lumière. 

« La tenue se termina par la circulation du Tronc de Bienfaisance dont le produit fut affecté au soulagement des prisonniers des pontons qui souffraient d’une punition imméritée, confinés et privés de leurs rations comme ils l’étaient. »

© Guy Chassagnard – Auteur de  :

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A.S.: