Le manuscrit Graham date de 1726. Il démontre que l’ésotérisme liée à la Franc-Maçonnerie est essentiellement chrétien (dans le cas de ce manuscrit il l’est exclusivement). Ce qui nous explique les nombreuses références au christianisme dans la maçonnerie moderne (qui est la plus ancienne maçonnerie spéculative). Le but à cette époque était de rassembler les chrétiens sur leurs valeurs fondamentales.
MANUSCRIT GRAHAM (1726)
TRADUCTION
Toutes les institutions de la Franc-Maçonnerie révélées et prouvées par la meilleure tradition ainsi que par quelques références à l’Ecriture.
En premier lieu remarquez que tous nos signes proviennent de l’équerre quelle que soit la matière traitée. Ceci est prouvé par le Chapitre 6, Verset 9, du Premier Livre des Rois.
La salutation se fait comme suit:
– D’où venez-vous ?
– Je viens d’une juste et respectable loge de Maîtres et de Compagnons appartenant à Dieu et à Saint Jean, qui saluent tous les véritables et parfaits frères de nos saints secrets. Ainsi ferai-je avec vous si je vous trouve tels.
– Je vous salue bien mon frère et je vous demande votre nom.
La réponse est J. et l’autre doit dire que son nom est B.
Le tuilage se fait comme suit:
– Comment saurai-je que vous êtes maçon
– Par les véritables mots, signes et attouchements (1) de mon entrée.
– Où avez-vous été reçu Franc-Maçon ?
– Dans une loge juste et parfaite.
– Qu’est-ce qu’une loge parfaite ?
– Le centre d’un cœur sincère (2).
– Mais combien de Maçons sont-ils appelés ainsi ?
– N’importe quel nombre impair de 3 à 13.
– Pourquoi faire tant d’embarras et pourquoi toujours des nombres impairs ?
– Par référence à la Sainte Trinité, à l’avènement du Christ et à ses douze apôtres.
– Quel fut le premier pas de votre entrée ?
– Un fort désir de connaître les secrets de la Franc-Maçonnerie.
– Pourquoi fut-elle appelée Franc-Maçonnerie (3) ?
-Premièrement parce que c’est un franc (libre) don de Dieu aux fils des hommes, deuxièmement parce qu’elle est franche de l’intrusion des esprits infernaux, troisièmement parce qu’elle est une franche union des frères de ce saint secret qui doit durer à jamais.
– Comment êtes-vous entré dans la loge?
– Pauvre et sans le sou, aveugle et ignorant de nos secrets.
– Pour quelle raison ?
– En considération du fait que notre Sauveur devint pauvre pour notre Rédemption, de même je devins pauvre dans cette circonstance pour [accéder à] la science (4) de Dieu résumée dans l’équerre.
– Qu’avez-vous vu dans la loge quand vous avez regardé?
– J’ai vu la vérité, le monde et la justice et l’amour fraternel.
– Où ?
– Devant moi.
– Qu’y avait-il derrière vous ?
-Le parjure et la haine de la Fraternité pour toujours, si je découvrais nos secrets sans les avoir obtenus d’une triple voix (5) en étant entré, passé puis élevé et confirmé par trois loges différentes, et sans avoir . pris mon obligation d’être fidèle à nos articles.
– Comment se tenait votre loge à votre entrée ?
– A l’est, à l’ouest et au sud (6).
– Pourquoi pas au nord également ?
-Eu égard au fait que nous habitons la partie nord du monde, nous n’enterrons pas les morts du côté nord de nos églises, de même nous ménageons un espace libre du côté nord de nos loges.
– Pourquoi d’est en ouest?
– Parce que les églises se dressent d’est en ouest avec porches au sud.
– Pourquoi les églises se dressent-elles d’est en ouest ?
– Pour quatre raisons.
– Quelles sont-elles ?
– Premièrement parce que nos premiers parents furent installés à l’est en Eden, deuxièmement parce que le vent d’est assécha la mer devant les enfants d’Israël ; ainsi le Temple du Seigneur dut-il être construit. Troisièmement parce que le soleil se lève à l’est et se couche à l’ouest sur ceux qui habitent près de l’équateur (7). Quatrièmement parce que l’étoile apparut à l’est qui avertit à la fois les bergers et les rois mages que notre Sauveur s’était fait chair.
– Qui vous a guidé dans la loge ?
