Jean Van Win est un auteur belge francophone qui, après une carrière internationale, se consacre à la musicologie et à l’étude des sociétés de pensée de la fin du XVIIIème siècle et du début du XIXème. Il réside près de Bruxelles. Jean Van Win est notamment l’auteur de Sade philosophe et pseudo franc-macon ?
Sade franc-maçon : jamais !
Sade se décrit lui-même comme « athée jusqu’au fanatisme » et ce sera l’idée centrale de toute son œuvre. Mais il ne s’agit pas d’un athéisme raisonné et argumenté, hérité de la Grèce antique notamment, et transmis sous le manteau au cours des siècles par toute une série de relais discrets, mais il s’agit d’un athéisme de combat, militant, obsessionnel, agressif, pornographique et déraisonnable au plus haut degré. C’est une position antagoniste exprimant une négation violente. L’univers de Sade n’est pas vide et indifférent, il est au contraire habité par Dieu, le Dieu qu’il fréquentait dans son Collège de Jésuites. Et à force de lacérer avec frénésie cette image qu’il exècre tant, il finit par lui donner une substance.
C’est sans doute la privation réitérée de sa liberté—Sade passe 30 ans, soit le tiers sa longue vie de lion en cage et en rut, dans les prisons du roi et de la république—c’est cette privation de liberté qui lui fait exprimer le besoin forcené de libérer l’homme de ses contraintes, de toutes les contraintes et de tous ordres.
Et c’est en philosophe athée qu’il s’attaque alors à la morale et à toutes les valeurs établies de la société bien-pensante, valeurs que ce dernier grand seigneur féodal estime tout à fait insupportables, et qu’il rejette d’un revers de main comme ne concernant nullement le haut aristocrate qu’il est, ce qu’il justifie en écrivant ceci : « ce n’est pas ma façon de penser qui a fait mon malheur, c’est celle des autres ! » Et il ajoute, dans son parfait mépris des moralistes : « si la nature était offensée de ces goûts, elle ne nous les inspirerait pas ».
Sade fait exister Dieu à force de le nier !
Nous avons dépassé ici les affirmations des libertins radicaux pour franchir les limites que la société éprouve le besoin de s’assigner et de défendre pour assurer sa survie. Nous voici au coeur d’un besoin effréné de transgression systématique.
Les libertins érudits du XVIIe siècle, ancêtres directs des libertins radicaux, me sont pourtant fort sympathiques, et j’aurais été des leurs si j’étais né trois siècles plus tôt.
Ils conduisent un combat incessant de la raison contre les mythes, et favorisent l’itinéraire de la philosophie libre, c’est à dire intrinsèquement athée et matérialiste. Et de grâce n’opposons pas matérialiste, au sens philosophique du terme, à spirituel, ce dernier terme signifiant relatif à l’esprit, et non point à l’âme. Je me situe donc comme un matérialiste spirituel.
Le libertinage, si l’on veut bien comprendre la pensée de Sade, qui est un homme cultivé et intelligent, c’est le combat de la liberté qui veut se manifester dans tous les domaines de la vie, principalement dans celui des mœurs, de la pensée et de la religion, car c’est évidemment là que se trouvent les besoins les plus criants de réforme. Et c’est donc à la religion que s’attaque en priorité le libertinage érudit. Il concerne nombre de penseurs audacieux, dont j’en citerai un seul que j’aime infiniment et dont le nez vous est bien connu, puisqu’il s’agit du grand libertin….. Savinien Hercule de Cyrano de Bergerac. Je le cite : « une heure après la mort, notre âme évanouie sera ce qu’elle était une heure avant la vie ». Voilà qui est bien dans le ton des libertins érudits du XVIIe siècle, à la grande fureur de l’Eglise romaine, catholique, apostolique toute puissante.
La recherche sans limite du plaisir !
Véritables précurseurs de la philosophie de Sade, ces libertins font état d’une critique de plus en plus violente des normes religieuses, morales et sexuelles. Leur érudition est énorme, et leur curiosité scientifique est sans limite, et se répand dans tous les domaines, sans que soient acceptée telle ou telle limitation conventionnelle.
