Un noir, qui plus est franc-maçon et Maire de Paris … Oui c’est possible en 1879 !
Qui était donc Severiano de Heredia ? Il fût élu le 13 avril 1873 au Conseil municipal des Ternes, puis élu Président du Conseil de Paris en 1879, l’équivalent du Maire de Paris aujourd’hui.
Un article du « Figaro » nous rappelle qu’à l’occasion du 16° anniversaire du décret de l’abolition de l’esclavage en date le 27 avril 1848, cet homme « mulâtre, né libre » fût donc à la tête de la ville de Paris !
Severiano de Heredia, né à La Havane à Cuba le 8 novembre 1836 et mort à Paris le 9 février 1901, est un homme politique français sous la Troisième République, élu à Paris.Il fut également un franc-maçon exemplaire et militant : initié en 1866 à la Loge » L’Etoile polaire » du GODF, il deviendra Vénérable de sa loge, puis Conseiller de l’Ordre en 1875, ainsi que président, entre autres, de l’Orphelinat maçonnique.
Moi personnellement je trouve que ça fait du bien d’apprendre des choses comme celle-ci, l’humilité dans le passé nous guide pour l’avenir !
Pour parfaire vos connaissance sur ce personnage, Paul Estrade a publié « Severiano de Heredia : Ce mulâtre cubain que Paris fit » aux Éditions Les Indes savantes
Severiano de Heredia est un personnage politique de la IIIe République, méconnu à ce jour. Sa carrière a été assez longue puisqu’il est élu Conseiller du quartier des Ternes dès 1873, Président du Conseil Municipal de Paris en 1879, soit en fait Maire de Paris, puis député de Paris en 1881, et enfin ministre des Travaux publics en 1887. Radical progressiste, laïque, libre-penseur, franc-maçon, il défend l’école publique, prône la formation continue, se montre même écologiste puisqu’il se passionne pour la voiture électrique. Les Parisiens ont donc choisi pour les représenter quelqu’un venu d’ailleurs et dont l’apparence physique ne prêtait pas à équivoque. Et si quelques quolibets et articles racistes ont émaillé sa carrière, ils n’ont pas empêché le public et ses amis politiques de l’apprécier à sa juste valeur et de lui confier des responsabilités de manière durable. L’intelligentsia cubaine et des écrivains noirs dans le monde entier le reconnaissent : il est temps aujourd’hui d’apprécier la modernité de ce personnage attachant qui a démontré qu’exercer des responsabilités en étant né à l’étranger, et de couleur, était déjà possible dans la France du XIXe siècle.