Jérôme Touzalin est un dramaturge , responsable de la communication et membre du Conseil de l’Ordre, de la Grande Loge Traditionnelle et Moderne de France.
Voici donc la « Chronique (imp)pertinente de Jérome » qui a trait au « parrain en maçonnerie »
Par qui le profane arrive
Je vais donc me pencher sur un personnage qui tient une place des plus importantes dans la structure de l’édifice maçonnique.
Il ne s’agit pas d’un officier d’une loge, non plus que du collège provincial ou national, non plus que d’un membre du conseil de l’ordre… il s’agit bien d’un frère cependant… ce frère peut être n’importe lequel d’entre nous. Il convient même dans une vie de franc-maçon, bien remplie, d’en avoir occupé le rôle… une fois, deux fois, autant de fois que l’on veut, il n’y a pas de limites il n’y a pas de limite puisque c’est nous-mêmes qui nous octroyons cette indispensable fonction.
Cette fonction est celle d’une sorte de tuileur… je dis une sorte car ce n’est pas le tuileur que nous connaissons bien, qui garde la porte du temple, à l’extérieur de celui-ci, mais c’est une forme de tuileur quand même, un tuileur spirituel, car il est le premier à ouvrir la porte sur la maçonnerie à celui qu’il juge apte à venir étoffer nos rangs : c’est le parrain.
Dans sa vie le parrain connaît deux moments forts. Ou plutôt un moment déterminant, immédiat, puis, une seconde partie qui peut s’étendre sur tout le parcours de celui qui est devenu son filleul.
Le premier de ces moments, c’est celui où le futur parrain, sort de l’ombre, se dévoile et s’approche d’un profane qu’il aura estimé avoir les compétences et la sensibilité adéquate pour venir se joindre à nous.
Et pour être parrain, pour nombre d’entre nous, il faut faire un effort, un effort sur soi. Il faut quitter cet anonymat protecteur dans lequel on se sentait si bien et dire à un profane, sans être parfaitement assuré du résultat : « Je suis franc-maçon ». Nous sommes, encore aujourd’hui, tellement embourbés dans cette notion surannée du secret, que cela empêche nombre de frères d’accomplir le devoir qui s’impose à tout maçon dans sa vie de maçon qui est d’élargir le cercle de la fraternité en appelant des profanes à nous rejoindre.
Il ne faut pas espérer que l’on sorte de la suspicion qui entoure toujours la Franc-maçonnerie si on continue de se murer dans le silence ; en se comportant ainsi on contribue à faire accroire que tout ce dont on nous accuse est vrai… on entretient toutes les sottises dont sont friands tous les mauvais folliculaires… et sur lesquelles se précipite un public souvent avide de nouvelles malveillantes.
Une fois cet effort d’ouverture effectué le parrain peut se mettre à détecter si autour de lui, des amis, des collègues de travail, des parents, pourraient trouver un enrichissement intellectuel à s’engager en maçonnerie, car l’essentiel est là, il s’agit moins de gonfler nos effectifs que d’apporter un complément de joie de vivre à des profanes qui, eux aussi, se posent des questions sur le sens de la vie en générale et de la leur en particulier.
Et là, le parrain va être obligé de parler, d’en dire un peu plus sur la franc-maçonnerie… si certains jeunes maçons se détournent de nous, ayant fréquentés quelques mois à peine nos colonnes, n’est-ce pas parce qu’on n’a pas su brosser avec clarté, avant qu’ils n’entrent, ce que recouvrent nos activités et ce qu’ils découvrent alors ne correspond pas à l’idée qu’ils s’étaient faite.
Et s’il est bien délicat de définir d’un trait ce qu’est la franc-maçonnerie, on peut au moins affirmer ce qu’elle n’est pas, c’est déjà une façon d’éclairer la route, car il faut avoir bien conscience que le profane, soit ne sait rien de notre ordre, soit n’a qu’une vision parcellaire, soit très embrouillée en raison des articles calamiteux qu’il a pu lire dans la presse. Il faut donc dire et redire que la F.M. n’est ni une religion, ni un parti politique, ni un syndicat, ni une œuvre de bienfaisance, ni une société savante diverticule du collège de France, nous sommes au carrefour de tous ces parcours intellectuels, car notre travail a pour but d’amener les hommes à vivre en paix entre eux, malgré leur goût immodéré pour la discorde et leur esprit de contradiction… le devoir premier d’un franc-maçon est d’apprendre à partager pacifiquement la vie, comme on sait partager le pain et partager le savoir est un excellent moyen d’aller vers la paix.
Une fois assuré que son candidat a les qualités requises pour emprunter ce surprenant chemin le parrain passe le relais à ses frères enquêteurs… il a ainsi droit à une petite pause avant de reprendre la main – c’est bien le mot- du profane devenu frère par la magie de l’initiation.
