Le thème de la franc-maçonnerie suscite souvent curiosité et intrigue, notamment en ce qui concerne ses origines et ses liens avec des personnages historiques. Une question fréquente qui se pose est de savoir si des francs-maçons ont été mentionnés dans la Bible et, si oui, qui a été le premier à être associé à cette organisation mystérieuse et influente ?T
Qui fut le premier franc-maçon dans la Bible ?
Si plusieurs personnages bibliques sont associés à la franc-maçonnerie, il n’y a pas de consensus sur le premier. Le rituel maçonnique traditionnel revendique Hiram Abiff, l’architecte du Temple du roi Salomon, comme l’un d’entre eux. D’autres incluent Tubal Caïn , considéré comme le père de la forge, Noé et ses fils, et même Jésus.
Chaque personnage contribue à la riche histoire de la franc-maçonnerie, mais dans cet article, nous mettrons en lumière la vie et l’héritage intrigants d’Hiram Abiff.
Origines bibliques de la franc-maçonnerie
Le premier franc-maçon connu mentionné dans la Bible est Hiram Abiff, un architecte talentueux qui a joué un rôle important dans la construction du temple du roi Salomon à Jérusalem. Hiram, également connu sous le nom de Maître Bâtisseur, est souvent considéré comme le fondement de la franc-maçonnerie en raison de son expertise dans le métier et de son dévouement au projet.
Hiram Abiff a été chargé par le roi Salomon de travailler sur le temple, qui a été achevé en 957 avant notre ère. Les rituels maçonniques sont en partie basés sur l’histoire d’Hiram et son savoir-faire et en partie sur les récits bibliques du roi Salomon et de son père, David, qui ont uni les Israélites et capturé Jérusalem.
Lors de leur initiation, les francs-maçons participent à une cérémonie qui reconstitue l’histoire d’Hiram Abiff. Le rituel progresse par étapes, chaque avancée exposant les maçons à de nouveaux enseignements et leçons de morale. Ce rituel, ainsi que le contexte biblique, ont conduit à percevoir la franc-maçonnerie comme une continuation de l’ancienne tradition des bâtisseurs, reliant ses membres à l’histoire et au symbolisme de la construction du Temple de Salomon.
Les racines bibliques de la franc-maçonnerie servent de fondement essentiel aux enseignements et aux valeurs de l’organisation, favorisant un sentiment de lien entre les membres et l’ancienne tradition des bâtisseurs. Bien que la franc-maçonnerie ait évolué au fil du temps, ses origines bibliques continuent d’inspirer ses membres et de guider leurs efforts vers la discipline morale, la camaraderie et l’entraide.
Hiram Abiff : le premier franc-maçon de la Bible
Dans cette section, nous approfondirons Hiram Abiff, y compris des aspects tels que la construction du Temple du roi Salomon, la légende et le drame hiramique.
Construire le temple du roi Salomon
Hiram Abiff est un personnage central de la tradition maçonnique et est considéré comme le premier franc-maçon de la Bible. Il était l’architecte en chef du Temple du roi Salomon et détenait les secrets des maîtres maçons. Originaire de la tribu de Nephtali, Hiram fut nommé par le roi Salomon lui-même pour superviser la construction de ce temple sacré.
Le Temple a été construit avec l’aide d’artisans qualifiés organisés par Hiram. Son expertise en architecture et les secrets de l’artisanat lui ont permis de créer la magnifique structure qui allait devenir la pièce maîtresse de l’ancien Israël.
La légende
La légende d’Hiram Abiff raconte son dévouement à son métier et la protection des secrets des maîtres maçons. Selon l’histoire, trois voyous cherchaient à forcer Hiram à révéler ces secrets. Cependant, Hiram refusa vaillamment, préférant la mort à la trahison. Les voyous assassinèrent finalement Hiram dans l’enceinte du Temple.
Le dévouement et les principes d’Hiram trouvent un écho auprès des francs-maçons depuis des siècles, et son histoire constitue une leçon importante pour les membres de la fraternité.
