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QUAND EST APPARUE LA FRANC-MACONNERIE A BLOIS ?


Dans les méandres de l’histoire de Blois que nous aimons ici parcourir, la naissance de la franc-maçonnerie est un sujet intéressant mais complexe. Le travail de Jacques Feneant, avec notamment son ouvrage « Francs-maçons et sociétés secrètes en Val de Loire » (éditions CLD), nous éclaire sur le sujet. Dans la limite des archives disponibles, car la question n’est pas très documentée.

 Portrait du comte Jean-Étienne-Marie Portalis, Versailles, musée national du château, 1806. Portrait par Claude Gautherot

Des premiers pas incertains (1744-1750)

La franc-maçonnerie, enveloppée de mystère et de rituels, a fait ses premiers pas dans la région du Val de Loire entre 1744 et 1750. Cette période, riche en conjectures, soulève des questions sur les influences qui ont conduit à l’implantation de la franc-maçonnerie à Blois. Était-ce une imitation des pratiques parisiennes, une influence janséniste, une recherche intellectuelle, ou simplement un attrait pour l’association similaire aux vieilles corporations de métiers ? La question reste entière.

Toutefois, l’apparition de la franc-maçonnerie dans les Pays de la Loire coïncide avec l’ascension du Comte de Clermont à la tête de la maçonnerie parisienne, étendant ainsi son influence à l’échelle du royaume.

À Blois, les premiers signes de la franc-maçonnerie incluent des membres issus de la communauté protestante, comme Pierre-Paul Charles, imprimeur-libraire et Vénérable Maître de la loge « Saint Charles ». Celui-ci avait reçu une patente le 5 décembre 1762 pour constituer cette loge. Cette souche protestante, ainsi que le milieu janséniste à Orléans, ont joué un rôle clé dans l’établissement des premiers groupes maçonniques.

Malgré l’importance de ces influences, la vie des loges à Blois durant cette période est enveloppée d’incertitude. Des questions demeurent sur les régularisations, les changements de titre, et les relations avec les mères-loges provinciales. La loge « Saint Charles » de Blois (1762-1767 puis 1771 puis 1780 ?) est un exemple de ces existences éphémères difficiles à saisir.

Un atelier à Blois dès 1747 ?

D’autant plus que des documents suggèrent que l’atelier maçonnique « Saint Charles » a pu exister à Blois dès 1747 ! En effet, sur un texte de conférence (dit « planche ») datant de 1786, le frère Bazin se dit « maître et fondateur de la loge en 1747 ». Les traces étant rares, il est difficile d’affirmer que ce sont bien là les origines de la franc-maçonnerie à Blois. Mais c’est une possibilité.

Par ailleurs, il est également fait état d’une loge « Étroite Persévérance des Amis Réunis » (fondée en 1751 ?) dont Jean-Etienne-Marie Portalis, homme d’Etat et académicien, aurait été le Vénérable Maître à compter de 1768.

In fine la naissance de la franc-maçonnerie à Blois reste un sujet difficile à appréhender, à l’image de sa discrétion légendaire.

A.S.: