MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard
En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.
Chronique 272
1796 – Roëttiers de Montaleau, franc-maçon
Alexandre Louis Roëttiers de Montaleau (1748-1808) est le fils d’un graveur général des monnaies d’Angleterre, devenu plus tard orfèvre du roi de France – ce que fut par ailleurs son grand-père maternel.
Après des études de dessin, de peinture et de gravure, il devient lui-même graveur général des monnaies avant d’être nommé conseiller-auditeur à la Chambre des comptes – charge qu’il conservera jusqu’en 1791. Il occupera ensuite les fonctions de directeur de la Monnaie de Paris jusqu’en 1797.
La vie profane de Roëttiers de Montaleau est encore marquée, en novembre 1793, par une accusation de «otrafics douteux ». Ce qui lui vaut d’être arrêté et emprisonné. Un arrêt du comité de Salut public, en date du 14 nivôse (3 janvier 1974) reconnaît son innocence et ordonne sa libération.
On ignore quand Roëttiers de Montaleau a été initié ; sans doute en 1774. On relève son nom sur le tableau de 1775 de la loge L’Amitié, où il occupe les fonctions de second surveillant ; il en sera le vénérable maître dès 1778.
Son accès aux fonctions de dignitaire du Grand Orient de France a lieu en 1780 quand, à l’âge de 32 ans, il devient membre de la Chambre des provinces – il en sera le président en 1786.
En 1782, Roëttiers est nommé orateur de la Chambre des grades et participe de ce fait, plus que tout autre, à l’élaboration des rituels de l’Ordre maçonnique. En 1784, il préside les travaux du Grand Chapitre Général de France.
Suite à l’émigration de Sigismont de Montmorency-Luxembourg et à la démission du duc d’Orléans, il devient à lui seul le Grand Orient de France, qu’il réorganise et administre sous le Directoire et le Consulat, avant de le confier sous l’Empire à une génération nouvelle de francs-maçons.
© Guy Chassagnard – Auteur de :
- Le Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT, 2016),
- La Franc-Maçonnerie en Question (DERVY, 2017),
- Les Constitutions d’Anderson (1723) et la Maçonnerie disséquée (1730) (DERVY, 2018),
- La Chronologie de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT 2019),
- Les Annales de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT 2019)
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