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QU’EST CE QU’UN SYMBOLE ? LE SENS SYMBOLIQUE DES CHOSES

Voici un billet tiré du blog « LE BLOG-NOTES D’ANTIOCHUS » – un blog qui n’est plus actif mais qui recèle encore de nombreux articles très enrichissant sur des sujets très variés tels que les Arts en général, la musique, l’opéra et la peinture, en particulier. Mais aussi la philosophie – la Franc-maçonnerie – le symbolisme – le cinéma – la photographie etc … 


Pourquoi faut-il rechercher le sens symbolique des choses ?
 

« Dans l’analyse symboliste, il convient de distinguer ce qui est faux de ce qui est vrai. Un symbole n’est pas n’importe quoi. Ce n’est pas une chose dont on peut dire ce que l’on veut, selon son inspiration [pour la joie d’exercer sa pensée analogique ou son esprit de déduction]. L’étude des symboles permet de découvrir l’unité fondamentale du psychisme humain [l’Universalité humaine] sous toutes les latitudes et à toutes les époques. Cette étude [au contraire de ce que l’on pourrait croire] permet donc de connaître l’homme. De même que le corps humain est structuré de la même façon chez tous les humains, le psychisme, lui aussi, est semblable, en deçà et au-delà de toutes les différences comportementales. L’ignorant ne perçoit que les différences, le sage voit, outre les différences, l’identité. Les hommes sont petits ou grands, gras ou minces, musclés ou chétifs, noirs, jaunes ou blancs, bruns ou blonds etc … Au plan de l’esprit, ils sont bons ou méchants, sots ou intelligents, cupides ou généreux, tolérants ou fanatiques, etc … [différences] mais ils réagissent tous selon la même mécanique logique, aux mêmes pulsions [unité, identité]. C’est ce que l’analyse des symboles nous permet de découvrir ».
Daniel Beresniak, auteur maçonnique, psychanalyste, historien de l’art, philosophe et linguiste.
(Les phrases entre crochets sont des commentaires personnels) 
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Qu’est qu’un symbole ?

Dans cette représentation d’Agrippa von Nettesheim (1486-1535)

d’après « l’homme de Vitruve » de L.de Vinci,

on peut voir nombre de symboles :

Par exemple : Le cercle, le centre, l’étoile à cinq branches,

le triangle, le nombre « 5 », l’humain au coeur de l’univers …

Et vous, qu’y voyez-vous ?

Un symbole est un médiateur entre le monde physique et le monde de la pensée. Il représente, par un objet concret, une idée abstraite. C’est un langage ou plutôt un méta-langage (langage qui explique les autres langages) qui dépend bien sûr de la culture et du contexte dans lequel on l’emploie. Depuis les travaux de Jung en psychanalyse, les symboles ont repris une place importante dans la vie de notre société matérialiste, ce qui est en soi un bon signe de son évolution vers le monde de l’esprit, la spiritualité.

Le mot symbole, issu du grec sumbolon, signifie : « signe« . Ce dernier mot ayant pour signification : représentation concrète d’une idée abstraite. En se référant au latin : symbolus on peut étendre son sens à « signe de reconnaissance« .
Analyser intellectuellement un symbole, c’est comme peler un fruit pour en découvrir le noyau. Le symbole invite à découvrir une réalité au -delà des apparences. au-delà des significations les plus évidentes (pour les francs-maçons, l’équerre et les compas signifient bien plus qu’elles ne représentent en tant qu’outils). Il doit être appréhendé grâce à la « pensée analogique » (quelque chose qui fait penser à … puis qui fait penser à …) Le symbolisme apparaît comme un langage universel, un ensemble de signes de codes que chacun perçoit en fonction de son entendement, de sa faculté de raisonnement analogique et de l’état de veille intérieur de sa conscience. Le symbole est un outil d’élargissement (d’élévation) de la conscience. Tenter de définir formellement un symbole c’est nécessairement se limiter et donner une signification réductrice (définir de : definire : fin, limite). Le symbole n’impose rien, il est une fenêtre ouverte sur l’univers. Par ses multiples facettes, le symbole suggère, il est association d’images. Une autre des spécificités du symbole c’est de rester indéfiniment évocateur. Chacun y voit ce que son regard/conscience du moment lui permet de percevoir. Le symbole peut être aussi comparé à un cristal restituant la lumière qu’il reçoit, en infinies nuances , par le truchement de ses multiples facettes. Par conséquent, tout symbole remplit une fonction de médiateur, il jette des ponts, il réunit les éléments séparés, la réalité sensible et suprasensible. Je ne cherche rien d’autre – en toute humilité – sur ce blog – quand je parle d’un symbole, et du symbolisme qui s’y rattache. (Exemple : les lettres hébraïques)
Au final, on peut dire que le symbole peut être considéré comme un intermédiaire pour relier chaque être à l’universel et faciliter l’ouverture de sa perception à la métaphysique. (1)

Marie-Madeleine Davy (historienne et philosophe française – 1908-1998) écrit à propos de la fonction du symbole :
« La fonction du symbole est de relier le haut et le bas, de créer entre le divin (2) et l’humain, une communication telle qu’ils deviennent conjoints l’un à l’autre. Le symbole par son caractère sacral échappe aux limites du monde. Il indique une sorte de relais sur la voie reliant le visible à l’invisible. Par là même, il est irruption dans notre monde. Le symbole se place au-delà de l’histoire parce qu’il est le lot de l’homme délié de sa situation historique. D’où la quasi identité des symboles trouvés au sein de toutes les religions. […] Les symboles sont de puissants moyens de communication. Ils sont autant de signes évoquant des réalités multiples, ils sont semblables à des voies car ils condensent et donnent accès. »

(1) La métaphysique est une branche de la philosophie et de la théologie qui porte sur la recherche des causes, des premiers principes. Elle a aussi pour objet d’expliquer la nature ultime de l’être, du monde, de l’univers et de notre interaction avec cet univers.

(2) Divin : quelle que soit la conception que l’on en a – (ne pas avoir de conception du divin est d’une certaine façon en avoir une)

A.S.:

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