En 1938, Oswald Wirth (1860-1943) publie son dernier livre, et non le moindre : il résume une bonne partie de sa pensée et souligne les thèmes qu’il avait contribués à remettre au centre du débat maçonnique français au travers d’articles parus dans la célèbre revue le Symbolisme. On peut considérer cet ouvrage comme le testament maçonnique de Wirth. C’est dire son importance et son intérêt.
Qui est régulier ? Le pur maçonnisme sous le régime des Grandes Loges inauguré en 1717
de De freitas Limas (Auteur), Dachez Roger (Préface), Boyer et joão de xango Sylvie (Préface)
Editeur La Tarente – Mars 2023 – 128 pages
Pour l’auteur, le « maçonnisme » est l’exact contraire de la régularité, car la régularité résulte de l’oubli du « pur maçonnisme » au profit du « gouvernementalisme » du « Régime des Grandes Loges ».
Qui est régulier ? n’est pas un manuel de symbolisme. C’est une réflexion sincère, intelligente et pondérée sur certains des problèmes fondamentaux qui demeurent, des décennies plus tard, au cœur de nombre de débats maçonniques français. Wirth, avec ses propres limites et ses propres a priori, a contribué à en poser les bases — et parfois les impasses.
Pour lire aujourd’hui de manière intéressante et fructueuse un tel travail, il faut donc respecter certains préalables : se souvenir de la trajectoire intellectuelle de Wirth ; connaître le contexte maçonnique de l’époque ; comprendre les circonstances et les modalités de rédaction et de composition de l’ensemble du livre.
C’est pour cette raison que l’introduction de Roger Dachez nous permet de mettre ce texte en perspective. Il y revisite les grandes étapes de la vie d’Oswald Wirth et de son œuvre, précise les grands enjeux des réflexions des francs-maçons français de l’entre-deux-guerres et les positions adoptées par Wirth à leur sujet, et définit l’environnement qui a présidé à la rédaction de cet ouvrage.