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SAVEZ VOUS OU SE CACHE LA MYSTERIEUSE LOGE DES FRANCS-MACONS A LYON ?


À Lyon, les francs-maçons se réunissent dans le même lieu depuis 1847. Arrivés au XVIIIe siècle dans le quartier des Brotteaux, ils ne l’ont jamais quitté.

Voici un article du site d’information Actu – Auvergne Rhône Alpes sur « Lyon. Savez-vous où se cache la mystérieuse loge des francs-maçons ?« 

On a tous l’image des francs-maçons œuvrant en toute discrétion dans un temple caché qui se trouve au détour d’une ruelle sombre. Capuche sur la tête, ils pénètrent silencieusement dans les lieux où ils retrouvent les autres habitués de leur loge. À Lyon, voici où ils se réunissent et cela ne date pas d’hier.

Les premiers francs-maçons de Lyon élisent domicile au quartier des Brotteaux au XVIIIe siècle. Alors tout récent et conçu par Jean-Antoine Morand, lui-même franc-maçon, ce quartier devient le repaire des initiés lyonnais de cette société secrète. C’est ici que s’installe la première loge franc-maçonnique de la capitale des Gaules en 1784.

C’est dans ce discret bâtiment avec la façade de verre, à l’angle des rues Tronchet et Garibaldi, que se réunissent les francs-maçons à Lyon. (©Google Street View)

Un temple principal dans le 6e arrondissement

Cinq ans plus tard, l’essor de la franc-maçonnerie est coupée dans l’œuf par la Révolution française, devenant interdite. Il faut attendre Napoléon Ier pour qu’elle soit relancée.

Il faut se rendre à l’angle des rues Tronchet et Garibaldi, dans le 6e arrondissement, pour trouver l’entrée d’un des principaux temples. Ce bâtiment a été construit en 1847 par la loge « Le Parfait Silence », très puissante à Lyon à l’époque, comme l’explique Nouveau Lyon dans son édition d’avril 2022.

Le Parfait Silence que tout le monde entend…

Cette loge, fondée en 1762, a fait le premier des trois temples qui se succéderont à cette adresse peu pratique. Les murs étant mal isolés, on entendait tout ce qui s’y disait depuis l’extérieur… Un comble pour Le Parfait Silence.

Il est donc décidé de détruire le temple et de le remplacer par un nouveau situé exactement au même endroit. C’est là que la franc-maçonnerie lyonnaise va véritablement passer un cap. Ce grand bâtiment de 200 m2 accueille sept loges à partir de 1868 pour débattre sur des questions politiques, philosophiques et intellectuelles. 

Des francs-maçons préoccupés par l’avenir de la ville

« Les Frères », comme ils s’appellent entre eux, cherchent à développer la ville. C’est ainsi que deux de leurs membres, Antoine Gailleton, de 1881 à 1900, et Victor Augagneur, de 1900 à 1905, occupent un poste au conseil municipal. 

Tout se passe bien dans le meilleur des mondes pour les francs-maçons de Lyon jusqu’au régime de Vichy qui se montre impitoyable contre la maçonnerie. Le temple du quartier des Brotteaux est utilisé comme garage par la milice de l’Etat. Les francs-maçons sont chassés, persécutés, la fin est proche. 

Après la guerre, vient le moment de compter les troupes et de retrouver un temple en piteux état. Le bâtiment est détruit avant les années 1970 dans le cadre d’une opération d’urbanisme prévoyant un élargissement de rue. 

Quatre temples dans un immeuble très discret des Brotteaux

Finalement, le sauveur arriva. Napoléon Bullukian, un industriel résistant de la franc-maçonnerie, finance un nouveau temple peu de temps, après la chute du précédent. Il s’agit d’un immeuble très discret, en façade de verre, qui abrite quatre temples où se réunissent encore les initiés de nos jours à Lyon.

Pour la petite anecdote, la mairie de Lyon a longtemps été dirigée par un franc-maçon. Gérard Collomb a adhéré en 1989 à une loge parisienne du Grand Orient de France et il ne s’en cachait pas. L’ancien édile disait souvent : « A Lyon, quand la franc-maçonnerie et l’Eglise marchent ensemble, la ville avance ».


A.S.: