MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard
En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.
Chronique 154
1745 – Prétendant, de père en fils
Si l’on admet qu’aucun Stuart, roi d’Écosse, d’Angleterre ou d’Irlande n’a jamais été franc-maçon, peut-on en dire de même des deux « Prétendants » ?
• Jacques François Stuart, le Vieux Prétendant (1688-1766). – Encore dénommé Chevalier de Saint-Georges, Jacques François a passé une grande partie de sa vie d’émigré à tenter de reconquérir le trône de ses ancêtres ; sans y parvenir, malgré une tentative de débarquement en Écosse en 1708, et une campagne militaire désastreuse en 1715.
Victime d’un renversement de la politique extérieure du roi Soleil, il doit d’abord quitter la France puis le duché de Lorraine pour s’installer définitivement à Rome.
En 1719, a lieu une nouvelle tentative de restauration des Stuarts : la flotte espagnole chargée d’emmener le Prétendant en Écosse est toutefois dispersée par une tempête, tandis qu’une armée hâtivement assemblée sur le sol écossais est défaite à Glen Shiel.
De Jacques III, franc-maçon, il n’est jamais fait, dans le moindre document, mention.
• Charles Édouard Stuart, le jeune Prétendant (1720-1788). – Né en Italie, Charles Édouard passe toute son enfance à Rome et à Bologne. En 1743, son père le nomme « Prince régent ».
Ce qui le conduit à faire une ultime – mais vaine – tentative de reconquête du trône britannique.
Lors de son passage à Arras (en 1745), il aurait fondé un « Souverain Chapitre primatial (ou primordial) et métropolitain de Rose-Croix ».
Il aurait été, par ailleurs, le « chevalier à plumet rouge » souvent cité par le baron de Hund. Sauf que le Jeune Prétendant a reconnu lui-même n’avoir jamais été initié franc-maçon ; et n’être jamais allé à Arras…
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© Guy Chassagnard – Auteur de :
- La Franc-Maçonnerie en Question (DERVY, 2017),
- –Les Constitutions d’Anderson (1723) et la Maçonnerie disséquée (1730) (DERVY, 2018),
- –Le Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT, 2016).
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