De même, le portail de la Ville d’Angoulême propose une dossier sur la Franc-Maçonnerie, sur la Grande Loge de France et sur Jean-Jacques Rooryck toujours à l’occasion de cette conférence.
A l’occasion d’une conférence vendredi, des Francs-maçons de la Grande Loge de France en disent plus sur leurs pratiques. En navigant entre transparence et goût du secret.
Je ne sais ni lire ni écrire» pour se reconnaître quand on ne se connaît pas. Des mots de passe appelés «tuiles» pour se faire accepter. Des termes spécifiques entrés dans le langage courant, comme «plancher» sur un sujet ou se faire «blackbouler» à l’instar des candidats rejetés par le vote des boules noires. Et même des lois historiques, comme l’abolition de la peine de mort, dont ils seraient directement à l’origine: la Franc-maçonnerie, son mystère et ses secrets ne cessent de faire fantasmer.
«On entre,
on se dit bonjour
et on prend un café»
Jusqu’au point d’imaginer la rencontre du troisième type de la Grande Loge de France chaque deuxième vendredi et quatrième dimanche du mois, 11 place Jean-Faure, au pied du conseil général et de la préfecture. Les voilà en tenue, au crépuscule, chuchotant leur mot de passe, seulement connu de Frères à la tête du pouvoir économique, politique ou judiciaire. Bienvenue chez les Francs-Mac… tels qu’on se les figure. «Faut arrêter! On arrive en tenue de ville, on frappe à la porte, on se dit bonjour et on prend un café», explique Jean, retraité de La Poste, coopté dans la Grande Loge – une des trois obédiences présentes en Charente – par un Frère de Marseille il y a quinze ans.
Bon d’accord, mais quand même: entrer dans une obédience, comme la Grande Loge de France, c’est bien pour activer des réseaux, se rendre des petits services, non? «Mais non! Nous n’avons pas un réseau de Frères qu’on utilise dès qu’on arrive dans un endroit, explique un autre. Par contre, j’ai un ami qui travaille dans une multinationale américaine. Où qu’il soit dans le monde, il a un annuaire pour rencontrer des gens de cette firme»… Et même à Angoulême, les tenants du pouvoir économique local se rencontrent régulièrement dans un café pour un rendez-vous auto baptisé «La table des cons», autrement plus influent que la Maçonnerie…
En Charente, ils seraient 80 dans la Grande Loge de France, qui propose une conférence publique vendredi (lire ci-contre). «Jamais la maçonnerie ne m’a aidé en affaire ou en politique, jure Jérôme Royer, le maire de Jarnac. Si, une fois: pour monter l’association « Angoulême traditions gourmandes » qui est devenue les Gastronomades». Un coup de fil à quelques grands noms de la gastronomie comme Poilâne, et la machine était lancée.
Mais pour le reste, Jérôme Royer vient chercher tout autre chose dans ces rencontres, autour d’une «Planche» réalisé par un Frère sur un sujet prédéfini: «On se crée de l’énergie entre nous. A un moment, tu en as assez des dîners en ville le vendredi soir où chaque fin de repas se termine par une discussion sur la politique, le cul ou les voitures et tu cherches autre chose». A la fin de la Planche, chacun peut prendre la parole. «Mais une fois une fois que tu l’as prise, normalement, tu ne la reprends pas parce que tu a assez réfléchi pour ne pas avoir à préciser de nouveau ta pensée», explique un Frère. Ce dernier explique d’ailleurs qu’il reconnaît d’autres initiés dans les débats télé grâce à ça: «on y voit tout de suite qui est franc-maçon, celui qui attend pour prendre la parole.»
«On se déshabille quand on se met en tenue»
La politique – comme la religion – n’aurait pas sa place lors des Planches, organisées par sa Loge deux fois par mois. Mais alors pourquoi tous ces secrets, ces rites qui n’ont quasiment pas bougé depuis le XVIIe siècle, ce refus de dire si l’on en est ou pas? Pour les rites, comme le mot de passe à l’entrée, appelé «tuilage», parce qu’à l’origine on cassait une tuile et chacun gardait un morceau pour se retrouver ensuite, «il ne sert que si on se retrouve dans une autre région et qu’on sonne à une loge de notre obédience», précise Jean. «C’est aussi une manière de prendre très au sérieux la démarche, sans se prendre au sérieux.»
