Pourquoi la sociologie ignore la franc-maçonnerie – Article du Monde paru le 10 novembre 2017
Bien que les loges françaises soient en plein essor, seuls de très rares chercheurs s’y intéressent. Analyse des multiples raisons d’une réticence.
Trois cents ans que la franc-maçonnerie existe. Une histoire de moins en moins secrète, mais toujours un gigantesque point d’interrogation : quelles réalités cet ordre initiatique protéiforme, né en Europe au début du XVIIIe siècle, recouvre-t-il ? Des raisons qui poussent aujourd’hui à intégrer une loge, du profil des membres, comme des différentes voies d’accès à ces fraternités, on ne sait rien – ou presque.
Mais trouver des travaux scientifiques sur l’actualité de ces sociétés fermées est mission impossible, alors même que la sociologie des religions se porte mieux que jamais. En librairie, les rayonnages de sciences sociales sont vierges. Quant aux articles sur le sujet, ils se comptent sur les doigts d’une demi-main. Et encore, ils portent moins sur le profil des initiés que sur les rites pratiqués dans les loges.
Céline Bryon-Portet, professeure à l’université de Montpellier et elle-même franc-maçonne, est l’une des seules sociologues à en avoir fait son objet de recherche : « En tant que fait scientifique, la franc-maçonnerie est un angle quasi mort de la recherche, à l’exception de la discipline historique, qui est la première à s’y être intéressée, dès la fin du XIXe siècle au Royaume-Uni, mais surtout à partir de 1950-1960 en France », confirme-t-elle.
« A ce jour, la franc-maçonnerie ne figure pas parmi les objets canoniques de la sociologie. Force est de constater sa relative absence », abonde Franck Frégosi, professeur de science politique à l’Institut d’études politiques…
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