Drame hiramique
Le drame hiramique est une reconstitution rituelle de l’histoire d’Hiram Abiff présentée aux candidats du troisième degré en franc-maçonnerie . Son objectif est de communiquer les valeurs et principes fondamentaux de la fraternité, tels que la loyauté, l’intégrité et l’engagement envers son métier.
Au cours du rituel, le candidat incarne Hiram Abiff, revivant divers aspects de l’histoire, notamment les interactions d’Hiram avec le roi Salomon et son refus ultime de révéler les secrets des maîtres maçons . Cette expérience est cruciale pour la compréhension du candidat de ce que signifie être maçon et de l’importance d’adhérer aux principes enseignés dans la légende .
À travers l’histoire d’Hiram Abiff et le drame hiramique, les francs-maçons continuent de s’inspirer des valeurs et des principes illustrés par cette figure légendaire de la Bible. Son dévouement à son métier et son engagement indéfectible à protéger le savoir entretiennent une influence durable au sein de la fraternité.
Pratiques de la franc-maçonnerie et références bibliques
La franc-maçonnerie est une organisation fraternelle ayant ses racines dans les corporations commerciales européennes. Ses membres, connus sous le nom de maçons, se réunissent dans des loges et participent à des rituels basés sur le récit biblique d’un homme nommé Hiram, à qui Salomon a chargé de travailler sur le temple de Jérusalem. Les pratiques de la franc-maçonnerie, y compris l’initiation et la progression à travers divers diplômes maçonniques, sont enveloppées d’un symbolisme qui s’inspire souvent de la Bible.
L’un des symboles franc-maçonniques les plus connus est « l’équerre et le compas », qui représentent les principes directeurs de l’organisation. Le carré représente la moralité, tandis que les boussoles représentent la spiritualité. Ces icônes ont été associées aux outils utilisés par les anciens tailleurs de pierre pour construire le temple de Salomon. L’ œil qui voit tout est un autre symbole important de la franc-maçonnerie, qui signifie la nature omnipotente, omnisciente et omniprésente de l’Être suprême qui veille sur tous les maçons. Ce concept est étayé par des références bibliques, telles que le Psaume 33 : 18, qui déclare : « Voici, l’œil de l’Éternel est sur ceux qui le craignent. »
Dans le rituel des francs-maçons, Hiram Abiff, un maître artisan qualifié de la Bible qui a joué un rôle important dans la construction du temple de Salomon, est invoqué comme personnage central. L’histoire d’Hiram Abiff est tirée de l’Ancien Testament, plus précisément des livres des Rois et des Chroniques. Selon les récits scripturaires, Hiram était un expert en métallurgie et était responsable de la fabrication de divers objets pour le temple, notamment les deux grands piliers de bronze.
L’importance de la relation entre la franc-maçonnerie et la Bible va au-delà du symbolisme et des rituels. La Sainte Bible est souvent considérée comme l’une des trois grandes lumières de la franc-maçonnerie, avec l’équerre et le compas. Dans de nombreuses loges, la Bible est placée sur un autel, symbolisant l’importance de ses enseignements. Les francs-maçons sont encouragés à étudier le texte pour développer une compréhension plus profonde de ses leçons morales et spirituelles. La franc-maçonnerie n’est pas une organisation religieuse mais embrasse l’idée d’un Être suprême, respectant les différentes croyances religieuses de ses membres.
L’identité précise du premier franc-maçon mentionné dans la Bible est sujette à débat, car il n’y a pas de référence directe à une personne étant maçonne. Cependant, le personnage central des rituels franc-maçonniques, Hiram Abiff, a un lien significatif avec la construction du temple de Salomon, qui constitue une histoire cruciale à la fois dans la Bible et dans la franc-maçonnerie.
Interprétations maçonniques modernes d’Hiram Abiff
Hiram Abiff est une figure importante de la franc-maçonnerie , souvent considérée comme le personnage central des enseignements allégoriques de la fraternité. Dans la tradition maçonnique, il est présenté comme l’architecte en chef du temple du roi Salomon et est appelé le fils de la veuve. Largement considérée comme l’un des moteurs de la formation de la fraternité franc-maçonne, l’histoire d’Hiram Abiff joue un rôle essentiel dans l’initiation des candidats maçonniques lors de la cérémonie du troisième degré.
Malgré les récits bibliques mentionnant un personnage appelé Hiram, la version franc-maçonne de l’histoire d’Hiram Abiff est pour l’essentiel exclusive aux enseignements maçonniques. Ce conte met en scène trois voyous, qui représentent l’ignorance, l’ambition et la tyrannie, affrontant Hiram dans le Temple du roi Salomon. Ils ne parviennent pas à obtenir de lui les secrets des maîtres maçons et, par conséquent, le tuent. La mort et la résurrection éventuelle d’Hiram Abiff dans le récit représentent le triomphe de la sagesse, de la vertu et de l’illumination sur les forces de l’ignorance.
À travers les âges, les historiens et les érudits ont débattu de l’origine et du rôle que joue Hiram Abiff dans la culture maçonnique. Le conte allégorique revêt une importance vitale pour la fraternité car il enseigne de précieuses leçons sur la persévérance, la loyauté et la quête du savoir. Le personnage d’Hiram Abiff symbolise les qualités que tout franc-maçon aspire à posséder et à incarner dans sa propre vie.
Le lien entre Hiram Abiff, la franc-maçonnerie et le Temple du roi Salomon est également considéré comme un élément essentiel des croyances ésotériques de la fraternité. De nombreuses théories ont été proposées sur la soi-disant « connaissance secrète » possédée par Hiram Abiff, qui a conduit à la construction de la structure unique du temple. La figure légendaire d’Hiram Abiff constitue ainsi un élément de pont, reliant l’ancienne sagesse du temple à la quête de connaissance et de perfectionnement personnel du franc-maçon moderne .
Il est essentiel de reconnaître que l’histoire d’Hiram Abiff dans son contexte maçonnique est une allégorie destinée à transmettre des enseignements moraux et philosophiques. Ce récit a sans aucun doute joué un rôle crucial dans la formation des principes et des croyances de la fraternité, permettant à Hiram Abiff d’atteindre le statut d’icône qu’il occupe aujourd’hui dans le monde de la franc-maçonnerie .
Débat sur le premier franc-maçon dans la Bible
Il y a un débat parmi les érudits et les chercheurs sur l’identité du premier franc-maçon mentionné dans la Bible. Certains soutiennent qu’il s’agissait d’ Abraham , d’après l’histoire du chapitre 49 de Genèse. Dans ce chapitre, Jacob bénit ses douze fils, et l’histoire continue ensuite tout au long de la vie d’Abraham. Abraham est considéré par certains comme le premier franc-maçon parce qu’il était un homme pieux.
D’un autre côté, certains chercheurs se concentrent sur l’ histoire de la construction du Temple de Salomon comme le lien le plus significatif entre la franc-maçonnerie et la Bible. Ils soutiennent qu’Hiram Abiff , un ouvrier qualifié envoyé au roi Salomon par le roi Hiram de Tyr, fut le premier franc-maçon en raison de son expertise dans la construction du temple. Les francs-maçons considèrent Hiram Abiff comme une figure centrale de leur tradition et de leurs rituels, liant leur organisation à la construction du temple.
Il existe également l’argument selon lequel le premier franc-maçon dans la Bible n’est pas explicitement mentionné , mais peut être déduit du symbolisme et des enseignements dérivés des textes bibliques. Étant donné que la franc-maçonnerie est riche en symbolisme et en allégorie, il peut être difficile d’identifier un individu spécifique comme étant le premier franc-maçon biblique.
Il est essentiel de se rappeler que les **origines et liens historiques de la franc-maçonnerie sont souvent flous et débattus**. Le lien de l’organisation avec la Bible fait partie de ce débat plus large, et il est crucial d’aborder le sujet avec un esprit ouvert et un désir de compréhension. Même si certains peuvent avoir des opinions bien arrêtées sur l’identité du premier franc-maçon de la Bible, il est sage de reconnaître la complexité et la nature contextuelle de cette discussion.
Conclusion
Déterminer le premier franc-maçon dans la Bible s’avère complexe en raison des interprétations variées.
D’un point de vue neutre, nous avons donné un aperçu de candidats potentiels comme Hiram Abiff, Abraham et d’autres, chacun avec ses associations uniques avec la franc-maçonnerie.
Cette exploration vise à améliorer la compréhension et j’espère qu’elle offre une perspective précieuse sur ce sujet fascinant.
Questions fréquemment posées
Qui est Hiram Abiff dans la tradition maçonnique ?
Hiram Abiff est un personnage central de la mythologie de la franc-maçonnerie, considéré comme l’architecte en chef du Temple du roi Salomon. Son histoire est un symbole d’intégrité et de résilience face à l’adversité. Il est la figure principale du troisième degré de la franc-maçonnerie, souvent appelé degré de Maître Maçon.
Quel est le lien entre le Temple du roi Salomon et la franc-maçonnerie ?
Le lien entre le Temple du roi Salomon et la franc-maçonnerie réside dans l’importance symbolique du temple dans les enseignements maçonniques. La franc-maçonnerie considère le temple comme une représentation du corps humain et du voyage spirituel de la vie. Il symbolise la quête de chaque personne pour l’illumination, l’amélioration morale et la construction de son propre « temple » de sagesse, de connaissance et de vertu.
Que signifie « fils de la veuve » dans la franc-maçonnerie ?
« Fils de la veuve » est un terme utilisé dans la franc-maçonnerie pour désigner Hiram Abiff, le protagoniste du diplôme de Maître Maçon. Selon la tradition maçonnique, Hiram était le fils d’une veuve (une veuve de la tribu de Nephtali) et d’un artisan qualifié de la tribu de Tyr. Le terme « Fils de la veuve » est utilisé pour souligner ses humbles origines et l’importance de la persévérance et de la recherche de la connaissance et de la vertu dans la franc-maçonnerie.
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Au nom d’Hiram
Le mot Hiram, en hébreu, est constitué de trois lettres : Heth, Resch, Mem. Il s'appelle principalement Hiram, mais dans 1 Rois 7:40 il est appelé ם ו ר י ח (Hirom) et dans 2 Chroniques 4 il est connu comme חורם (Houram). 2 Chroniques 4:16 parle même de Houram-abi.
Les lames du Tarot qui correspondent à ses consonnes sont : Heth La Justice, Resch Le Jugement, Mem La Mort (la camarde). HiRaM peut, aussi, être lu dans cette langue comme HaReM qui désigne la chose cachée, le lieu obscur ou comme Ir'HaM signifiant «la vie élevée» ou «l’élévation après la mort».
Hiram, personnage mythique, incarne pour la Franc-Maçonnerie un syncrétisme de ces êtres qui doivent mourir pour ressusciter, pour fonder un courant de Tradition.
On trouve dans la Bible un autre Hiram (אֱדוֹם), un des chefs d’Édom (Gen, 36 :43).
La Bible fait mention de deux Adoniram. L’un qui participa aussi aux travaux du Temple en tant que surveillant des coupeurs de bois du Liban (אֲדֹנִירָם). (I Rois 5, 28) et si on l’écrit Adon Hiram (ם רָ י ן ו דֹ אֲ), il signifie Hiram consacré au seigneur . Un autre Adoniram (אֲדֹנִירָם) en I Rois, 4,6 (que l’on retrouve en Il Chroniques 10, 18 sous le nom de Adhoram הֲדֹרָם), fils d’Abda, préposé aux impôts, qui fut assassiné sous le règne de Roboam, fils de Salomon, alors qu'il collectait des impôts. Son nom est également écrit Adoram, Hadoram.
Dans les Old Charges de la Maçonnerie opérative anglaise, l'Hiram Abif de la légende maçonnique est cité à plusieurs reprises comme étant le fils du roi Hiram de Tyr, sous des noms divers : Adoniram, Haram, Aynone, Aman, Aymon, Hymon, Anon ou encore Adon. Les chercheurs se sont essayés à combler l’énigme de la personnalité et de l’œuvre de l’architecte du Temple surnommé Hiram Abif.
