De la première croisade instiguée par le Pape Urbain II en 1095 aux condamnations de ses derniers membres en 1308, l’Ordre de Templiers est source de fantasmes et de mystères qui, des siècles plus tard, peinent encore à se dissiper.
« Qu’est devenu l’or des Templiers ? » – un article de National Geographic
En 1095, le Pape Urbain II ordonne la première Croisade afin de s’emparer de Jérusalem ; quatre ans plus tard, en 1099, les croisés reprennent la ville sainte. Selon les historiens, l’Ordre voit le jour en 1118 lorsque le chevalier de Champagne Hugues de Payens regroupe ses compagnons de croisade sous l’Ordre des chanoines du Saint-Sépulcre, rebaptisés les « pauvres chevaliers du Christ. » Ces derniers se donnent pour mission, avec la bénédiction du roi de Jérusalem Baudoin II, d’assurer la défense des routes et de protéger les pèlerins. En 1129, les Templiers furent officiellement érigés au rang d’Ordre, avec l’agrément du pape, lors du concile de Troie.
Le chevalier de l’Ordre du Temple est avant tout un moine ayant fait vœu de chasteté, de pauvreté et d’obéissance. En 1139, le Pape place d’ailleurs l’Ordre sous son autorité directe et lui investit la mission d’effectuer la milice en Orient afin de protéger les lieux Saints. Les Templiers construisent alors des forteresses qui perdurent encore aujourd’hui sous forme de ruines. Craint et respecté, l’Ordre des Templiers perd cependant Jérusalem après le désastre de la bataille d’Hattin en 1187 mais conserve la confiance du pape et continue de prospérer grâce aux privilèges que ce dernier leur octroie.
Un prêtre qui accompagnait les Templiers lors de leur première croisade en 1099 écrit dans un journal : « Ceux qui ne possédaient là-bas que quelques écus avaient ici plus de besants qu’ils ne pouvaient en compter. » Les croisés venus d’Europe se sont de fait enrichis en arrivant en Terre Sainte, soulevant ainsi les premiers soupçons de l’existence d’un gigantesque trésor, protégé au cœur de diverses forteresses.
C’est sous Philippe le Bel que l’Ordre des Templiers chute au XIVe siècle. Jaloux de la richesse supposée immense de l’Ordre et irrité par le mystère qui l’entoure, il décide de le dissoudre afin de s’emparer des dits trésors et, par la même occasion, rembourser la dette qui pèse sur son royaume. Créant un climat de crainte, il réussit à donner prise à toute sorte de légendes auprès des couches populaires et à s’attirer les faveurs de l’opinion publique.
En 1307, plus de cinquante Templiers ainsi que le dernier maître de l’Ordre du Temple, Jacques de Molay, sont condamnés pour hérésie, profanation et sodomie. Sous la torture, des aveux sont obtenus de force. Le Pape, ébranlé par ces révélations, ordonne l’arrestation de tous les templiers en 1308, provoquant la disparition définitive de l’Ordre quelques années plus tard.
Si aujourd’hui aucun trésor n’a été à proprement parler découvert, il continue d’alimenter les fantasmes ; Jacques de Molay aurait même prononcé à l’encontre du roi une malédiction lors de sa mise à mort. Le plus gros butin retrouvé à ce jour, datant de l’épisode des premières croisades, est aujourd’hui conservé quelque part non-loin de Jérusalem, mais son emplacement exact est gardé secret.
Les pièces d’or, pesant chacune quatre grammes et composées d’or pur 24 carats, donnent en tout cas écho à cet enrichissement massif qui a alimenté tant de convoitises.