Temple de Paris® est une association historique qui a pour objectif de faire connaître l’histoire du Temple de Paris et la vie des Templiers.
Le dernier article paru sur le site (www.templedeparis.fr) intitulé « Le Bobard des Francs-Maçons » qui est un texte de Jean-Vincent Bacquart, extrait du livre Mystérieux templiers – idées reçues sur l’ordre du temple, revient sur les prétendus liens entre francs-maçons et templiers !
Très instructif !
Extrait : Comment associer en une seule idée reçue deux sujets phares de la presse magazine et de l’édition ? En posant l’hypothèse d’une filiation entre l’ordre du Temple et la franc-maçonnerie ! Selon ses motivations intellectuelles et sa rigueur scientifique, on considérera cette parenté comme probable ou totalement fantasque, mais gageons que les tenants de la première voie seront les mieux placés au palmarès des ventes en librairie. Dans leurs ouvrages aux titres tapageurs, ils tenteront de prouver par d’invraisemblables démonstrations que les templiers détenaient des savoirs ésotériques hérités du fond des âges, qu’avant de mourir, le grand maître Jacques de Molay a transmis les rênes de l’ordre à un successeur, et que des templiers en fuite ont créé la franc-maçonnerie en Écosse…
Pour l’historien, ces théories qui font la joie d’adultes en quête de ré-enchantement sont impossibles à cautionner. Pourquoi ? Parce que dans le meilleur des cas, les preuves n’existent pas. Et dans le pire, elles ont été fabriquées de toutes pièces ! Des ésotéristes de mauvais aloi pourront toujours brandir l’argument « massue » des mystificateurs : les preuves existent, mais demeurent connues des seuls initiés. Au-delà de ce « dialogue de sourds », chacun reste libre de mener sa quête, même si elle repose sur des chimères… L’histoire, en revanche, est une enquête. Elle nous amène à découvrir pourquoi et comment le mythe de la filiation entre le Temple et la maçonnerie est apparu au XVIIIe siècle, contribuant au développement d’une para-histoire templière de pacotille, dont la science se serait bien passée.
La franc-maçonnerie naît en 1717.
Le 24 juin plus précisément. Ce jour-là, dans l’auberge londonienne L’Oie et le Grill, quatre groupes de freemasons (terme dont est dérivé le mot francs-maçons) se réunissent pour former la Grande Loge de Londres et de Westminster. Qualifiée également d’« obédience », cette structure a pour objet de fédérer des loges – unité de base de l’univers maçonnique, accueillant en général une quarantaine de membres – en veillant au respect des rites et en présidant à la création de nouveaux groupes. Probablement importée d’Écosse, où des traces sont attestées dès le XVIIe siècle, la franc-maçonnerie est une association philosophique, philanthropique et non confessionnelle, qui utilise les symboles et le langage des véritables maçons de métier pour prodiguer un enseignement ésotérique à ses membres, qui eux, n’ont aucun rapport avec le métier de bâtisseur. Basés sur des métaphores architecturales, des références bibliques et des concepts philosophiques, les rites – cérémonies codifiées – permettent au franc-maçon de se perfectionner intellectuellement et, par extension, d’améliorer l’humanité.
Dans la droite ligne des clubs britanniques, ce nouveau concept où bourgeois, artisans et nobles peuvent se côtoyer d’égal à égal, rencontre un succès fulgurant dans l’Europe des Lumières. Dès les années 1720, loges et obédiences se créent un peu partout sur le continent. Alors que les maçons anglais acceptent volontiers l’égalitarisme qui règne dans leurs réunions, en France, la situation est différente. Pour se protéger d’un pouvoir méfiant, la maçonnerie souhaite intégrer dans ses rangs des gentilshommes, qui empêcheraient les autorités de tracasser l’institution.
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