– Le surveillant et le plus ancien compagnon.
-Pourquoi pas le plus jeune compagnon ?
– Par référence au fait que notre Sauveur exhorta les grands à servir à table; ceci étant un exemple d’humilité que nous devons toujours suivre.
– Dans quelle disposition avez-vous prêté votre serment ?
– Je n’étais ni assis, ni debout, ni marchant, ni courant, ni à cheval, ni suspendu, ni volant, ni nu, ni vêtu, ni chaussé, ni pied-nu.
– Pour quelle raison étiez-vous dans un tel état
– En considération de ce qu’un Dieu et un homme composent le vrai Christ, de même un être sans ornements, mi-nu, mi-vêtu, mi-chaussé, mi pied-nu, mi-agenouillé, mi- debout, étant tout à demi, n’était rien complètement, ce qui indiquait un coeur humble et soumis pour être un fidèle disciples de ce Juste Jésus.
– Qu’avez-vous juré ?
– D’abord de conserver et de cacher nos secrets.
– Sur quels autres engagements portait votre serment ?
– Mon second était de me soumettre à Dieu et à toutes les équerres véritables exécutées ou adressées par un frère. Mon troisième était de ne jamais voler de peur d’offenser Dieu et de déshonorer l’équerre. Mon quatrième était de ne jamais commettre d’adultère avec l’épouse d’un frère, ni de dire à celui-ci de mensonge intentionnel. Mon cinquième était de ne pas désirer une injuste vengeance d’un frère, mais de l’aimer et le secourir quand c’est en mon pouvoir, sans me causer trop de préjudice.
– Je reconnais que vous avez été dans une loge ; je vous demande maintenant combien de Lumières appartiennent à une loge ?
– Je réponds 12.
– Quelles sont-elles ?
– Les trois premiers joyaux sont le Père, le Fils et le Saint Esprit ; puis le soleil, la lune, le maître Maçon, l’équerre, la règle, le plomb, le fil, le maillet et le ciseau.
– Démontrez que tous ceux-ci sont complémentaires (adaptés).
– Pour ce qui est de la Sainte Trinité, elle donne la sagesse. En ce qui concerne le Soleil, il procure la lumière jour et nuit. Quant à la lune c’est un corps obscur issu de l’eau, elle reçoit sa lumière du soleil et est également reine des eaux qui sont le meilleur des niveaux. En ce qui concerne le maître maçon, il enseigne le métier et doit former une triple voix pour transmettre nos secrets, s’il est un homme éclairé, car nous croyons en un pouvoir supérieur. Car bien que les 70 aient eu un grand pouvoir, les 11 avaient un pouvoir plus grand encore parce qu’ils avaient choisi Mathias en place de Judas. Pour ce qui est de l’équerre, la règle, le plomb, le fil, le maillet et le ciseau, ce sont six outils sans la plupart desquels un maçon ne peut accomplir un bon travail.
– Quelle interprétation peut-on tirer de ces 12 lumières ?
– Nous en tirons l’interprétation selon laquelle ce sont les 12 patriarches et aussi les 12 boeufs, dont nous lisons au chapitre 7 du Premier Livre des Rois qu’ils portaient la mer d’airain et étaient le symbole des 12 disciples qui devaient être instruits par le Christ.
– Je reconnais que vous êtes entré. maintenant je vous demande si vous avez été élevé.
– Oui je l’ai été.
– Dans quoi avez-vous été élevé ?
– J’ai été élevé dans la science de nos [secrets] (8) originels tant par la tradition que par l’Ecriture.
– Quelles paroles de fondation prononcez-vous en commençant un édifice, là où vous supposez que quelque esprit infernal et destructeur hanterait les lieux et pourrait ébranler l’ouvrage de vos mains?
– 0 viens, permets-nous et tu recevras (9).
– A qui parlez-vous?
– En prière à la Sainte Trinité.
-Dans quelle posture prononcez-vous ces paroles ?
– Agenouillé, tête nue, la face tournée vers l’est.
– Et que voulez-vous dire par cette expression
– Nous voulons dire que nous rejetons l’hypocrisie (le pharisaïsme) et sommes différents de ces gens de Babel qui prétendaient construire jusqu’au ciel ; mais nous prions la Sainte Trinité qu’elle nous permette (10) de construire d’aplomb et d’équerre afin qu’elle reçoive la louange qui lui est dûe.
– De quand datent ces paroles et pourquoi en avait-on besoin ?
– La réponse est qu’au commencement, avant que l’Evangile ne se répande sur le monde envahi d’esprits infernaux et destructeurs, les hommes ne pouvaient construire que grâce à la foi et la prière, faute de quoi leurs ouvrages étaient souvent renversés.
– Mais comment arriva-t-il que des ouvrages des gens de Babel restèrent debout avant que la lumière de l’Evangile n’advienne ?
– Je vous réponds cette fois en vous retournant votre question parce que l’orgueil de Babel déjà mentionné, avait insulté la Divinité de sorte qu’en raison de leur faute, les langues furent confondues afin que l’humanité ne refasse plus jamais la même chose sans la permission Divine, qui ne pourrait être obtenue que par la foi et la prière.
– [Montrez que] ceci [appartient] à la Tradition (11).
-Nous le possédons par tradition et aussi par référence à l’Ecriture qui dit que Sem Cham et Japhet eurent à se rendre sur la tombe de leur père Noé pour tenter d’y découvrir quelque chose à son sujet, qui les guiderait jusqu’au puissant secret que détenait ce fameux prédicateur. Ici, j’espère que chacun admettra que toutes les choses nécessaires au nouveau monde se trouvaient dans l’arche avec Noé.
Ces trois hommes avaient déjà convenu que s’ils ne trouvaient pas le véritable secret lui-même, la première chose qu’ils découvriraient leur tiendrait lieu de secret. Ils n’avaient pas de doute, mais croyaient très fermement que Dieu pouvait et aussi voudrait révéler sa volonté, par la grâce de leur foi, de leur prière et de leur soumission ; de sorte que ce qu’ils découvriraient se montrerait aussi efficace pour eux que s’il avaient reçu le secret dès le commencement, de Dieu en personne, à la source même.
Ils arrivèrent donc à la tombe et ne trouvèrent rien, si ce n’est le cadavre déjà presque entièrement corrompu. Ils saisirent un doigt qui se détacha et ainsi de suite de jointure en jointure jusqu’au poignet et au coude. Alors, ils redressèrent le corps et le soutinrent en se plaçant avec lui pied contre pied, genou contre genou, poitrine contre poitrine, joue contre joue et main dans le dos, et s’écrièrent : « Aide-nous, 0 Père ! « . Comme s’ils avaient dit : » 0 Père du ciel aide-nous à présent, car notre père terrestre ne le peut pas « .
Ils reposèrent ensuite le cadavre, ne sachant que faire. L’un d’eux dit alors : « Il y a encore de la moëlle dans cet os » (12), et le second dit : « mais c’est un os sec » ; et le troisième dit : « il pue » (13).
Ils s’accordèrent alors pour donner à cela un nom qui est encore connu de la Franc-Maçonnerie de nos jours.
Puis ils allèrent à leurs entreprises et par la suite leurs ouvrages tinrent bon. Cependant, il faut supposer et aussi comprendre que la vertu ne provenait pas de ce qu’ils avaient trouvé ou du nom que cela avait reçu, mais de la foi et de la prière. Ainsi allèrent les choses, la volonté soutenant l’action (14).
Pendant le règne du roi Alboin naquit Betsaléel, qui fut appelé ainsi par Dieu avant même d’être conçu dans la [matrice]. Et ce saint homme sut par inspiration que les titres secrets et les attributs principiels de Dieu étaient protecteurs, et il bâtit en s’appuyant dessus, de sorte qu’aucun esprit infernal et destructeur n’osa prétendre renverser l’oeuvre de ses mains.
Aussi ses ouvrages devinrent si fameux, que les deux plus jeunes frères du roi Alboin, déjà nommé, voulurent être instruits par lui de sa noble manière de construire. Il y consentit à la condition qu’ils ne la révèlent pas sans que quelqu’un soit avec eux pour composer une triple voix (15). Ainsi ils s’engagèrent par serment et il leur enseigna les parties théorique et pratique de la maçonnerie ; et ils travaillèrent.
Alors les salaires des maçons augmentèrent dans ce royaume et il y eut des maçons comptés parmi les rois et les princes.
