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« TRANSFORMER L’HOMME » : GRAND MAÎTRE DE LA GLNF


Dans une interview publiée dans le dernier numéro de Franc-Maçonnerie Magazine (juillet-août), Jean-Pierre Rollet, Grand Maître de la GLNF a expliqué la philosophie de l’obédience. « Nous n’avons pas vocation à changer la société. Nous pensons qu’il faut transformer l’Homme. Beaucoup sont à la recherche d’un sens, d’une fraternité et plus le monde dans lequel nous vivons se durcit plus cet espace que nous offrons dans nos loges se révèle bénéfique ». Interrogé sur son expérience de Grand Maître, celui-ci a expliqué ce que lui a apporté la franc-maçonnerie depuis 35 ans. « Je me suis senti devenir un homme meilleur dans mes relations avec ma famille d’une part, mais aussi avec mes collaborateurs, mes amis, en développant plus de bienveillance, de compréhension (je n’aime pas trop le terme de tolérance, car je trouve qu’on l’utilise comme un mot valise pour masquer des comportements déviants qui devraient au contraire être sanctionnés). Mon objectif à mon arrivée a été de développer la formation et l’instruction qui sont des éléments clefs pour le développement et la pérennité de notre Ordre » 

Source :

Jean-Pierre Rollet. NGH Presse

Fondée en 1913 et comptant près de 32 400 membres, la Grande Loge Nationale Française de par son attachement historique à la tradition maçonnique anglo-saxonne reste atypique au sein du paysage maçonnique français. Une différence qu’elle cultive non sans afficher une certaine volonté d’ouverture. Entretien avec Jean-Pierre Rollet, élu grand maître de l’obédience depuis 2018.

Hélène Cuny : Comment définiriez-vous la Grande Loge Nationale Française aujourd’hui ?
Jean-Pierre Rollet : Nous appartenons à la communauté des obédiences régulières, qui respectent les règles de la franc-maçonnerie définie en 1717 par la maçonnerie anglo-saxonne. Elle repose sur un ensemble de points : la croyance en dieu, le fait de ne recevoir que des hommes majeurs, de respecter les trois principes qui sont le livre de la loi sacrée, l’équerre et le compas et de ne pas débattre de sujets politiques et sociétaux en loge. C’est une communauté que nous appelons spiritualiste et traditionnelle. Les intervisites avec les autres obédiences ne sont pas admises et nous n’organisons pas de tenues en commun. Malgré cela, nous considérons que nous faisons partie intégrante de la maçonnerie française. À ce titre, nous avons participé aux discussions lors de la Covid 19 avec le président de la République, le Premier ministre et le ministre de l’Intérieur. Nos liens avec les autres obédiences françaises sont essentiellement de nature culturelle ou administrative et nous ne portons aucun jugement négatif sur toute autre pratique maçonnique que la nôtre.

HC : Vous organisez pourtant avec le Grand Orient de France les rencontres Lafayette et avez mis en place les rencontres Pic de la Mirandole avec la Grande Loge de France. Quel est l’objectif à travers ces manifestations ?
JP Rollet : À l’origine, les rencontres Lafayette ont été impulsées au moment où nous sortions d’une crise interne difficile et il était important de renouer avec les autres obédiences françaises. Il semblait intéressant de mettre en parallèle notre démarche avec celle du GODF sur des thèmes pouvant être rassembleurs. Avec la Grande Loge de France, l’idée est de travailler ensemble sur un sujet commun qui est l’humanisme. Cela a donné lieu à deux événements dont le plus récent s’est tenu en avril dernier.

HC : Comment voyez-vous l’avenir de l’obédience ? 
JPR : Notre pratique est singulière, car elle repose sur deux concepts : croire en un Grand Architecte de l’Univers qui est dieu et ne travailler sur aucun sujet à caractère polémique, c’est-à-dire religieux ou politique. Nous offrons à ceux qui viennent nous rejoindre un espace de reconstruction, de développement d’une forme de sérénité, de compréhension, dans le cadre des règles énoncées plus haut. Nous n’avons pas vocation à changer la société. Nous pensons qu’il faut transformer l’homme. Beaucoup sont à la recherche d’un sens, d’une fraternité et plus le monde dans lequel nous vivons se durcit plus cet espace que nous offrons dans nos loges se révèle bénéfique.

HC : Vous avez récemment reçu une distinction de la Grande Loge Unie d’Angleterre en devenant passé premier grand surveillant de la GLUA . Qu’est-ce que cela représente pour vous ?
JPR : Sur le plan personnel, c’est pour moi un grand honneur ; il l’est d’autant plus que cette distinction est rarement accordée. Je suis le premier grand maître français à la recevoir. Elle traduit la reconnaissance du travail de reconstruction menée après la crise interne que nous avons vécue entre 2009 et 2012. Sur le plan collectif, elle est une marque des liens que les maçons britanniques souhaitent entretenir avec la France. 

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A.S.: