MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard
En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.
Chronique 359
1821 – Quand chez les Écossais : 3 = 1
De 1818 à 1820 cohabitent en France, tant bien que mal, trois juridictions de hauts grades écossais : le Suprême Conseil de France, le Suprême Conseil d’Amérique, dit du Prado, le Suprême Conseil d’Amérique, dit de Pompéi.
La première juridiction n’ayant plus de grand commandeur depuis 1814, la seconde ne faisant pas preuve d’un dynamisme particulier, la troisième ayant à sa tête Élie Louis Decazes, ancien préfet de police, ancien ministre de l’Intérieur et ancien chef de gouvernement.
L’Écossisme cherche toujours son unité.
C’est alors que, le 1er janvier 1821, le Suprême Conseil pour la France, qui n’avait tenu aucune réunion depuis plusieurs années, émet une circulaire en vue d’avertir les loges écossaises de la reprise de ses travaux.
Le 4 mai, ignorant le Suprême Conseil du Prado, moribond, il accueille favorablement « le vœu pressant et persévérant du Suprême Conseil d’Amérique [Pompéi] pour une réunion telle que tout ce qui tient au rite écossais ancien et accepté et le compose, ne soit désormais qu’un même Ordre et une même famille ».
Le 7, il proclame « réunir à lui tous les maçons réguliers du rit écossais ancien et accepté, dans les degrés auxquels ils ont été légalement promus, […] sous le gouvernement et l’administration du Suprême Conseil qui en est et demeure le seul Chef ».
La réunion des maçons écossais se concrétise par la fusion du Suprême Conseil du 33e degré pour la France avec le Suprême Conseil d’Amérique ; fusion destinée à « former une union forte et durable de tous les maçons écossais ».
Le nom adopté par la nouvelle juridiction sera désormais, sauf en certaines circonstances : Suprême Conseil de France.
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www.chassagnard.net
© Guy Chassagnard – Auteur de :
- Le Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT, 2016),
- La Franc-Maçonnerie en Question (DERVY, 2017),
- Les Constitutions d’Anderson (1723) et la Maçonnerie disséquée (1730) (DERVY, 2018),
- La Chronologie de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT 2019),
- Les Annales de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT 2019)
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