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Un franc-maçon libre dans une loge libre

L’un des principes essentiels de la Franc-Maçonnerie libérale peut s’énoncer ainsi :  « Un Maçon libre dans une Loge libre. »

Mais que revêt cette idée de liberté maçonnique au sein de nos loges et pour le Franc-Maçon… Voici une explication sous la forme d’une planche maçonnique…

Cette expression qu’affectionnent les Francs-maçons traduit, si besoin en est, que l’unité primordiale est « l’initié » qui reste envers et contre tout un « être libre et de bonne mœurs » travaillant au sein d’une communauté fraternelle que l’on appelle « Loge » qui ne rend compte de ses activités qu’à ses propres membres.

Source : Loge Maçonnique « Le Progrès »

Liberté

La liberté est une préoccupation primordiale au sein de la loge. Liberté d’opinion, tant sur le plan politique que religieux. Souvent, dans une loge ou un atelier, se côtoient des hommes de différentes religions. Dans notre atelier par exemple, nous sommes de provenances diverses: catholique, juive, musulmane, réformée, etc. Il en est de même quant aux attaches politiques.

En 1723, la franc-maçonnerie anglaise adopta « Le nouveau livre des constitutions » rédigé par le pasteur anglican Anderson. Ces constitutions, dont va découler toute la maçonnerie dite « moderne », précisent à l’article premier: « Un maçon ne sera jamais athée stupide, ni libertin irréligieux, ni n’agira à l’encontre de sa conscience. Si par le passé les Frères étaient tenus de se conformer aux coutumes de chaque pays, ils sont maintenant astreints d’adhérer à cette religion sur laquelle tous les hommes sont d’accord (laissant à chaque Frères ses propres opinions), c’est-à-dire d’être hommes de bien et loyaux, hommes d’honneur et de probité, quels que soient les noms, religions et partis politiques qui aident à les distinguer ».

Ce premier article de nos constitutions n’est-il pas le plus beau, le plus généreux cadeau de l’Homme à l’homme? Homme dans ta singularité, je te reçois, t’aime, partage nos différences pour nos enrichissements personnels. S’il y avait un credo maçonnique ce pourrait-être celui-ci!

Libre dans une loge libre

La Liberté à toujours un corollaire, le Devoir. S’estimer libre ne veut pas dire « la chienlit » comme disait le général de Gaulle. Le Devoir dans la Liberté est un long chemin d’apprentissage de la Tolérance, de l’écoute et du gai-savoir. Gai-savoir préconisé par Rabelais, car il n’y a aucune raison d’imposer ses connaissances mais il y a urgence de s’ouvrir, de partager et d’écouter.

Dans la liberté maçonnique, il y a au début du chemin initiatique, (mot souvent galvaudé, qui veut dire simplement: Commencement) un devoir de silence. Apprendre à écouter, retenir l’impulsion d’intervenir, laisser parler jusqu’au bout celui qui s’exprime, c’est le devoir de l’apprenti-maçon. C’est dans cette contrainte qu’il découvre petit à petit sa liberté. Liberté du temps de réflexion; liberté de développer son opinion sans avoir à l’exprimer instantanément; liberté de mûrir. Ce silence, qui fait si peur aujourd’hui dans notre société de communication où tout est dit dans la seconde, où l’on croule sous l’information vedette, ce silence est un bienfait, une possibilité de se rencontrer soi-même.

Un maçon libre dans une loge libre… cet aphorisme est à l’image de chaque frère qui le devient de sa propre volonté, dans le respect et l’écoute d’autres idées, la rencontre d’autres cultures. Une loge libre.. car si les loges se sont fédérées c’est avant tout pour garantir cette liberté si chère à nos esprits, pour éviter que certains tentent d’accaparer un pouvoir exotérique et jouent les gourous.

Un maçon est libre, sa loge aussi.

Le 1er Surveillant J.-N.D.



A.S.: