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UN FRANC-MACON DANS LE MONDE PROFANE


Les francs-maçons sont toujours appelés à « rendre compte » du « travail » qui anime leur existence et cela se produit, en premier lieu, tout au long de la vie elle-même.

Il ne s’agit pas d' »adapter » l’attitude maçonnique au monde profane et à ses perspectives, mais d’agir dans le monde à partir de la lumière, de la force et de la sérénité qui viennent d’être libres penseurs.

  • Source : Rosmunda Cristiano – Un article du site d’information italien « expartibus.it« 

L’expérience quotidienne de travailler sur soi et pour le bien du pays et de l’humanité, en communion avec les autres, peut transformer le cosmos en une fraternité qui chemine ensemble dans l’espoir de « nouveaux cieux et d’une nouvelle terre ».

Devenir franc-maçon est une façon unique de se connaître et de connaître la réalité qui nous entourait jusqu’à ce moment : une perspective qui aboutit au blasphème, mais qui, en même temps, ouvre un horizon vers le haut et une vie bien remplie.

De toute évidence, ce point de vue particulier n’élimine pas comme par magie la souffrance et les échecs, la douleur et la mort, mais parvient à guider et à donner confiance pour les affronter avec une approche différente et avec une vision renouvelée.

Alors que signifie être franc-maçon dans la vie profane ?

Les attitudes acquises au Temple peuvent être obtenues progressivement et absorbées par le milieu familial et par le lieu où nous grandissons et vivons, provoquant des transformations profondes comme une véritable « conversion ».

Pour un franc-maçon, il est crucial de reconnaître et d’accepter le changement qui s’est produit en lui-même comme un bouleversement positif dans sa vie.

La profession de franc-maçon, pas seulement en Loge, est le centre qui unit les Frères, au-delà des formes diverses et infinies de vivre concrètement l’Institution, qui dépendent souvent de contextes disparates.

L’admettre, c’est s’engager, exprimer une décision qui distingue le rapport à soi et à la création, un choix qui engage donc sa conscience et sa praxis.

Se reconnaître dans l’Atelier et s’y confier ne sont pas seulement des actions abstraites, mais se déroulent en rapport étroit avec le profane. Il ne s’agit pas seulement d’honorer un serment, mais c’est un authentique acte de confiance, vécu concrètement, à l’intérieur et à l’extérieur du Temple.

Si, donc, la vie maçonnique est menée quotidiennement avec un œil vers le GADU, suivant les enseignements des Maîtres qui nous ont précédés, exerçant aussi avec force le travail sur la Pierre brute, celui fait sur nous-mêmes, alors, aussi le contexte social , familial, professionnel, économique, politique, religieux et culturel devient une occasion d’exprimer la responsabilité d’être franc-maçon.

Alors, la franc-maçonnerie nous aide-t-elle à mieux vivre le blasphème ?

Notre connaissance maçonnique et notre confiance dans ce que nous faisons réellement dans le Temple nous stimulent à libérer des énergies, des synergies et des attitudes pour une autre réalité.

L’identité du Frère se construit aussi à travers le comportement maçonnique. Des situations se présentent toujours où vous devez décider, une fois de plus, si vous voulez suivre votre cœur ; ce sont des moments où la tentation et la révélation sont très proches.

Dans ces cas, l’appartenance à une institution initiatique telle que la franc-maçonnerie peut être un critère pour évaluer si notre « foi » est vivante ou non.

Élargir nos connaissances maçonniques, c’est en quelque sorte faire confiance à une Obédience considérée comme obsolète dans notre monde actuel, mais qui, en même temps, est moderne et extrêmement actuelle.

Être franc-maçon, c’est stimuler et libérer des énergies qu’on ne pensait pas avoir, vers une nouvelle vie, modifier ces comportements qui, jusqu’à la veille, nous semblaient justes, pour découvrir ensuite qu’il faut tout changer, abandonner même les certitudes plus ancrées en nous-mêmes.

Le résultat de l’érosion progressive de la sphère du sacré, est aujourd’hui comparable à ce que Nietzsche appelait l’invité dérangeant, le nihilisme : le but manque, la réponse au pourquoi manque, tout est dévalorisé, tandis que la résignation et le désengagement dominent.

La seule valeur de plus en plus idolâtrée est celle du dieu de l’argent et son corrélat naturel, le consumérisme, est appelé à combler les lacunes existentielles et culturelles qui ont émergé avec force ces derniers temps.

Être francs-maçons dans le monde profane signifie qu’il existe une petite minorité qui, insatisfaite de cette situation sordide, parce qu’elle sent ou perçoit intuitivement un vide, choisit librement.

C’est une dimension distincte et complètement différente de celle triviale de la routine , qui exprime le rapport de l’homme à l’absolu ; c’est l’orientation vers l’inconditionné.

Je trouve éclairant les paroles prononcées par un frère bien connu, John Fitzgerald Kennedy, à la fin de son discours d’investiture, après avoir prêté serment en tant que 35e président des États-Unis :

Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays !

Dans cette phrase la clef de voûte… le franc-maçon, dans le monde profane, se demande chaque jour ce qu’il peut faire pour son pays et, chaque jour, il travaille à rendre le monde meilleur.

A.S.: