S’il y a un « tabou » dans la franc-maçonnerie, c’est bien la fondation de nouvelles loges maçonniques, notamment dans les villes où il existe déjà des loges. Sous l’allégation selon laquelle « les frères vont se diviser au lieu de s’unir » ou sous la simple question « pourquoi une autre Loge ? », les francs-maçons ne semblent pas naturellement accepter l’argument de la création d’un nouvel atelier. Mais, quelles sont les raisons, les raisons qui poussent les frères à fonder une Loge maçonnique ? C’est ce que nous entendons analyser dans ce texte.

1. Mise en place d’un nouveau rite : un rite est un système de cérémonies qui vise à perpétuer l’enseignement maçonnique. Une nouvelle Loge maçonnique est fondée afin que les francs-maçons puissent accéder à une nouvelle manière de diffuser les connaissances en franc-maçonnerie, c’est-à-dire une nouvelle école de pensée qui suit les lignes générales de l’institution. Ainsi, le premier point dans la création de nouveaux magasins concerne la possibilité d’offrir aux frères un rite différent de ceux qui existent déjà dans une ville par exemple. Bien entendu, en s’initiant à un nouveau rite, le franc-maçon peut, par conséquent, favoriser un sain débat sur la culture de l’institution. Bien sûr, en fin de compte, tout le monde y gagne.
2. Résolution des conflits : les situations dans lesquelles de nouvelles loges maçonniques sont créées pour résoudre des problèmes relationnels entre frères ne sont pas rares. C’est peut-être l’occasion la plus appropriée pour décimer les conflits internes. Or, s’il y a deux groupes avec des idéaux différents, quel est l’avantage de les laisser partager le même toit, la même séance ? Oui, idéalement, ils ne se battraient pas. Cependant, ils sont typiques des humains. Si tous deux souhaitent travailler maçonniquement, l’institution ne peut manquer d’offrir cette possibilité.
3. Expansion de territoire : Que ce soit vers une ville où il n’y a pas de franc-maçonnerie, ou pour « gagner du terrain » au sein d’une grande commune, la création de loges en ce sens est intéressante, puisqu’une nouvelle communauté peut bénéficier du travail d’une Loge maçonnique. Chaque groupe, avec ses particularités, agira maçonniquement selon ses principes, sa vocation. Et ainsi, tout le monde y gagne : la région qui ne dispose pas encore de Loge aura désormais des hommes désireux de changer la réalité locale ; celui dont elle dispose déjà élargira l’éventail des possibilités pour la franc-maçonnerie d’agir dans ce domaine.

Compte tenu de ces avantages, on voit que les arguments contre la fondation de nouvelles loges maçonniques ne sont pas tenables. Pour y parvenir, les « fondateurs » doivent prendre au sérieux la création du nouvel atelier, car la responsabilité tant interne qu’externe est grande. L’institution ne peut et ne doit pas échapper au devoir des membres d’une loge maçonnique envers la communauté dans laquelle elle est située. Réfléchissez donc bien avant de proposer la création d’un Store. Après tout, si le projet échoue, les faibles arguments contre lui continueront toujours à prospérer face aux innombrables avantages existants – à cause de la seule et exclusive faute de ceux qui n’ont pas su tirer parti de la nouvelle entreprise.

Tiago Valenciano