Nul n’ignore la supplique chrétienne demandant à Dieu de nous donner notre pain quotidien. Par ailleurs, même dans les milieux dénués de préoccupations métaphysiques, le partage du pain et du vin est un critère de solidarité amicale. Par ailleurs, évoquer le pain implique de s’intéresser au travail du boulanger. L’étymologie de ce terme n’est pas évidente. Voici quelques jalons qui marquent son évolution : Le préfixe « bolls » serait d’origine germanique ou néerlandaise. C’est lui qui signifie « pain rond ». Le préfixe « enc » indique l’auteur de l’action. Forme que l’on retrouve dans « tisserenc », qui a donné « tisserand ». En latin médiéval « boulenc » est devenu boulengarius, pour se convertir en bolengierdans le français du XIIème siècle et boulanger au XIIIème.
Rassure-toi, cher lecteur, je ne vais pas décortiquer chacun des mots que j’ai mis dans la pâte du pain que je vais partager avec toi. J’ai seulement voulu te montrer le soin que j’ai apporté à vérifier tout ce que je mettais dans le pétrin.
En effet, traiter du pain, c’est évoquer l’un des plus anciens aliments de l’humanité.
Car il a fallu des millénaires avant d’entrer dans ce que j’oserai appeler « l’ère du pain »
Notre plus lointain ancêtre était végétarien. Il se nourrissait de baies, de fruits et de racines. On a, en effet, dénombré quelque 500.000 plantes comestibles qui existaient déjà sur terre, il y a un million d’années. Il y a quelque 800.000 ans, l’Homo erectus va changer totalement son alimentation, après être parvenu à maîtriser le feu. Il est désormais le seul animal qui fasse cuire ses aliments. Lesquels comprennent la viande qu’il tire de ses proies, car notre ancêtre est devenu chasseur. C’est environ 100.000 ans avant J.C. que l’homme est devenu agriculteur. Puis, peu à peu, d’une manière pragmatique, est apparu l’ancêtre du pain. Lequel devait ressembler à celui qu’ont longtemps continué à fabriquer les Romains et sur lequel je reviendrai dans un instant.
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