Est-ce parce que l’université de Bordeaux a toujours excellé en médecine et en pharmacie que la tradition alchimique s’y est perpétuée depuis le moyen-âge ?
Est-ce parce que nombre de ses enseignants étaient issus de la population marrane de la ville, donc familiers de la tradition arabo-andalouse, que cet intérêt a été si vivace ? Bien malin qui pourait le dire car les recherches historiques sur l’alchimie, tenue pour un hypothétique savoir fantasmatique, sont encore peu nombreuses.
Toujours est-il que Marc Vattier et Florence Mothe ont résolu de relever ce défi en réssucitant un certains nombre de chercheurs bordelais dont le souvenir mérite d’être rappelé.
C’est ainsi que les 25 et 26 janvier prochains, deux journées d’étude seront consacrées à Portets, aux châteaux Lagueloup et Mongenan, au fameux médecin de Clément V, Arnaud de Villeneuve.
Marc Vattier, qui prépare pour les éditions Dervy une histoire de l’alchimie traitera des grands principes de ce mouvement et fera réaliser par les participants quelques expériences pratiques. Si la transmutation du plomb en or n’est pas prévue au programme de ce stage, les différents composants des préparations alchimiques de base seront présentés et les participants pouront les emporter pour continuer chez eux ces expériences à la fin du stage.
Le dimanche 26 janvier à 15 h, Florence Mothe traitera de ces aquitains qui se sont passionnés pour l’alchimie.
Ils s’appelaient Bernard Palissy, Denys Zachaire, Jean d’Espagnet et naturellement Arnaud de Villeneuve qui sera particulièrement à l’honneur puisque l’oenologue Marie-Pierre Lacoste a réussi à reconstituer ses fameux « vins revigorants » dont la recette est donnée dans le « De vinis », un des nombreux ouvrages publiés par ce savant au XIII° siècle.
C’est à partir ds vins de Sauternes du Château La Clotte-Cazalis et des vins de Graves du Château de Mongenan que Marie-Pierre Lacoste a oeuvré en faisant macérer diverses herbes et épices dans ces vins blancs et rouges. Dégustation des prototypes le dimanche 26 janvier, au Château de Mongenan, en souvenir de Cagliostro qui était, selon le crédule Cardinal de Rohan, un alchimiste particulièrement doué et qui vécut à Bordeaux et dans le Sauternais peu avant la Révolution.