Le site « Aujourd’hui la Turquie » a publié un entretien avec Remzi Sanver, recteur de l’Université de Bilgi à Istanbul, ancien grand maître de la Grande Loge de Turquie.
Extrait :
En Turquie, parle-t-on librement de la franc-maçonnerie ? Quelle est la part de secret de cette association ?
Le concept de secret vient de la tradition ésotérique et symbolique de la franc-maçonnerie. Son caractère initiatique en fait une société avec ses « secrets ». Dans tous les pays démocratiques, les francs-maçons travaillent avec l’ordre établi, comme association selon la loi 1901 en France, avec ce statut également en Turquie. En ce sens, il n’y a pas de secret. De plus, comme en France, les grands maîtres parlent librement dans la presse. Internet a aussi facilité le dialogue. Mais toujours demeure cette tradition initiatique, vécue comme une expérience personnelle ; c’est ce qu’on appelle vraiment le secret dans la franc-maçonnerie, cette expérience que l’on ne peut exprimer par des paroles.
En Turquie, ce qu’on observe pour la France est plus ou moins valable. Par exemple, seul le grand maître peut, comme en France, s’exprimer au nom de la Grande Loge, ou toute personne accrédité de son mandat. J’ai notamment donné une interview en direct, de près de cinq heures, pour Teke Tek, qui a connu un grand engouement.
Comment sont organisées les loges, qu’est-ce qui définit leur division ?
En Europe et aux Etats-Unis, bon nombre de loges groupent les frères par corporation – loges d’académiciens ou de docteurs – mais en Turquie, il n’y a pas de segmentation des loges selon les professions. Les loges sont l’essence de la franc-maçonnerie, parce que le travail initiatique, la pratique du rituel ne se fait que dans le cadre d’une loge.
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