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POURQUOI IL FAUT VISITER D’AUTRES LOGES ?


À l’ère des connexions numériques et des rencontres occasionnelles, où les hommes d’aujourd’hui peuvent-ils trouver une véritable amitié et une véritable fraternité ? La franc-maçonnerie est une fraternité qui offre l’occasion de construire ces relations, mais trop de francs-maçons limitent leur expérience maçonnique à la salle de la Loge et cela limite leur capacité à nouer les amitiés qu’ils ont recherchées au sein de la Franc-maçonnerie.

Maintenant, pourquoi voudrions-nous sortir de nos propres Loges pour nouer ces relations avec d’autres francs-maçons ? Pensez à vos amitiés sur le lieu de travail : vous avez peut-être des collègues avec qui vous allez boire un verre après les heures de travail, mais à quelle fréquence passez-vous du temps avec eux le week-end ? Plus important encore, est-ce le genre de personnes que vous pouvez appeler si quelque chose arrive et qui seront là pour vous ?

Limiter vos connexions maçonniques à votre propre Loge, c’est comme partir en vacances, mais ne pas quitter votre chambre d’hôtel pendant tout le voyage.

Je voudrais commencer par l’histoire de Mario et Jean-Paul qui illustre trois éléments cruciaux de la construction de la fraternité maçonnique : sortir de notre zone de confort, être présent physiquement pour nos frères et aller au-delà de nos réunions de loge habituelles. Leur expérience montre comment le fait de dépasser les contraintes formelles des réunions de loge crée des opportunités de liens significatifs qui incarnent le véritable esprit de la fraternité maçonnique.

Il y a quelques semaines, lors des préparatifs de notre grande installation, nous avions besoin de volontaires pour préparer les sacs cadeaux. Deux frères qui ne s’étaient jamais rencontrés auparavant – Mario, un jeune frère philippin qui fréquente la loge de Leichhardt/Concord et d’Auburn, et Jean-Paul de Nouvelle-Calédonie qui fréquente la loge du Centre maçonnique de Sydney – ont donné leur dimanche pour aider. En préparant ces sacs cadeaux, ils ont découvert qu’ils étaient nés dans la même ville. En raison de ce lien formé pendant ce travail bénévole du dimanche, lorsque Mario a fait sa cérémonie du troisième degré le mercredi suivant, il a appelé Jean-Paul pour l’inviter. Jean-Paul, qui n’avait jamais visité cette loge auparavant, n’a pas hésité à venir et à soutenir son nouveau frère.

Au-delà de la réunion mensuelle

Considérez la structure typique d’une réunion de loge : vous arrivez trente minutes avant le début de la réunion pour discuter brièvement et échanger des poignées de main. Ensuite, vous entrez dans la salle de loge où tout est solennel et sacré, avec peu d’occasions de discussion. Vous êtes assis là, contemplant la cérémonie ou y participant. Ensuite, au dîner, vous pouvez avoir une conversation avec quatre ou cinq personnes autour de vous. Comment pouvons-nous construire des relations profondes dans de telles contraintes ?

La structure formelle des réunions, bien qu’essentielle à notre métier, n’offre tout simplement pas suffisamment d’occasions de créer des liens authentiques. Lorsque nous limitons notre expérience maçonnique à ces seules réunions mensuelles, nous passons à côté d’innombrables occasions de nouer des relations significatives. C’est là que les progrès quotidiens dans la connaissance maçonnique deviennent cruciaux – cela peut se résumer à cinq minutes seulement de lecture d’un article en ligne, d’écoute d’un podcast maçonnique ou de pratique d’un travail rituel. Ces activités créent des points de contact supplémentaires pour établir des liens au-delà de la structure formelle des réunions.

Briser la bulle de la loge

Chaque soir du mois, tout au long de l’année, il y aura probablement une réunion maçonnique quelque part dans la juridiction. Si vous êtes disponible, vous serez encouragé à assister à ces réunions car une fois franc-maçon, chaque réunion maçonnique vous est ouverte. Bien que nous soyons tous égaux et identiques, il existe différentes démographies au sein de notre fraternité. Certaines loges sont principalement des loges de jeunes hommes d’affaires. D’autres peuvent avoir plus d’hommes du même âge que vous, à un stade similaire de leur parcours de vie.

En restant dans notre loge d’origine, nous créons une bulle confortable mais restreinte. Bien qu’il n’y ait rien de mal à avoir une loge d’origine, cette limitation auto-imposée signifie que nous passons à côté de la trame plus large de notre fraternité. Pensez aux réunions de gestion, aux répétitions, aux sessions de formation et aux événements spéciaux qui ont lieu tout au long de l’année. Il ne s’agit pas seulement de nécessités administratives, mais d’occasions de nouer des relations dans des cadres plus restreints et plus intimes.

Présence physique dans la Fraternité

Dans le monde d’aujourd’hui, nous avons tendance à croire que les connexions numériques suffisent. Nous pouvons envoyer un SMS ou un e-mail, publier un message dans un groupe de discussion ou envoyer une carte-cadeau numérique à un frère dans le besoin. Votre patron peut faire la même chose. Mais la véritable fraternité exige une présence physique. Elle nécessite de se montrer, comme Jean-Paul l’a fait pour le troisième degré de Mario.

Je sais qu’il y a plusieurs francs-maçons avec qui j’ai des relations profondes. Si j’avais un problème aujourd’hui, je pourrais appeler et l’un d’eux se présenterait. Au moins l’un d’entre eux se présenterait. Ou s’ils ne pouvaient pas se présenter eux-mêmes, ils connaîtraient un frère ou quelqu’un d’autre qu’ils appelleraient alors pour qu’il vienne m’aider. Il ne s’agit pas d’aider quelqu’un à déménager – cela pourrait se faire avec des amitiés plus profondes plus tard. Mais lorsqu’une situation réellement pénible ou pénible se présente, il y aura des gens qui viendront à votre secours.

La clé de la véritable fraternité

Pourquoi devez-vous aller au-delà de la salle de loge ? Parce que la véritable fraternité maçonnique ne se trouve pas dans la formalité des réunions de loge ou des connexions numériques. Elle se construit par des actes de service volontaires, une présence physique et le dépassement de nos routines confortables. L’histoire de Mario et Jean-Paul nous montre que lorsque nous nous éloignons de nos habitudes habituelles, nous créons des opportunités de connexions significatives qui incarnent le véritable esprit de la fraternité maçonnique.

N’oubliez pas : rester dans un garage ne fait pas de vous une voiture, et porter un tablier ne fait pas automatiquement de vous un franc-maçon. Tout le monde peut y aller, faire ses trois degrés, porter le tablier, passer une bague et se dire franc-maçon. Mais cela ne sert à rien. La véritable fraternité exige que nous nous humilions, que nous nous débarrassions de ces éléments matériels et que nous nous concentrions sur la construction de liens authentiques par une participation active à notre fraternité.

A.S.: