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TESTAMENT DE L’INITIÉ : KIPLING OU PAS KIPLING ?

La paternité de Kipling pour ce poème n’est pas certaine mais….

Thierry R. BACHMANN publie sur son site ETUDES MACONNIQUES – Contextes et sources britanniques de la Franc-Maçonnerie, une étude à la loupe sur le poème :

Le « Testament de l’Initié » – Un poème faussement attribué à Rudyard KIPLING

Il a décortiqué différentes parties du poème et son analyse semble confirmer que le contenu fait référence très majoritairement :

  • à des éléments rituels continentaux (Rites Français, Rites Ecossais Anciens Acceptés, etc)
  • à des références françaises et allemandes

Thierry R. BACHMANN conclu : « Pratiquant plusieurs rites, dont deux Rites, Moderne Français et Anglais Style Émulation, l’analyse me permet de faire le constat, à mon sens, sans appel. La majorité du Poème fait référence à des éléments rituels ou d’usage maçonnique que Frère Rudyard Kipling ne connaissait très probablement pas du tout. Et même dans le cas contraire, il est d’autant plus improbable qu’il y ait porté un quelconque intérêt au point de l’intégrer dans un poème « Testament de l’Initié ».


TESTAMENT DE L’INITIÉ

Je ne suis qu’un homme parmi les hommes. Mais j’ai répondu sous le bandeau et j’ai gravi les trois marches. J’ai vu l’étoile flamboyante, j’ai fait le signe.

Je suis un maillon de la Chaîne ! La Chaîne est longue.
Elle remonte jusqu’au siècle d’Hiram, et peut-être plus loin encore. On trouve notre signe sur les pierres dans les déserts de sable sous le ciel pur de l’Orient, dans ces plaines où s’élevaient les temples colossaux, poèmes purs de la puissance et de la gloire.
On trouve notre signe sur les papyrus que l’âge a teintés d’ocre, sur les feuilles où le calame a tracé les phrases les plus belles qu’un être ait pu lire. On trouve notre signe sur les hautes cathédrales aux sommets sublimes aérés par les vents des siècles.
On trouve notre signe jusque sur les conquêtes de l’esprit qui font l’humanité meilleure, sur la partition de Mozart, sur la page de Goethe, le livre de Condorcet, les notes d’Arago.
Et pourtant, je ne suis qu’un homme parmi les hommes, un homme sans orgueil, heureux de servir à sa place, à son rang, je ne suis qu’un maillon de la Chaîne, mais je me relie à l’univers dans l’espace et dans le temps.

Je ne vis qu’un instant, mais je rejoins l’Éternel. Ma foi ne saurait faire couler le sang, je ne hais point, je ne sais point haïr. Je pardonne au méchant parce qu’il est aveugle, parce qu’il porte encore le bandeau, mais je veux l’empêcher de mal faire, de détruire et de salir.
À ma place, debout et à l’ordre, j’ai travaillé de mon mieux. Dans toutes les heures de la vie, mon cœur est demeuré fidèle. Je me suis dépouillé des métaux, j’ai combattu jusqu’à la limite de mes forces le fanatisme et la misère, la sottise et le mensonge.
Je ne crains rien, pas même ce sommeil que l’on appelle la mort. J’espère supporter la souffrance avec l’aide des miens, je saurai subir ce qui doit être subi parce que c’est la loi commune.
J’aurai dégrossi la pierre, accompli ma tâche en bon ouvrier par l’équerre et le compas.

Quand je partirai, formez la Chaîne. Rien ne sera perdu de ce qui fut donné. Je resterai toujours parmi vous car je vous laisserai le meilleur de moi-même, oh fils de la lumière, mes frères.


A.S.:

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