Inhabituel de faire cohabiter ensemble, le jardin et la Loge.
Pourquoi pas ?
En Maçonnerie tout commence par l’épreuve de la Terre, et dans un jardin tout commence par la terre, donc sans faire un abus de langage, on peut voir ce qui rapproche les deux termes sans risque de faire une grosse ou grave erreur.
Le jardin et la Loge sont soumis à la Loi des cycles, été, automne, hiver et printemps, et nos deux Saint Jean rythment nos travaux, tout comme le jardinier.
Nos travaux eux aussi sont rythmés par un cycle bien précis, ouverture des travaux, travaux proprement dits et fermeture des travaux, les coups de maillets donnant la cadence de nos travaux, tout comme nos augmentations de salaires.
Dans un jardin, pour obtenir de belles fleurs ou de beaux légumes, il y a une méthode très simple, il faut travailler. Travailler la terre, la labourer, la bêcher, la sarcler, puis ratisser, et ensuite planter en terre, la graine, la racine, l’oignon ou repiquer le jeune plant. Mais ce n’est pas tout, tout au long de la végétation, le jardinier devra surveiller corriger, aider la croissance des plantes.
Mais cela ne suffit pas, quant cela sera utile, il faudra arroser, protéger du vent violent ou des grosses chaleurs, et puis si tout est bien fait, il y aura peut être, un jour une belle tulipe, une bonne récolte de légumes, et aussi de beaux fruits dans le verger.
Au fil du temps, avec du travail, de l’amour et de la vigilance, le jardinier, récoltera le fruit de son travail anodin et simple. Seulement s’il veut que son jardin donne le meilleur de lui, notre jardinier, devra régulièrement apporter à la terre, des amendements organiques, pour redonner du tonus au jardin, afin que ce dernier continue à bien donner. Mais car il y a un mais, le jardinier doit utiliser de bonnes semences, pour avoir de bon résultat. Afin de conserver à la terre sa fertilité, le jardinier pratique l’assolement, et régulièrement il arrache les mauvaises herbes, ainsi le jardinier pourra jouir de la beauté de ses fleurs, profiter de la force de ses légumes et comprendre la sagesse de la Nature.
Le mauvais jardinier, lui par incompétence, par avarice, ou par laxisme, ne donnera pas à manger à la terre. Son jardin sera productif au mieux, pendant trois ans, au bout de cinq ans, la production sera moindre, les fleurs seront chétives, les légumes rabougris, passé sept années, les mauvaises herbes prendront la pas sur les fleurs et les légumes, étouffant ces derniers, dans une lutte à mort. Les mauvaises herbes gagneront, et le jardin bien tiré au cordeau avec des planches bien droites, avec un assolement bien réfléchi, retournera au chaos. Notre mauvais jardinier s’en désolera, rendra responsable la Nature, et confondra par paresse, la cause et les effets. Mais son jardin deviendra stérile, il aura perdu et son Âme et sa raison d’être, servir au mieux le jardinier. La cabane aux outils restera fermée, les outils prendront la rouille, les manches branleront, le cordeau s’effritera, c’est l’araignée qui sera satisfaite, en installant ses pièges à insectes. Petit à petit, le jardin retournera à la nature sauvage, brutale et dangereuse. Et ce qui devait être une richesse, deviendra une désolation.
Pour une loge, inutile d’expliquer les analogies avec le jardin, simplement la ROSE initiatique, ne pourra s’épanouir dans la Loge que si chaque Frère cultive comme il faut son jardin intérieur, avec constance et compétence, il pourra alors cultiver le grand jardin de la loge et récolter les fleurs et les fruits de l’Initiation.
Mais si la Loge ne reçoit plus aucun apport extérieur, si elle n’est plus curieuse, et si les Maçons s’adonnent à la routine en délaissant sur les parvis les outils du Rituel, la Rose Initiatique, perd de son parfum, perd de sa beauté et de dégénérescence en dégénérescence, le rosier devient un arbuste plein d’épines.
La Loge perd son pouvoir fécondant et petit à petit, elle devient un club.
Du jardin des Hespérides et ses Pommes d’Or