L’historien Roger Dachez apporte le fruit de ses recherches méthodiques pour évoquer les origines controversées du nom donné au grand maître bâtisseur du Temple. Le choix du terme Hiram Abif pour désigner, dans les textes maçonniques, l’architecte du Temple de Salomon, ouvre sur un questionnement. L’expression Hiram Abi ou Abiv se trouve en effet en deux endroits seulement de la Bible : en premier lieu dans 2Chroniques 2,12 où l’on peut lire Houram Abi (אָבִי חוּרָם); «Je t'envoie donc un homme habile, plein de savoir, Houram Abi». En second lieu dans 2Chroniques 4,16, où l’on a Houram Abiv (אָבִיו חוּרָם) «Tous ces ustensiles que le roi Salomon fit faire à Houram Abiv pour la maison de l'Éternel étaient d'airain poli» À partir de ces simples données, se posent des questions :
La racine ab signifie père, abi comporte un déterminatif qui veut dire mon père ; quant à abiv, il signifie son père. Par conséquent, d’un point de vue purement philologique, ces termes signifient : Houram mon père (Houram abi), Houram son père (Houram abiv), deux expressions assez énigmatiques. On doit cependant retenir qu’une signification plus large de père, en hébreu, peut indiquer la notion de maître, instructeur, chef ou conseiller, et traduit comme tel dans la Bible hébreu/français de Méchon. Cet aspect est marqué par l’article défini «LE» qui fait du maître Hiram le maître par excellence.
Dans I Rois 7,13 qui est le troisième lieu biblique où l’on parle de notre Hiram, l’artisan, non le Roi, il faut remarquer que c’est bien Hiram, et non Houram, que ce n’est absolument pas Hiram-Abi ou Hiram Abif, mais simplement Hiram (חִירָם), lequel vient de Tyr, le texte précisant qu’il est le fils d’un Tyrien et d’une veuve de la tribu de Nephtali (Cette écriture, qui peut se traduire par Hiram, est réservée, dans tous les autres versets de la Bible, où elle apparaît, à Hiram roi de Tyr). C’est, en outre dans ce livre, exclusivement un bronzier, qui fondra les colonnes, la mer d’airain du Temple, mais nullement un architecte ni un tailleur de pierre.
Les deux remarques qui précèdent suggèrent que l’on décrit, apparemment, deux personnages sensiblement différents, d’autant que les compétences d’Houram abi, dans 2Chroniques,2,13 sont beaucoup plus étendues. C’était un homme doué pour toutes sortes de travaux, sachant en effet travailler «l’or, l’argent, le bronze, le fer, la pierre, le bois, l’écarlate, la pourpre, graver n’importe quoi et tout inventer». Cet Houram-là est un personnage très semblable à celui de Betsaléel. Le Texte biblique rapproche l’art d’Houram de celui de Betsaléel (dont la légende est évoquée dans le Manuscrit Graham) : C’est grâce à 3 vertus que le premier temple fut construit par Betsaléel car il est écrit en Exode 31,3 : «Je [dieu] l’ai rempli de l’esprit d’Élohim en sagesse, en intelligence et en savoir», וּבְדַעַת וּבִתְבוּנָה בְּחָכְמָה, vertus que l’on retrouve en Hiram dans I Roi 7, 14 «rempli de sagesse, d’intelligence et de savoir» הַדַּעַת-וְאֶת הַתְּבוּנָה-וְאֶת הַחָכְמָה -אֶת וַיִּמָּלֵא. À remarquer, aussi, qu’ils étaient tous deux de la tribu de Dan.
Si Hiram, dans les Livres des Rois, n’était que bronzier, Houram Abi du Livre des Chroniques est bien plus éclectique et sait, éventuellement, travailler la pierre. Il demeure cependant artisan, et non le Maître Maçon du Temple, comme l’indiquent, et eux seuls, les Anciens Devoirs.
On peut ainsi penser que l’Hiram Abif de la tradition maçonnique, lequel n’apparaît dans les textes qu’en 1723, est un personnage composite, empruntant à deux portraits assez différents, et qui ne se retrouve, en tant que tel, dans aucun texte biblique. Il ne deviendra qu’en 1730, avec la Franc-Maçonnerie anglicane telle qu’elle apparaît dans la Masonry Dissected de Prichard, le seul référent mythique du grade de maître en supplantant Noé et Betsaléel.
