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Pourquoi un franc-maçon doit il s’intéresser à l’islam…par le GOAO

Voici un texte du Grand Orient Arabe Œcuménique sur le thème « Pourquoi un franc-maçon doit s’intéresser à l’islam »… à vous ‘en juger…

POURQUOI UN FRANC-MACON DOIT S’INTERESSER A L’ISLAM

Ce qu’il peut y trouver – Points de convergence et de rencontre des spiritualités

Cette modeste étude comparative porte sur quatre points de convergence qui peuvent rapprocher des intellectuels musulmans des idéaux maçonniques. D’abord les structures médiévales des corporations et confréries musulmanes dont Louis Massignon, Henri Corbin, René Guénon, Faouzi Skali ont montré les ressemblances avec les organisations sœurs comme le compagnonnage en Europe. La philosophie mutazilite peu connue en Occident a été très audacieuse et revient en première ligne. Le mouvement démocratique dans le monde musulman s’est développé malgré l’autoritarisme des régimes ; le printemps arabe de 2011 en est un épigone. Enfin, la création de loges au Proche et Moyen Orient s’est effectuée au XVIIIe siècle en même temps qu’en Europe ou en Amérique lorsque les franc-maçonneries ottomane, égyptienne, arabe auront tissé des contacts très approfondis avec les loges-mères anglaise, française ou italienne. C’est que, dans cette interaction culturelle entre Proche-Orient et Europe, plusieurs mythes sont communs ; le drame d’Hiram aurait un antécédent en Egypte, vers 1500 av .J.C. lorsqu’un architecte fut assassiné dans des circonstances obscures, tel que relaté sur des ostracas, ou en Iran où le meurtre de Zoroastre sera repris dans la commémoration annuelle chiite de celui de Hussein petit fils du Prophète à Kerbela (Irak).

I- Corporations et confréries en Islam

La structure initiatique des corporations est attribuée à un héros éponyme, Salman Al Farisi, mazdéen converti à l’islam. Devenu barbier du Prophète, il serait revenu comme gouverneur à Mada’in (Ctesphon), en Irak où il aurait organisé les corporations de 51 métiers reconnus, qui existaient dans la culture mazdéenne et auxquelles il donnera des bases musulmanes. Salman établit une doctrine de l’honneur artisanal, appelée « futuwwa » dont la base reposait sur un consensus hiérarchique, un rituel initiatique et la qualité du travail bien fait. On eut ainsi un maillage presque complet de toutes les catégories professionnelles d’artisans reconnus, qui assuraient une formation professionnelle mais aussi humaniste, à l’image de celle des « Compagnons du Devoir » d’Europe. Elle s’étendait aux non-musulmans, chrétiens, juifs, mazdéens, sabéens, hindous très présents dans les métiers d’orfèvrerie, de la décoration, ou comme médecins.

. Le calife Al Nasser (1180-1224) créera à l’intention des hauts fonctionnaires une corporation d’honneur dont les membres prêtaient serment d’allégeance au calife lui-même qui leur donnait le mot secret et les associait, par un système hiérarchisé qui remontait à la tête de l’Etat, dans une assistance inter fraternelle, un échange de services, dans l’esprit de pureté morale. Le sultan ottoman Mourad 1er (1360-1389) fera de même, établissant pour la dynastie ottomane une tradition de compagnonnage adoptée par ses successeurs.

L’esprit corporatif s’étendit aux métiers susceptibles d’entacher la pureté des croyants tels les crieurs publics, les maquignons, les changeurs, les cambistes, les huissiers du tribunal, les courtiers d’esclaves, les éleveurs de pigeons, les danseurs, les baladins, les indicateurs, les femmes, les courtisanes, les pleureuses (aux enterrements), les entremetteuses. Les corporations furent toujours hiérarchisées et organisées ; à leur tête un Maître, qui représentait la profession devant les autorités locales ; puis les maîtres propriétaires d’atelier, les compagnons vêtus d’un tablier distinctif, et les apprentis. Les corporations organisaient des défilés pour célébrer la circoncision des fils du sultan, le mariage de ses filles, les victoires de ses troupes. Pendant plusieurs années consécutives, le débutant (mubtadi) ne percevait aucun salaire ; mais appartenir à un corps était en soi un privilège car cela permettait d’être reconnu capable de produire un travail de haute qualité et d’ouvrir leur propre atelier.

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A.S.: