Quels sont les réseaux d’influence dans la police ? Pour en parler, Frédéric Ploquin, journaliste d’investigation, est l’invité d’André Bercoff sur Sud Radio jeudi 30 novembre, pour son livre « Les réseaux secrets de la police : Loges, influence et corruption » publié aux éditions du Nouveau monde.

« N’oubliez pas que les policiers sont avant tout des gardiens de la paix ». Avant d’être des forces de l’ordre. Voici comment Frédéric Ploquin conclut son livre Les réseaux secrets de la police : Loges, influence et corruption publié aux éditions du Nouveau monde. Des forces, aujourd’hui, désordonnées par la corruption et les réseaux d’influence.

La police et la franc-maçonnerie

« Le terme gardien de la paix est bien plus ancien que celui des forces de l’ordre. C’est ce qu’elles ont été au départ. Ce n’est pas parce qu’on garde la paix qu’on est désarmé. C’est la dissuasion », explique Frédéric Ploquin sur Sud Radio. De fait, son dernier livre est le fruit de 40 ans d’enquête. « Ce livre là, sur les réseaux d’influence, n’avait jamais été fait. J’avais suffisamment d’éléments. Quand on apporte ce portrait de la place Beauvau, on rentre dans un véritable polar », ajoute-t-il.

« Pour gérer la place Beauvau, il faut des cadres fidèles. Sinon vous êtes coupés de tout et toutes les décisions que vous allez prendre ne seront pas nécessairement appliquées. Le premier réflexe sera donc d’aller chercher des cadres auprès des loges maçonniques. Ces loges permettront de socialiser et de rencontrer des personnes de confiance. C’est un univers hyper-hiérachisé. Les francs-maçons vénèrent la République. Les policiers s’y retrouvent », lance-t-il au sujet du principal réseau d’influence dans la police.

Les dérives des réseaux d’influence

Il y a les bons côtés. Et les mauvais. « À partir du moment où vous êtes en poste dans une ville de province, que vous êtes franc-maçon, que vous êtes flic, que vous côtoyez au sein de la loge un juge d’instruction, un homme politique, des hommes d’affaires en tous genres ; soit vous êtes très solide et vous dites non à tout le monde, soit au fil des dîners vous vous assouplissez, vos défenses cèdent et vous finissez par dire oui à quelqu’un », lance Frédéric Ploquin.

Ainsi, les réseaux finissent par pousser certains à rendre des services à leurs « frères ». Par ailleurs, il peut évidemment y avoir aussi l’appât du gain. Autant d’histoires qui minent l’univers policier en France, et que Frédéric Ploquin relate dans un livre passionnant, qui peint l’envers du décor d’une institution toujours plus isolée dans l’Hexagone. Un vrai polar.

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