Quant au culte du secret sur l’initiation par exemple, «c’est parce que le Maçon reçoit une charge d’émotion qui, par définition, ne peut être ni traduite, ni décrite par des mots», explique la Grande Loge. «On se déshabille quand on se met en tenue, c’est pour ça que c’est difficile à décrire» complète Jérôme Royer. Ses frères et «amis que je n’aurais jamais rencontrés sans cette grande aventure humaine» tenteront tout de même de lever un coin du voile vendredi.
Source :
Transparence sur les secrets maçonniques par la Grande loge de France
à l’Espace Franquin
Par Jean Jacques Rooryck Ancien Grand Maitre Adjoint de la Grande Loge de France
Passer de la curiosité à la découverte
Partager des petits secrets entre amis n’est pas le véritable engagement maçonnique. Beaucoup de choses en Franc maçonnerie sont inexprimables, pour autant elles ne sont pas en cela un secret.
Par exemple, quand le maçon est initié, il reçoit une charge d’émotions qui, par définition, ne peuvent être ni traduites, ni décrites par des mots.
Il existe une méthode. La conférence explique, à partir des « bâtisseurs de cathédrale » comment agit aujourd’hui un Francmaçon pour se « construire ». Tout ceci étant fait dans la rigueur mais aussi dans un humanisme partagé, la fraternité en FrancMaçonnerie n’est pas un vain mot : méthode que le Francmaçon mettra plusieurs années à acquérir dans un climat de sérénité.
Transformer en intérêt légitime ce qui est le plus souvent pour le public une vaine curiosité. La conférence amènera l’auditeur à comprendre que les secrets sont une manière d’entendre accessible à chacun. Un chemin leur sera ouvert pour aller à la rencontre d’euxmême.
Il n’y a pas des mystères mais un mystère ; il n’y a pas un secret mais des secrets !
Pourquoi cette rencontre avec le public ?
Lorsque l’on fait le constat de la perte de repères moraux, éthiques, spirituels, … dans notre société actuelle, notre Loge de la Grande Loge de France, se plait à proposer une alternative pour les personnes en recherche d’une voie spirituelle non dogmatique et laïque.
Le but de cette rencontre est de faire découvrir cette voie au plus grand nombre. Chacun ensuite étant libre de faire son choix.
Mais aussi, la Franc maçonnerie souffre d’un problème d’image. En effet, elle est associée au mieux à l’affairisme et à un club de privilégiés ; au pire à une secte.
Elle n’est ni l’un, ni l’autre.
Les Frères de la Grande Loge de France n’apparaissent pas dans les articles évoquant les délits d’initiés, les passe droits, les scandales politicojudiciaires.
Par ailleurs, s’il est difficile d’entrer en Francmaçonnerie( sélection en plusieurs étapes) il est très facile d’en sortir (une simple lettre de démission suffit).
Pourquoi être Francmaçon de la Grande Loge de France ?
Pour se construire et s’épanouir dans l’existence, à la fois dans la réflexion et l’action. Vivre c’est réfléchir et agir, concevoir et réaliser, élaborer et construire un sens à sa vie et jouer un rôle positif et humaniste dans la société. À ceux qui sont en recherche de conception et de construction de sens, la Grande Loge de France propose une démarche originale : l’initiation.
L’initiation c’est… se construire soi même pour construire le sens de sa vie Le but de la Francmaçonnerie et de la Grande Loge de France est de donner un espace de réflexion et d’action à des hommes qui souhaitent construire un sens à leur vie, en complétant sans jamais contredire ce qu’ils édifient par ailleurs dans leur cadre familial, professionnel ou relationnel.
le faire en exerçant sa liberté de conscience religieuse et citoyenne tout en respectant celle des autres
Il s’agit d’une démarche d’absolue liberté de conscience religieuse et de conscience citoyenne : la Grande Loge de France n’oblige ni à la croyance ni à la pratique de religion, philosophie ou idéologie particulières.
De même elle ne se revendique d’aucune position politique propre.
Elle respecte ainsi toutes les sensibilités religieuses ou politiques. Et exclue, par nature, les extrémismes de tous bords. Ils ne peuvent être en accord avec ses principes fondamentaux de respect et de dignité des êtres humains, quelle que soit leur origine ethnique ou culturelle.
Travailler dans un espace ordonné à des valeurs éthiques.
Un espace de liberté organisé autour des valeurs humanistes et spirituelles. Il permet de rassembler des hommes de toutes origines ethniques et de toutes situations sociales, philosophies et religions, en leur apprenant, au travers d’une méthode initiatique originale et spécifique, à se construire, s’améliorer.
Elle n’est pas une école de pensée unique.
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