Et là, sa présence redevient indispensable. Non pas une présence lourde, étouffante, il convient d’établir un lien qui rapproche mais qui, surtout, ne ligote pas.
Dans ce monde nouveau de la Maçonnerie, il y a de quoi se sentir désorienté. Tout est, de prime abord, incompréhensible, à tout nouvel arrivant engoncé qu’il est dans les habitudes conventionnelles du monde du dehors. Avoir traversé la cérémonie d’initiation, s’être vu retirer le bandeau n’est pas suffisant pour faire un franc-maçon, on est encore très profane, le nouveau venu ne peut qu’être interloqué par les décors, la chorégraphie de nos déplacements, et les textes quelque peu surannés de nos dialogues. Bien malin, s’il n’est pas accompagné par la présence chaleureuse de son parrain, qui peut trouver immédiatement un sens, une raison, à tout ce que nous faisons.
Nous sommes dans nos vies profanes des êtres rationnels, et là il va falloir oublier notre logique habituelle, nos codes bien affirmés, et apprendre à écarter ces disputes dont nous sommes coutumiers ; le parrain a une importance considérable dans cette première étape que va traverser son filleul et qui est celle de l’apprenti -je ne mésestime pas le rôle du second surveillant, le maître qui enseigne- mais au parrain on peut confier des doutes, des questions que l’on n’ose encore aborder plus ouvertement…
Ce qui ne doit pas, pour autant, autoriser le parrain à s’arroger un pouvoir d’autorité absolu ; ce n’est pas parce qu’il a quelques années de plus dans le parcours qu’il doit imposer sa conception de la Maçonnerie dans l’esprit de son filleul… C’est au nouveau frère de se construire… Nous ne sommes pas dans un monde où l’on s’incline devant la soumission à un dogme, à une idéologie… C’est nous qui traçons la route, c’est nous qui faisons le chemin… la première année, celle de l’apprentissage, nous le savons tous, est la plus fragile de toute…
Le parrain est là pour faire entendre à son filleul que même si on lui a ôté le bandeau, il a encore un voile qui recouvre ses yeux, il doit encore se laisser conduire, ne pas se hâter en conclusions, ne surtout pas juger… et il faut au parrain une démarche péripatéticienne, c’est à dire une démarche Socratique, ouvrir les questions bien plus que d’obstruer les trous du savoir de son filleul par des affirmations péremptoires que pourraient lui suggérer son ancienneté en maçonnerie.
Le parrain doit rappeler à sa mémoire l’innocence de ses propres premiers pas en maçonnerie… C’est un vrai travail que d’être parrain, c’est manipuler avec prudence et délicatesse une pierre qui peut nous échapper à chaque instant… Etre parrain c’est aussi une excellente occasion de se livrer à une introspection sur son propre parcours en maçonnerie.
Enfin le parrain doit avoir un comportement maçonnique exemplaire… C’est à partir de lui que le filleul va porter ses premiers jugements sur la communauté nouvelle qui s’offre à lui. Il y a là une lourde responsabilité… le parrain est aux yeux du filleul le représentant essentiel de ce qu’est la franc maçonnerie… je dirais même qu’il est, à lui tout seul, la franc-maçonnerie incarnée avant que, bien-sûr, ne sortent de la brume tous les autres frères et officiers dans leurs divers rôles. Il ne faut pas compter seulement sur l’émotion des cérémonies, sur les planches parfois un peu absconses, sur les symboles qui ne sont pas immédiatement parlants, pour emporter la conviction du jeune apprenti et lui donner l’envie de demeurer avec nous. L’apprenti devient alors une sorte de miroir pour le parrain qui peut se demander, en plongeant son regard dans les yeux de son filleul : est-ce que je suis toujours digne d’exemple pour lui ?
Le parrain est donc une pièce capitale sur l’échiquier de notre communauté, lourde de responsabilité mais tellement gratifiante quand, quelques années plus tard, votre filleul devenu franc-maçon confirmé et affirmé, vient vous remercier, avec émotion, de l’avoir appelé à rejoindre notre fraternité.
A la fin de nos tenues, au moment de clore nos travaux, nous affirmons : « Le travail d’un maçon ne s’arrête jamais, son devoir est de répandre alentour la lumière qu’il a entrevue dans la loge de St Jean »
Mes frères, n’oublions pas : Etre parrain est un de nos devoirs.
Jérôme Touzalin Grande Loge Traditionnelle et Moderne de France
J’ai fais tous sorte recherche ,j’ai touche tout sorte de chose ,mais je suis sans réponse ,je suis au bout du souffle ,tous endetté ,de fois chasse de maison .je veux frappée la porte du franc marconnerie pour voir
J’ai besion d’un parrain qui peux m’aide