MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard
En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.
Chronique 303
1804 – Propos sur le Rite « ancien »
Pour quelles raisons, un rite pourrait-il tout à la fois prétendre être écossais, ancien et accepté ? Nous allons, pour répondre à la question, nous efforcer de reconstituer le puzzle de ses origines.
En 1730 apparut au sein de la Maçonnerie spéculative le titre de Maître Maçon, degré supérieur des loges symboliques. Trois ans plus tard, on relevait en Angleterre l’existence de Scots Masons, ou « Maçons écossais », qui n’avaient rien à voir avec les francs-maçons d’Écosse.
Dans les années qui suivirent se créèrent des quantités de grades dits « supérieurs », particulièrement dans la Maçonnerie française :
Maître Élu (1740), Chevalier de Royal Arche (1743), Maître Parfait, Élu Parfait ou Écossais (1745), etc.
En cette même année 1745 fut constituée, dans la ville de Bordeaux, une première loge écossaise, ceci par un certain frère Étienne Morin (1717-1771), originaire de Cahors.
Ses membres portèrent d’abord le titre d’Élus Parfaits, avant de rassembler en leur loge d’autres grades, savoir : Maître Secret, Maître Parfait, Secrétaire ou Maître par Curiosité, Prévôt et Juge ou Maître Irlandais, Intendant des Bâtiments, Maître Élu, sans oublier – plus tard – le titre de Grand Architecte.
La loge bordelaise essaima à Toulouse, Montpellier, Marseille, Avignon, puis sur les îles de Saint-Domingue et de la Martinique.
En 1752 exista même, à la Nouvelle-Orléans, la première loge écossaise jamais créée sur le continent nord-américain.
Par l’intermédiaire d’Étienne Morin et de son ami Henry Andrew Francken s’implanta à Albany (New York), Philadelphie (Pennsylvanie) et Charleston (Caroline du Sud) l’Ordre des souverains princes du Royal Secret.
© Guy Chassagnard – Auteur de :
- Le Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT, 2016),
- La Franc-Maçonnerie en Question (DERVY, 2017),
- Les Constitutions d’Anderson (1723) et la Maçonnerie disséquée (1730) (DERVY, 2018),
- La Chronologie de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT 2019),
- Les Annales de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT 2019)
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