Cependant, Betsaléel à l’approche de la mort, voulut être enterré dans la vallée de Josaphat et que fut gravée une épitaphe selon son mérite. Ceci fut accompli par ces deux princes et il fut gravé ce qui suit : « Ci-gît la fleur de la maçonnerie, supérieure à beaucoup d’autres, compagnon d’un roi et frère de deux princes. Ci-gît le coeur qui sut garder tous les secrets, la langue qui ne les a jamais révélés »
Alors, après sa mort les habitants de ce pays crurent que les secrets de la maçonnerie étaient complètement perdus parce qu’on n’ en entendait plus parler, puisque personne ne connaissait ces secrets, à part ces deux princes, qui s’étaient engagés par leur serment à ne pas les révéler sans quelqu’un d’autre pour former une triple voix.
Mais il faut croire et aussi comprendre qu’un secret aussi saint ne pourra jamais être perdu tant qu’il restera un bon serviteur de Dieu en vie sur la terre; car tout bon serviteur de Dieu possédait et possédera toujours une grande part de ce saint secret, bien qu’ils ne le connaissent pas eux-mêmes ni ne sachent comment en faire usage.
Car il se produisit dans le monde de cette époque ce qui advint à l’Eglise Samaritaine au sujet du Christ : les gens cherchaient ce qu’ils avaient déjà (16), mais dans leur profonde ignorance ils ne pouvaient s’en rendre compte.
Tout continua ainsi dans les ténèbres de l’ignorance, en tout pendant quatre cent quatre vingts ans apres que les enfants d’Israël soient sortis du pays d’Egypte, jusqu’à la quatrième année du règne de Salomon sur Israël, quand Salomon commença à construire la Maison du Seigneur ; ce que son père David aurait dû faire, mais il ne fut pas donné à celui-ci d’accomplir cette oeuvre, car ses mains étaient souillées sur chaque face, par des guerres sanglantes (17).
Voici tout ce qui se rapporte au règne du roi Salomon, son fils, qui commença à construire la Maison du Seigneur:
Ici j’espère que tout le monde tiendra pour assuré qu’aucune des choses nécessaires pour mener à bonne fin cette sainte construction ne fut refusée à ce sage roi. Chacun doit l’admettre, sinon nous devrions accuser Dieu d’injustice, ce dont aucun faible mortel n’oserait accuser Dieu, et ce dont sa divine Bonté ne saurait d’ailleurs être coupable.
Cela dit, nous lisons au Premier Livre des Rois, chapitre 7, verset 13, que Salomon envoya chercher Hiram à Tyr. C’était le fils d’une veuve de la tribu de Nephtali et son père était un Tyrien qui travaillait le bronze (18).
Hiram était rempli de sagesse et d’habileté pour faire toutes sortes d’ouvrages de bronze. Il vint auprès du roi Salomon et lui consacra tout son travail.
L’explication de ces versets est la suivante : le mot « habileté » signifie « ingéniosité », car lorsque la sagesse et l’intelligence se trouvent réunies chez une même personne, il ne lui manque rien. Ainsi, par le présent passage de l’Ecriture, on doit convenir que ce fils de veuve, dont le nom était Hiram, avait reçu une inspiration divine, tout comme le sage roi Salomon ou encore le saint Betsaléel.
Or, il est rapporté par la Tradition que lors de cette construction, il y aurait eu une querelle entre les manoeuvres et les maçons au sujet des salaires. Et pour calmer tout le monde et arranger les choses, le sage roi aurait dit : « que chacun de vous soit satisfait, car vous serez tous payés de la même façon ». Mais il donna aux maçons un signe que les manoeuvres ne connaissaient pas. Et celui qui pouvait faire ce signe à l’endroit où étaient versés les salaires, était payé comme les maçons ; les manoeuvres ne le connaissant pas, étaient payés comme auparavant.
Cela dut être et même s’il en fut ainsi, nous devons juger avec beaucoup d’indulgence les paroles du sage roi Salomon, car il doit être compris et aussi tenu pour vrai, que le sage roi voulait rétribuer chacun selon ses mérites.
Cependant le chapitre 6, verset 7, du Premier Livre des Rois m’en apprend bien davantage, lorsqu’il y est dit que la Maison, pendant qu’elle était en chantier, fut construite avec des pierres préparées avant d’être apportées sur place, de sorte que l’on n’entendait ni marteau, ni laie, ni hache. ni aucun outil de fer dans la Maison pendant la construction (19).
On peut en conclure que tous les éléments étaient ajustés à l’avance, mais pas encore assemblés pour qu’ils puissent être déplacés sans [faux] mouvement (sans agitation).
Et toutes choses ayant été passées en revue, des limites du ciel à la surface de la terre, rien ne put être trouvé de plus convenable alors que l’équerre pour être leur signe, indiquant comment agir les uns envers les autres.
Ainsi le travail continua et progressa t il ne pouvait guère aller de travers, puisqu’ils travaillaient pour un si bon maître, et avaient l’hoinme le plus sage de la terre comme surveillant.
C’est pourquoi avec tant de talents dus au mérite, mais bien plus encore par libre grâce, la Maçonnerie obtint un nom et un nouveau commandement. Leur nom signifie « Force », leur réponse » Beauté » et leur commandement « Amour »..
Pour avoir la preuve de cela, lisez les 6e et 7e (chapitres) du premier Livre des Rois, vous y trouv erez les merveilleux travaux d’Hiram lors de la construction de la Maison du Seigneur.
Quand tout fut terminé, les secrets de la Franc-Maçonnerie furent mis en bon ordre, comme ils le sont maintenant et le seront jusqu’à la fin du monde, pour ceux qui les comprennent vraiment ; en trois parties, par référence à la Sainte Trinité qui fit toutes choses, puis en treize subdivisions rappelant le Christ et ses douze apôtres, qui sont comme suit : un mot pour un théologien (20), six pour le clergé et six pour le compagnon du métier, puis, en plein et total accord avec cela, suivent les cinq Points des compagnons franc-Maçons qui sont:. pied contre pied, genou contre genou, poitrine contre poitrine, joue contre joue et main dans le dos. Ces cinq points font référence aux cinq principaux signes qui sont . la tête et le pied, le corps, la main et le cœur; et aussi aux cinq principaux points d’architecture ; également aux cinq ordres de maçonnerie.
Ces [cinq] points tirent leur force de cinq origines, une divine et quatre temporelles, qui sont les suivantes : premièrement le Christ, la tête et la pierre d’angle, deuxièmement Pierre appelé Cephas, troisièmement Moïse qui grava les commandements, quatrièmement Betsaléel le meilleur des maçons, cinquièmement Hiram qui était rempli de sagesse et d’intelligence. Votre premier est :
Vore second est – Votre troisième est
Votre quatrième est – Votre cinquième est
Votre sixième est – Votre septième est
Votre huitième est – Votre neuvième est
Votre dixième est – Votre onzième est
Votre douzième est – Votre treizième est
Tho Graham étant maître de Loge Enquam Ebo (21),
Octobre le 24, 1726, à tous ceux de notre fraternité qui veulent s’instruire par ceci.
(*) En fin de manuscrit, une phrase ajoutée par le scripteur et qui semble devoir remplacer en partie celle du texte : « Tout cela continua ainsi dans les ténèbres et l’obscurité pendant les jours suivants de son (sa) »
Traduction de Gilles PASQUIER.
NOTES
(1) «Attouchement» est le terme consacré en français. Mais il faut souligner que « token » signifie surtout «signe», voire » symbole »,, même même si en anglais un signe peut être un mouvement de la main. (« Oxford dictionnary »).
(2) « Sentre » (« Senter », moyennant ce qui semble bien être ici une faute d’orthographe) est une forme archaïque (XIVe siècle) de « center ». « The senter of a true heart » évoque « The center of union » dont dont parle Anderson dans l’article 1 de la Constitution (1723-1738).
(3) N’oublions pas que le sens premier de « franc » est « libre ». Les deux mots se traduisent par « free » en anglais. Dans la réponse qui suit, nous utilisons le vocable « franc » en raison de son importance dans la question, au sein du mot composé « Franc-Maçonnerie », (en anglais « Free-Masonry »).
(4) « … the knowledge of God contracted in the square ». « »Connaissance de Dieu » peut s’entendre de deux manières au moins : connaître Dieu, ou accéder à la science détenue par Dieu. J’ai retenu ce second sens, en raison de la suite du texte qui montre que le problème des maçons était d’accéder, par inspiration divine, à la connaissance de l’art de bâtir.
Toutefois, je ne veux pas passer sous silence la traduction sensible de notre T. V. F. Shoolingin : « compréhension de Dieu ». En effet : être guidé par Dieu dans la voie de la connaissance, peut mener à quelque chose qui est de l’ordre de la compréhension de Dieu. La question des attributs divins n’est d’ailleurs pas étrangère à cette préoccupation.
