L’œuf s’adressa alors à la pyramide : « comment faites-vous pour supporter cet effroyable mode de transport ? Pour ma part je ne puis en endurer davantage ! La pyramide répondit très étonnée : « Qu’y a-t-il qui vous gêne autant sur ce navire, mon cher compagnon de voyage ? » Il s’ensuivit le dialogue suivant :
L’œuf : Mais enfin ne remarquez-vous pas que le pont de ce navire tangue, ballotté qu’il est par les vagues et que je ne cesse de rouler de-ci, de-là en me cognant à tous les obstacles ?
La pyramide : Certes je puis voir que notre bateau traverse des turbulences mais cela ne m’affecte en rien.
L’œuf : dites-moi alors comment vous faites pour ne pas vous renverser ?
La pyramide : C’est que, voyez-vous, moi j’ai une base.
L’œuf: Voilà sans doute ce qu’il me faudrait, puis-je vous demander d’où vous l’avez obtenue ?
La pyramide : Elle est le résultat des tailles successives que j’infligeai à la masse informe que j’étais.
L’œuf s’écria : « Je ne puis malheureusement faire de même car cela briserait ma coquille ! »
Ce à quoi la pyramide répondit : « Tu viens là de découvrir le nœud du problème, alors plutôt que de blâmer la mer ou le pont de ce bateau, assure-toi que ce n’est pas ta coquille qui t’empêche de tenir droit. »
Source : http://www.freresbatisseurs.ch