J’ai lu un jour « On pratique et on exerce la fraternité ou alors il n’y en a pas !« … Je suis en accord avec cela, d’autant plus que cette notion est inscrite dans le serment maçonnique quelque soit le rite.
Pour nous en inspirer, lisons donc cette planche sur la Fraternité Universelle, tiré du site de la Loge Union Française N° 17 de la Grande Loge de l’Etat de New-York.
Qu’est ce qui porte l’universalité de la fraternité maçonnique ?
Le vocable fraternité qui recouvre une unité spatio-temporelle à été utilisé par les corporations opératives du moyen âge, et se retrouve aussi fréquemment employé dans les Constitutions d’Anderson. Aujourd’hui son universalisme se joue des frontières, et s’il est omniprésent dans tout contexte de « régularité » des cinq continents, il n’est pas pour autant l’exclusivité de la Franc-Maçonnerie.
Dans le monde profane, et en particulier en France, il y est associé aux valeurs morales de la nation avec les concepts d’égalité et de liberté. Ces trois notions ont été particulièrement exaltées dans le même siècle qui a vu naître la Franc-Maçonnerie française, c’est-à-dire celui de la révolution française.
Mais quelles sont aujourd’hui les notions qu’il sous-tend dans la Franc-Maçonnerie régulière, et quel « poids » lui accorde-t-on ?
La fraternité maçonnique n’est pas une manifestation innée, comme pourrait l’être la fratrie engendrée par un lien familial. Elle reflète d’abord l’acceptation et le respect d’une règle qui est la traduction et l’expression d’un lien irréfragable reliant les membres de cet Ordre. C’est aussi un des fondements et un précepte de comportement requis au sein de la Maçonnerie de tradition, où les membres reçoivent l’appellation de « Frère » et sont reçus et reconnus comme tel.
Le contexte Maçonnique :
C’est un des rares environnements où un homme peut manifester à un autre homme, sans le connaître et sans l’avoir vu, l’expression d’un sentiment fraternel, uniquement pour ce qu’il est, c’est-à-dire un Maçon.
Après avoir pris un engagement solennel, librement accepté, le nouveau Maçon découvre immédiatement sa nouvelle « communauté ». Grande est sa surprise, car il n’y a pas de transition, il était à l’extérieur…, et maintenant il se retrouve à l’intérieur parmi des hommes encore inconnus, mais qui lui manifestent spontanément une grande chaleur fraternelle. C’est probablement ce premier choc émotionnel, qui réveillant en lui ses qualités de cœur, lui fera prendre conscience de la dimension de cette fraternité et lui fera pleinement ressentir, dès les premiers instants, la notion d’appartenance et les liens qui l’unissent à l’Ordre.
Le puissant lien fraternel qui les unit fait aussi partie des mystères de cette initiation commune à tous les Maçons.
La raison de cet accueil chaleureux ?
Elle est simple, car lorsqu’il est admis, l’impétrant est accueilli comme étant un gage d’espoir de voir s’accroître l’Ordre d’une nouvelle unité. Dans un élan commun de fraternité, cette nouvelle unité s’intègre en symbiose dans le groupe, en regardant dans une même direction, avec une même raison d’être et une même finalité. Par ailleurs, le désir qu’il exprime de se montrer digne d’un tel accueil, génère en lui une synergie, dont le travail en Loge et la confrontation de tous les instants, renforcent les liens de fraternité qui se construisent.
Dans la vie profane…
nous pouvons retrouver des manifestations d’une aussi grande intensité, mais elles sont en général le concours d’événements et de circonstances non maîtrisés s’appuyant sur l’affectif. Elles relèvent d’actes guidés par de nobles sentiments, tels que l’amitié ou la passion, voire l’amour au sens général du terme, que l’on peut avoir, par exemple, pour un peuple, ou pour une culture. Elles ont parfois ensuite un impact sur la notion de devoir et d’étique envers autrui.
La Fraternité Maçonnique…
relève d’un processus inverse, en effet, elle est d’abord la manifestation d’un acte délibéré. Etre fraternel est une démarche volontaire, c’est d’abord un principe qui est respecté et qui se transforme progressivement en une seconde nature où la notion de devoir s’estompe pour ensuite laisser place spontanément à des qualités de cœur qui feront naître par la suite des liens affectifs très forts.
C’est à chaque fois une joie et une révélation de cette fraternité de « reconnaître » un Frère rencontré fortuitement, pour la première fois, dans un environnement inhabituel, et souvent loin de notre contexte familial ou maçonnique. Si la fraternité est le principal liant de la Franc-Maçonnerie, elle est également l’élément moteur qui « impacte » notre comportement, que ce soit dans notre contexte associatif ou dans notre vie de tous les jours.
Par quoi se traduit la fraternité maçonnique ?
Tout d’abord par la joie de se rencontrer, mais aussi par l’expression des qualités de cœur, c’est-à-dire le fait d’être bienveillant et à l’écoute de « l’autre », et bien entendu, mais cela est implicite, c’est l’assistance fraternelle de toute nature.
Qu’est-ce qui caractérise son universalisme ?
C’est l’expression de notre ‘ »savoir être », qui rejetant les préjugés et l’intolérance, s’exprime par une reconnaissance et un accueil de « l’autre », en faisant abstraction de ses spécificités spirituelles, culturelles et sociales, car en fait ce qui est important, c’est que tout simplement il soit un Frère.
En s’appuyant sur nos Travaux effectués en l’honneur et à la Gloire Du Grand Architecte De L’Univers, les limites externes de notre fraternité initiatique sont appelées à s’étendre à une grande fraternité d’hommes libres, car l’expression des qualités de cœur qu’elle dégage, est à la fois le ciment qui structure l’Édifice Maçonnique et un des éléments constituant les fondations sur lesquelles l’Ordre repose.