(5) Le maçon ne doit pas connaître les secrets sans les avoir reçus d’une triple voix.
« Trible voice » : la suite du texte montrera qu’il s’agit bien d’une triple voix (treble voice) et non d’une « voix de malheur » (trible voice). Cette triple voix est nécessaire pour transmettre les secrets des maçons.
(6) La loge étant aussi une assemblée de maçons, il est sans doute question ici de la disposition des maçons « formant la loge », pour accueillir le néophyte selon un schéma aujourd’hui disparu. Au rite Emulation, les officiers sont encore disposés selon ce schéma.
(7) « Equinoctial » : synonyme « Equatorial ». Forme ancienne peu usitée. L’exemple le plus récent donné par « l’Oxford dictionnary » remonte à 1860.
(8) Nous restituons le mot « secrets ». Ceci se trouve justifié par la suite du texte.
(9) Le texte anglais, très elliptique, est le suivant : « 0 come let us and you shall have ». La traduction se trouve justifiée par le commentaire donné trois réponses plus loin.
(10) Ceci n’est pas souligné dans l’original. Il s’agit de la reprise, en deux parties, pour explication, de la formule incantatoire citée plus haut.
(11) Ici le style télégraphique règne en maître : » tradition that » dit le tuileur.
(12) « Marrow in this bone ». Comment ne pas songer à une homophonie remarquable ?
(13) On comprend ici d’où le rite de la triple voix tire son origine.
(14) «So thus it contenued the will pass for the deed ». «Ainsi continuèrent les choses, la volonté soutenant l’action» («Oxford dictionnary »). Littéralement : « La volonté menant l’action au succès ».
D’après le « Random house », le sens archaïque de « to pass » est « to thrust » : pousser, imposer. On pourrait donc traduire fortement par « La volonté poussant à l’action ».
(15) Le rite de la triple voix est ici nettement défini : trois personnes (en l’occurrence les deux princes et quelqu’un d’autre) doivent composer la triple voix.
(16) « They were seeking for what they did not want » .Le verbe « to want » possède un sens méconnu de beaucoup de lecteurs français: être privé de, manquer de. Le sens de la phrase est donc : « Les gens cherchaient ce dont ils n’étaient pas dépourvus ». Soit ce qu’ils avaient déjà.
(17) La traduction donnée ici, pour la dernière proposition, est un peu risquée, mais le sens en est cohérent et conforme au reste de la phrase. Le texte anglais dit ceci : « … because his hands was gultie of blood wars being on every side ». Mot à mot : « … car ses mains étaient souillées par des guerres sanglantes étant de tous côtés » . Mais la phrase semble incomplète. La traduction finalement retenue est en accord avec les deux citations bibliques suivantes:
«David dit à Salomon . Mon fils, j’avais l’intention de bâtir une maison au nom de l’Etemel, mon Dieu. Mais la parole de l’Eternel m’a été ainsi adressée: tu as versé beaucoup de sang, et tu as fait de grandes guerres ; tu ne bâtiras pas une maison à mon nom, car tu as versé devant moi beaucoup de sang sur la terre » (1 Chroniques, 22-7, 8)
« Dieu m’a dit: tu ne bâtiras pas une maison à mon nom, car tu es un homme de guerre et tu as versé le sang ». (1 Chroniques, 28-3).
(18) ce passage est particulièrement facile à traduire: c’est la transcription d’un passage de la Bible (1 Rois, 7-13, 14).
(19) De nouveau une citation biblique. Peut-être le contenu de cette citation est-il à l’origine de l’usage consistant à laisser les métaux hors du temple.
(20) « A divine » : « Un théologien ». Les orthodoxes appellent Saint Jean : Jean le Théologien. Il ne s’agit pas d’un théologien au sens actuel du terme, mais d’un homme ayant la connaissance divine, un inspiré.
(21) « Enquam Ebo ». Ceci est certainement une formule latine déformée. Notre T. V. F. Shoolingin propose la traduction suivante : « Enquam Ebo » provient de « Inquam Ego », « dans laquelle je suis » (avec un solécisme). La phrase complète et cohérente devient alors: « Tho Graham étant Maître de Loges dont je fais partie ».
Si aride soit la route, si longue soit-elle, ne jamais cesser d’aimer et d’espérer……………………………..