On ne trouve ni dans Rois, ni dans Chroniques, Ezéchiel, Jérémie, ni dans les écrits de Flavius Josèphe ni dans les commentaires rabbiniques de rapport sur la mort d’Hiram (Abif).
Le nom d’Hiram, ou Hiram Abif, n’est jamais clairement formulé dans les textes anciens des Old Charges, mais seulement dans les plus tardifs de ces manuscrits.
Dans les Old Charges, le maître maçon, quel que soit son nom, est toujours présenté comme le fils d’Hiram, le roi de Tyr ; ainsi dans le Cooke on trouve : Salomon employait 80000 maçons, le fils du roi de Tyr était le maître maçon.
Ce prétendu fils d’Hiram de Tyr apparaît sous plusieurs pseudonymes dans les différentes versions, peut-être des noms de substitution pour garder secret le véritable nom : Aynon, Amnon, Annas, Benaïm, Hiram de Tickus… Le Manuscrit Dowland’s évoque : [Hiram de Tyr] avait un fils, appelé Aynon, qui était maître de géométrie et Grand Maître de tous ses maçons et maître de toute la gravure et la sculpture et de tous les types de Maçonnerie du Temple. Dans la version de 1750 de la Fortitude (Old Charges), rapportant la correspondance entre les rois Salomon et Hiram de Tyr, Hiram avait envoyé le bois d’œuvre et il avait un fils nommé Houram qui était maître de géométrie et qui fut Grand Maître de tous les maçons qui étaient au Temple. Le Inago Jones, reprenant un récit de Flavius Josèphe, fut le premier à donner au constructeur le double nom d’Hiram Abif.
L'historien du 1er siècle, Flavius Josèphe parle d’Adoniram dans ses Antiquités juives, où il le décrit comme un «artisan remarquable» (τεχνίτης), mais avec une affiliation légèrement différente : «Salomon fit venir un architecte notable de Tyr, dont le nom était Adoniram ; il était de la tribu de Nephtali de la part de sa mère (parce qu'elle était de cette tribu), mais son père était d’Ur, du peuple d'Israël». Nous citerons au sujet de cet Adoniram ce que rapporte Flavius Josèphe. Il dit qu'en 1480, on découvrit à Sagonte un corps d'une grandeur prodigieuse ; qu'il y avait sur la pierre qui le couvrait, l'inscription suivante, dont la traduction nous est donnée par Billerus. Villalpondus la regarde comme authentique : HIC EST TUMULUS ADONIRAM SERVI REGIS SOLOMONIS QUI VENIT UT EXIGERET TRIBUTUM ET MORTUUS EST DIE
La tribu de Nephtali dont il serait originaire est celle des forgerons (1Rois 7,14) dont on sait qu’ils sont, de toutes traditions, ceux qui créent le monde par leur maîtrise des entrailles de la terre. L'homme Hiram, fils d'une veuve, est présenté comme le dernier forgeron descendant hypothétique de Tubalcaïn qui en était le premier. À ce titre, il serait le dernier porteur des secrets de la création, le dernier des descendants du frère de Noé. C'est pourquoi le Roi homonyme l’envoya à Salomon afin de construire le Temple de l'Éternel (2Chroniques 2,12) car il est bien évident que les descendants du créateur de l’Arche, porteur de la première alliance, ne peuvent pas être étrangers à la construction de la demeure de pierre qui accueillera Dieu.
Le Dumfries, comme les Constitutions d’Anderson, donnent au maître constructeur son nom, sa lignée et sa condition, encore évoqués dans les rituels contemporains, bien que les récits bibliques ne le présentent que comme un fondeur.
Dans le Rite ancien et primitif de Memphis Misraïm, il est dit : le Maçon que nous pleurons est notre Maître, que l'on nommait Imotep en Égypte et Hiram-Abi à Tyr.
Extrait de mon livre "Il était une fois un mythe, Hiram", Ubik éditions.com, 2021, 183 pages.