C’est le cas pour l’un d’entre-eux, au pseudonyme évocateur, « hiramfm » qui s’est lancé dans une critique du livre de Christophe Bourseiller « Un Maçon franc- Récit Secret » .
Source : http://www.pointscommuns.com/la-franc-maconnerie-commentaire-lecture-87061.html
Christophe Bourseiller est connu comme acteur et écrivain spécialiste des extrêmes (droite et gauche). On ne le savait pas maçon. De par ses origines (de gauche), on est surpris qu’il ait été initié dans une obédience de droite ((très à droite comme il le révèle) mais son parcours reste intéressant et démolit tous les fantasmes inhérents à cette société qu’on dit secrète mais qui n’est que discrète. Si la franc-maçonnerie en générale n’est pas une secte (il est difficile d’y entrer et facile d’en sortir a contrario d’une secte) l’obédience qu’il a connue était sectaire (la Grande Loge Nationale française refuse les femmes et les athées et est responsable de toutes les dérives mafieuses de la région PACA). Il a eu le courage de dénoncer les erreurs de sa loge et de son ex obédience.
Voici un résumé du début du livre :
Un maçon franc – récit secret (Christophe Bourseiller)
maconfranc
Ce livre n’ a rien d’un réquisitoire.. A l’inverse, il ne doit nullement être considéré comme un plaidoyer pro domo. Il ne s’agit ni d’un manuel, ni d’une hagiographie. Une troisième voie est-elle envisageable ? Bourseiller tente au fil des pages de l’esquisser. L’ouvrage narre vint années d’initiation, intimement imbriquées dans de multiples vies .
Au commencement
Bourseiller se demande comment il a pu occulter pendant des années sa vie de franc-maçon. La ferveur tenait de viatique. Le huis clos d’un monastère laïc lui semblait indécent. Il a appartenu à la franc-maçonnerie de 1984 à 2000. Il dit qu’il en est encore membre d’une manière passive et sommeillante. Il reste intié de façon indélébile. Il a cotisé à la GLNF et à la GLDF. Il a franchi les hauts grades du Rite Ecossais Ancien et Accepté. Son témoignage se veut celui d’une odyssée spirituelle. Quand il rejoint l’ordre en 1984, il cherche des repères mais ils sont abolis. Acteur insatisfait, producteur de radio, journaliste sans attache, il peine à se trouver. Sa génération a raté mai 68. Il lui reste les jeux vidéo, le rock alternatif, l’humour au second degré. Bourseiller s’éparpillait au cinéma, à la radio et à la télé. Il ne parvenait pas à imprimer une direction d’ensemble. Avec la franc-maçonnerie, il pensait enfin trouver une voie. Son livre est le récit de l’échec d’une initiation. Il a vécu simultanément le dégoût, l’ennui, la rage, le plaisir, l’étincelle et l’étonnement.
1 – En avant, doutes…
Bourseiller raconte son initiation en juin 1984. Il se demande pourquoi il s’est fourré dans un tel guêpier et s’il peut se retirer sans se blesser. L’immeuble de la GLNF manque de cachet. Bourseiller songe à une clinique privée avec des vagues relents hausmaniens. Ca sonne « faux vieux » , bourgeois. Il sonne, mais en vain. Il veut rebrousser chemin mais un gardien l’introduit dans une salle d’attente, semblable à celle d’un cabinet médical, trop sévère. Il porte un costume. C’est obligatoire. Il se demande s’il est déguisé en notaire, en député, ou en employé de bureau. Un homme vient le chercher. Celui-ci se montre amical et rassurant, mais on le sent prêt à mordre. Il bande les yeux de Bourseiller. Bourseiller enfile de longs couloirs qui semblent ne mener nulle part. L’idée d’un possible danger l’effleure. Son guide heurte par trois fois une lourde porte de bois. Bourseiller est introduit dans le temple et il éprouve l’intuition de l’obscur. Vingt ou trente personnes semblent l’attendre. Ce sont des hommes, il se taisent, mais leur présence est massive et oppressante. Il flotte dans l’air confiné un mélange de bougie, d’encens et d’after-shave. La figure surhumaine du franc-maçon traverse depuis toujours l’histoire familiale des Bourseiller. Sa mère leur leur tresse une glorieuse couronne de lauriers. Dans les dîners parisiens, elle les dépeint comme une élite morale. Elle est comédienne. C’est Chantal Darget. Elle pense que la franc-maçonnerie règne sur la planète entière pour le meilleur. La famille de Bourseiller était bohème et soixante-huitarde. C’est Armand, l’accordéoniste de la mère de Bourseiller qui était franc-maçon. C’est lui qui a parrainé Bourseiller à la GLNF. Bourseiller passe sous le bandeau. On le bombarde de questions. Pourquoi a-t-il choisi de frapper à la porte du temple ? Est-il guidé par l’appel des affaires ? Sa mère est gravement malade et c’est ce qui l’a conduit à trouver un cheminement spirituel. Il éprouve un désir de quête mais il prête également à l’ordre maçonnique une puissance matérielle. Il pense que la GLNF es un lobby intègre. Il cherche la lumière mai sans trop d’illusions. En 1984, il marche sans boussole, il est acteur, animateur. On lui parle peu, il ne répond rien. Il couvre l’actualité des radios libres dans Le Matin de Paris. Il se pense à gauche. Il imaginait le gouvernement de Mitterrand pur et sans tache. Sa critique contre le ministre de la communication provoque une censure de ses articles. Il quitte alors Le Matin et la plupart de ses convictions. On lui demande sa position sur la peine de mort, il est contre de part ses origines. Il a grandi au milieu des communistes et des gauchistes. On lui demande s’il envisage la franc-maçonnerie comme une forme d’élite. Il ne se sent guère d’appartenir à une élite. Il pense que nous sommes tous égaux. On le conduit hors du temple. L’espace d’une seconde, le doute le transperce. Il y a l’image d’une assemblée de clowns, de bouffons, de blaireaux avinés.