Tout ceci débouche rapidement sur un athéisme matérialiste philosophique mais aussi sur une recherche du plaisir, désormais totalement justifié et sans la moindre retenue. Et cette fois-ci, nous sommes très proches de la pensée de Sade.
Le marquis, devenu comte à la mort de son père, fit probablement connaissance de tout cela dans la riche bibliothèque paternelle dont il hérita. A la Bastille, où, entre d’autres divers séjours au nombre de onze, il fut trente années durant l’hôte du roi de France, Sade disposait d’une bibliothèque personnelle de 600 volumes.
Et si nous observons les thèmes littéraires et dramatiques qui étaient à la mode de l’époque, nous remarquons chez Mirabeau, chez Casanova, chez Tirso de Molina, chez Molière et chez Restif de la Bretonne, nombre de cas où la séduction exercée par un sexe sur l’autre s’accompagne du besoin d’oppression et de domination.
Les héros du type Don Juan s’en prennent toujours aux filles du peuple, faciles et naïves voire un peu bébêtes, et forcent filles de ferme et femmes de chambre à subir leurs fantasmes lubriques d’aristocrates ou d’hommes riches.
Le marquis de Sade a donc de qui tenir. C’est l’air du temps qui supporte les battements d’ailes de ce rapace ; l’incarcération prolongée va lui permettre d’exprimer sa révolte et sa haine par l’écriture, qu’il possède avec un talent de plus en plus grand, ce qui permet à son œuvre de défier le temps et de connaître, de nos jours, les honneurs de la Pléiade, sinon, sans talent, il n’aurait jamais dépassé le stade qui est celui d’un petit pornographe de romans de gare.
Les honneurs de la Pléiade, dans laquelle Jean-Jacques Pauvert a fait paraître l’œuvre complet de Sade.
Les disciples de Sade.
Mais JJP est loin d’être le seul éditeur à pousser les nouvelles idées philosophiques de Sade. Car le philosophe Sade fait des disciples, et pas seulement parmi les petits pères fouettards…
L’avocat Bernard Edelman, juriste et philosophe, travaille actuellement à un essai où il montrera comment les mutations actuelles de la législation des droits de l’homme rejoignent en un sens les conceptions sadiennes.
« Aux yeux de Sade, dit-il, les droits de l’homme, et le droit en général, ont pour finalité d’anéantir les passions, de paralyser le désir, de créer une apathie générale, bref de créer un homo juridicus abstrait, sans affects, obéissant aveuglément à la loi. S’il n’y avait ni loi ni religion, dira-t-il, on n’imagine pas le degré de gloire et de grandeur où seraient aujourd’hui les connaissances humaines. C’est pourquoi il faut se mettre en état d’insurrection permanente pour préserver ses passions, être sur le pied de guerre, aux aguets, dans l’immoralité absolue et le crime.
« Le paradoxe contemporain, poursuit-il imperturbable, c’est qu’on assiste à présent à la naissance d’un nouvel homme des droits de l’homme, qui témoigne d’une parenté certaine avec l’homme sadien. La transgression l’habite et, au nom de son désir, il veut s’affranchir de toute contrainte, du temps, de l’espace, de la morale, du corps. Pour ce nouvel homme, le droit a changé de fonction ; la loi n’est plus ce qui institue la liberté, mais ce qui permet à l’individu de la transgresser, donc d’être libre. Ce sujet s’auto-institue et la loi devient l’instrument de son désir. Le changement central consiste dans le fait que la loi est désormais requise de se plier aux désirs de l’individu souverain, dont « les droits » consistent à voir reconnu leur « légitime » assouvissement ».
Après ces radieuses perspectives d’avenir, revenons en arrière à Donatien Aldonse François de Sade.
Avec ses romans Justine et Juliette, en 1791, et avec la Philosophie dans le boudoir, en 1799, son combat se fait plus brutal et plus audacieux que jamais.
Les insupportables préjugés.
Il s’attaque à tout ce qu’il nomme des préjugés. Quels sont-ils, ces préjugés injustifiables ? La bienséance, la décence morale, l’altruisme, le respect de la vie. Il maudit tout ce qui s’oppose ou modère les désirs des hommes. Il proclame que la Vertu est triste, elle qui est si chère aux francs-maçons et aux loges de son temps. « La Vertu engendre le malheur », écrit-il, « et même la misère ! » Corollaire : seul le Vice procure une jouissance sans fin et – affirmation inattendue– conduit à la propriété et à la richesse. Et pour prouver ses affirmations, Sade part dans des éloges dithyrambiques de la trahison, du vol, de l’ingratitude, du crime, et pour faire bref, de la crapulerie en général.
Il assassine avec bestialité, vous l’avez remarqué, l’univers bien-pensant de la grande majorité des francs-maçons qui honorent en choeur la Vertu. Sade est radicalement aux antipodes de la maçonnerie de son temps. Ra-di-ca-le-ment !
Tout ceci étant posé, des auteurs, des historiens, des chroniqueurs nombreux le disent néanmoins franc-maçon. Ils ne se basent sur rien, ou sur des théories indémontrables voire ridicules. Il faut, pour certains, qu’il l’ait été. Philippe Sollers bien entendu, qui n’est pas à une provocation paradoxale près. Et puis la célèbre auteure de gauche Noëlle Châtelet, la sœur de Lionel Jospin, qui vient encore, dans un bouquin en vogue, de commettre une défense ardente de la pensée et des actes de Sade.
Mais aussi, il y a quelque temps déjà, un fantaisiste anarchiste du nom de Léo Campion, chansonnier franc-maçon qui posa autrefois tout nu avec son seul ruban de maître, photo d’un très grand intérêt qui illustre l’un de ses ouvrages et démontre avec un goût exquis son sens aigu de la transgression libertaire… Il possède, dit-on, de nombreux admirateurs…
Sade franc-maçon : jamais !
Revenons donc à l’histoire, et à la recherche de la Vérité. On nous dit, on répète en insistant, que Sade fut initié le 7 mai 1780. C’est là pour certains un titre de gloire !
Je prétends, et je crois démontrer, que cela est faux, absolument faux, car il est établi par des documents irrécusables que Sade passa les années 1778 à 1790 dans les prisons du roi, et n’en sortit jamais. Pas une seule fois en 13 années consécutives !
Néanmoins, une très bonne encyclopédie maçonnique éditée aux PUF par Eric Saunier, publie ceci sous l’entrée Sade :
« Sade a été affilié aux Neuf Sœurs le 7 février 1780 comme le prouvent les notes autographes de Pastoret…Le marquis était donc bien franc-maçon ». Cette entrée est signée de Ch. P. soit par le professeur Charles Porset, historien, chercheur au CRNS et professeur à la Sorbonne.
J’ai l’habitude de vérifier et de recouper mes sources. Je contacte donc le Museum of our National Heritage, qui n’est autre en réalité que le musée du Scottish Rite de la Juridiction Nord du RE américain. J’achète et me fais livrer une copie du manuscrit qui fut rédigé par l’Orateur de la loge des Neuf Sœurs, un certain Pastoret. Ce manuscrit fort précieux fut acheté dans une vente publique et parvint ainsi aux Etats-Unis. Je vous montre la page sur laquelle Charles Porset dit avoir trouvé la preuve de l’appartenance maçonnique de Sade.
Ce document que vous avez sous les yeux constituerait donc la seule et unique preuve de ce que Sade fut un franc-maçon. Il n’en existe aucune autre !!
Examinons-le ensemble, si vous le voulez bien, et concluons ensemble sur la seule base documentaire qui existe. Voyez à la hauteur de la deuxième barre verticale ado sade…
* Il s’agit d’une liste manuscrite de noms et de dates.
* Certains noms sont suivis de app pour apprenti, ou de aff pour affilié, ce qui indique des réceptions de nouveaux membres dans le premier cas, et des accueils de maçons déjà membres d’une autre loge, dans le deuxième cas.
* 4 petites barres verticales visibles sur cette page relient deux lignes ensemble
* L’une de ces barres, la deuxième en descendant, relie le nom de l’écrivain Chamfort à la mention ado sa de le 7 février 80. Remarquez bien que cette mention n’est suivie ni de aff ni de app. Sade, s’il s’agit de lui, n’était donc ni déjà membre, ni nouveau membre…Ce qui est tout à fait inhabituel et unique !!
* Nous venons de voir que, à cette date, Sade est embastillé depuis longtemps et pour longtemps. En réalité, de 1778 à 1790, sans interruption, soit un nouveau terme de 13 ans.
* Le Pr.Porset lit néanmoins ado sa de comme signifiant « Alphonse Donatien de Sade en date du 7 février 1780 », et en déduit que le marquis fut initié à cette date en la loge des Neuf Sœurs à Paris. Et il proclame cette bonne nouvelle urbi et orbi, si j’ose me permettre.
* Nous savons que jamais personne ne nomme Sade ADO, mais bien DAF, pour Donation Alphonse François, et c’est ainsi qu’il signe lui-même ses lettres. Jamais personne ne l’a appelé ADO, car ses prénoms sont Donatien, Aldonse, François, soit DAF.
* Nous remarquons enfin, sur cette même page, que les quatre barres verticales se rapportent
chacune à une démission donnée en 1780 par un frère des Neuf Sœurs, à une époque ou le GODF s’efforce de démolir cette loge huppée et très snob, suite aux aberrations commises lors de la pseudo initiation de Voltaire en 1778. [J’ai publié un livre sur l’initiation maçonnique de Voltaire, qui n’a jamais eu lieu : « Voltaire et la franc-maçonnerie sous l’éclairage des rituels du temps » aux éditios Télètes (à Paris) en mars 2012.]….
* Je vérifie aussi la date de démission de Chamfort dans les archives des Neuf Sœurs partiellement conservées au GOdF : c’est le 7 février 1780 !!
* il s’agit donc ici, dans ce registre, de la démission de Chamfort, et il convient de lire ado sa de comme signifiant l’abréviation de a do nné sa dé mission, et il s’agit de Chamfort, et en aucun cas de Sade.
Bref :
La seule preuve matérielle de la qualité maçonnique de Sade, la seule et unique preuve matérielle au monde, est donc nulle et non avenue, et toutes les autres appartenances qu’on lui prête ne reposent sur aucune base documentaire, ni surtout sur la plus élémentaire vraisemblance.
En conclusion,
pour des raisons morales, pour des raisons sociologiques, pour des raisons de chronologie, pour des raisons philosophiques, pour des raisons maçonniques, et finalement pour des raisons de simple bon sens, je conclus à la non appartenance à l’Ordre maçonnique du voyou médiéval que fut le triste et talentueux marquis de Sade.
Je devine le sursaut de certains d’entre vous à l’énoncé du mot « criminel » utilisé par certains. On leur a objecté que jamais Sade de commit de « crime », et qu’il est abusif, voire odieux dirait Philippe Sollers, de traiter le génial marquis comme un Landru. Sade n’a jamais tué personne !! Soit.
Voyons ses crimes en vitesse. D’abord, le mot crime n’est pas synonyme de meurtre ou d’assassinat. Un viol est un crime ; il s’agit là d’une simple qualification juridique. Loin de moi l’idée de faire de Sade un Landru.
Le premier crime : Jeanne Testard a 23 ans. Elle est ouvrière en éventails. Un jeune seigneur vient la chercher en carrosse. Il l’enferme, lui demande si elle croit en Dieu, au Christ, à la Vierge. A son triple oui, le furieux se met à fulminer, l’injurie, blasphème, et prétend avoir violé une fille après l’avoir bourrée d’hosties consacrées…Il veut se faire fouetter et la fouetter à son tour. Elle refuse et il entre dans une grande colère, se déshabille se « manualise » et finit par éjaculer sur un crucifix. Il contraint Jeanne à fouler aux pieds ce crucifix, et finit par tenter de lui donner un lavement afin qu’elle en rende le contenu sur la croix. Jeanne portera plainte auprès de la police.
Sade entreprend aussitôt une longue série de « débauches outrées », qui lui vaudront 27 années d’incarcération suite à ses scandales entrecoupés de crimes.
Il entretient un réseau de rabatteuses, de jeunes comédiennes, de filles naïves et vicieuses, entrelardées de jeunes hommes pour varier les combinaisons.
La nouveauté qui caractérise le système sadien est l’ajout de fouets, d’injures, de blasphèmes, de terreur constante. Nous sommes sortis du libertinage, même forcené, nous sommes hors de toutes les limites, et la transgression systématique et outrageante soulève l’indignation générale.
Le deuxième crime est commis avec Rose Keller, une mendiante de 36 ans. Il l’enferme, la force à se dénuder, la fouette abondamment et jouit. Elle s’enfuit et dépose plainte auprès du juge.
Avec son troisième crime, commis un peu plus tard, Sade arrive encore à se surpasser à Marseille. Il réunit quatre filles de 18 à 23 ans, un laquais bisexuel et des martinets. Il distribue des bonbons à la cantharide, substance dite aphrodisiaque, en réalité hautement toxique. Le marquis sodomise la jeune Marianne tandis que son laquais rend simultanément le même service à Sade.
Au crime de sodomie, à lui tout seul déjà passible de la pendaison, s’ajoute maintenant celui d’empoisonnement.
Mais il est un fait, c’est que ce criminel multi récidiviste n’est pas trop inquiété, dans cette société de classe où les sujets du roi ne sont nullement égaux devant la loi. Sade est un grand féodal. Et il faudra une conjugaison des efforts de sa famille et de nombreux plaignants, auxquels s’ajoute le roi lui-même, pour déclencher enfin le processus de sa longue incarcération. Et le fait que, par ailleurs, DAF ait été aussi un grand écrivain de langue française, ne constitue en rien une circonstance atténuante.
Tout intellectuel a lu, un jour ou l’autre, des pages écrites par Sade, et a pu apprécier la grande qualité de son style. Mais aussi de son imagination délirante et sans limites. A l’hospice de Charenton, où il fut enfermé et mourut comme fou incurable, on brûlait ses manuscrits au fur et à mesure qu’ils tombaient de sa plume. L’horreur absolue pour un auteur prolifique.
Nous avons tous lu des pages de Sade. Les sondages que j’ai pratiqués à ce sujet montrent que la curiosité ne va bien souvent pas au-delà de ces quelques pages, et que la lassitude s’empare vite du lecteur qui abandonne rapidement les outrances et les obsessions pornographiques à répétition, même lorsqu’elles sont très bien écrites.
Et je voudrais ajouter brièvement ceci, car certains diront, et certains ont dit : « pourquoi est-il important de savoir si Sade a jamais été franc-maçon ? » N’est-ce pas là un simple détail de l’histoire, sans grande conséquence ?
L’histoire de l’Ordre maçonnique est encombrée de légendes, de mythes, de mensonges qui n’ont aucun rapport avec la vérité que cette association dit avoir pour but de rechercher.
L’école maçonnique à caractère historique et scientifique n’est apparue que vers 1950. Elle procède enfin selon les règles de la critique historique universitaire.
Je pense donc, dans le sillage d’une institution qui a pour vocation de rechercher la vérité en toute matière, que la vérité est une, et qu’il n’y a pas de petites et de grandes vérités.
Et lorsqu’on s’est discipliné à traiter rigoureusement les détails de l’histoire, comme l’impossible qualité maçonnique d’un Sade, on n’en sera que plus à même de traiter les grandes choses de l’esprit, car elles ne relèvent, les petites comme les grandes, que du libre examen et donc de la pensée libre.
@ Jean van Win
OUVRAGES DE JEAN VAN WIN