Formé au Conservatoire national supérieur d’art dramatique et à l’ENSATT (1983), François Bourcier est un comédien et metteur en scène français.
Le spectacle s’inspire du livre « La Délation sous l’Occupation » d’André Halimi. François Bourcier, seul sur la scène, utilise les textes de lettres authentiques pour bâtir son spectacle. Il s’agit cette fois, comme le titre le laisse clairement entendre, de lettres de dénonciations de juifs, de francs-maçons, de communistes envoyées pendant l’Occupation allemande.
Une belle initiative au nom de la mémoire…Voir ci-dessous à cet effet l’interview de François Bourcier au quotidien Sud-Ouest.
http://www.sudouest.com/landes/actualite/dax/article/734339/mil/5219936.html
Il avait fait un triomphe à l’Atrium en juin dernier dans la cadre du festival de la comédie avec « Résister, c’est exister. » Revoilà François Bourcier avec « Lettres de délation » demain soir à 20 heures à l’Atrium.
Tout comme dans « Résister, c’est exister », François Bourcier, seul sur la scène, utilise les textes de lettres authentiques pour bâtir son spectacle. Il s’agit cette fois, comme le titre le laisse clairement entendre, de lettres de dénonciations de juifs, de francs-maçons, de communistes envoyées pendant l’Occupation allemande. La mise en scène signée du comédien, de Renato Ribeiro et Isabelle Starkier, a été inspirée du livre « La Délation sous l’Occupation » d’André Halimi (Ed. L’Harmattan).
« Sud-Ouest ».
On vous a vu sur cette même scène avec « Résister, c’est exister ». « Lettres de délation » c’est le même genre de spectacle ?
François Bourcier.
C’est le contre-pied de « Résister, c’est exister », mais c’est le même mécanisme, c’est-à-dire que je suis seul sur scène pour interpréter plusieurs délateurs ou délatrices de l’époque.
D’où viennent ces lettres ?
Elles ont été récupérées par André Halimi dans les caves d’un commissariat de police. Ce sont des lettres qui viennent de partout en France. Il a fait une énorme enquête, il en a choisi quelques-unes pour faire son livre et ensemble nous avons travaillé sur le spectacle.
Est-il nécessaire de revenir sur ces épisodes douloureux qui ont déchiré les Français il y a presque 70 ans ?
Cette période est très riche et on peut se demander, avec le recul de l’histoire, comment des gens ont pu envoyer entre 3 et 5 millions de lettres à la police française… Des lettres tueuses ! C’est une soumission à l’autorité qui existe depuis toujours et qui existe encore aujourd’hui…
Il n’y a pas eu de justice rendue à l’époque, les responsables qui ont lancé ces campagnes de délation n’ont pas été punis. Il y a eu des comportements incroyables ! Pourquoi, la Poste par exemple a laissé passer ces lettres dont elles connaissaient les destinataires ? Toutes ne sont pas parvenues à destination heureusement car parmi les postiers, il y avait des résistants…
Ces épisodes intéressent notre propre mode de fonctionnement. Cela dit, qu’aurais-je fait moi à cette époque ?
Vous pensez que ça peut encore fonctionner ?
Dès que l’on appuie sur cette détente, il y a des gens qui répondent !
En région parisienne, on retrouve ce genre de climat : on a demandé à des citoyens de faire le travail des policiers en dénonçant des comportement suspects.
Dans le département de l’Essonne par exemple, on a demandé à des chefs d’établissements scolaires de fournir une liste des enfants sans papiers !
Vous avez d’autres spectacles en préparation avec des lettres ?
Avec des lettres non, mais je travaille actuellement à un spectacle sur la condition des femmes dans le monde à partir de témoignages.