L’article « UN OPERA MACONNIQUE FRANÇAIS MECONNU : »LA REINE DE SABA », DE CHARLES GOUNOD » qui un régal est une analyse de Nicolas Gounod, arrière arrière petit fils du compositeur.
Et dans l’attente de lire l’articel, voici le résumé de cet opéra en 5 actes qui nous conte l’amour d’ Hiram (Adoniram), architecte du Temple de Soliman (Salomon) pour la belle Balkis, la Reine de Saba !
LA REINE DE SABA
(Création à l’Opéra, le 28 février 1862)
Situation : Au royaume biblique de Soliman
Acte I
L’atelier d’Adoniram.
Adoniram est troublé par les limites de l’artiste mortel qu’il est et en appelle à son ancêtre divin, Tubalkaïn, pour l’aider dans ses derniers projets : la fonte d’une vasque monumentale, la mer d’airain (air: « Inspirez-moi, race divine ». Ses réflexions sont interrompues par l’entrée de son jeune apprenti, Benoni, qui lui annonce que l’illustre Balkis, la reine de Saba, arrivera bientôt à Jérusalem pour rendre visite à Soliman. Benoni chante sa beauté légendaire (romance: « Comme la naissante aurore »). Adoniram reçoit ensuite trois de ses ouvriers – Amrou, Phanor et Méthousaël ; ils exigent un meilleur salaire et le mot de passe secret que seuls peuvent connaître les maîtres artisans. Adoniram rejette leur requête et, après une courte apparition du grand prêtre Sadoc pour escorter Adoniram à une audience que lui accordent le roi et sa radieuse invitée, les trois ouvriers jurent de se venger (quatuor et trio: « Il nous repousse »). Devant le temple. Une longue marche instrumentale annonce l’arrivée de Soliman et de Balkis (cortège et finale). Les masses assemblées, dont un grand nombre d’ouvriers d’Adoniram, accueillent le couple royal avec des acclamations joyeuses. Lorsque cet accueil bruyant s’apaise, Soliman exprime son amour pour Balkis et lui demande un anneau qu’elle lui a promis en symbole de leurs fiançailles. Balkis le lui remet à contrecoeur. Elle s’émerveille de la magnificence du temple et demande à en voir l’architecte. Lorsque paraît Adoniram, Balkis fait l’éloge de la splendeur de son oeuvre ; sa voix éveille en lui un écho de sa lignée ancestrale. Pour répondre à une demande de la reine, Adoniram en appelle à l’attention des masses assemblées d’un mystérieux signal de la main ; à ce geste, les membres des diverses corporations se regroupent entre eux et marchent près de Soliman et Balkis dans un ordre parfait. Soliman est horrifié du contrôle qu’exerce Adoniram sur une si grande part de la population. Toutefois, Balkis est si impressionnée qu’elle retire son collier et le place autour du cou d’Adoniram.
Acte II
Le plateau de Sion. On voit un haut fourneau à l’arrière de la scène.
Les ouvriers d’Adoniram lui annoncent que tout est prêt pour la fonte de la mer d’airain, mais dans l’immédiat le souvenir de sa rencontre avec Balkis le préoccupe. Il retrouve son calme et annonce à ses disciples qu’ils sont sur le point de vivre un moment décisif. Soliman et Balkis arrivent pour assister à la fonte. Au moment où le métal fondu est libéré du haut fourneau, Benoni se précipite vers Soliman pour lui annoncer que trois traîtres parmi ses ouvriers ont saboté le projet. Soliman déclare qu’il est trop tard pour prendre des mesures. Les trois coupables – Amrou, Phanor et Méthousaël – jubilent lorsqu’un torrent de métal fondu coule de façon incontrôlée du haut fourneau pour détruire le moule. Tous se mettent rapidement à l’abris. Sous les yeux d’Adoniram, le haut fourneau explose.
Acte III
Une clairière dans un bois de cèdres et de palmiers; le lavoir de la suite de Balkis.
Après deux choeurs et un ballet des servantes de la Reine et de leurs homologues à la cour de Soliman, Balkis chante les sentiments qu’a éveillés en elle Adoniram (cavatine: « Plus grand dans son obscurité »). Contre toute attente, l’artiste arrive en personne. Il est découragé par l’échec de la fonte de la mer d’airain et, déclarant qu’il n’est pas digne de la Reine il arrache le collier qu’elle lui a donné (duo: « Qu’importe ma gloire effacée »). Lorsqu’elle admet qu’elle n’aime pas Soliman, il est plus enclin à lui révéler l’attraction qu’elle exerce sur lui. Balkis termine le duo en déclarant franchement son amour pour Adoniram. Leur rencontre est soudain interrompue par Benoni, qui leur apprend que les Djinns (esprits du royaume souterrain de Tubalkaïn) ont réparé le moule et que la vasque est achevée et désormais en place. En réponse à la question de Balkis sur cette surprenante tournure des événements, Adoniram admet qu’il est protégé par les Djinns et qu’il est du même sang que la Reine grâce à leur ancêtre commun, Nemrod le chasseur. Adoniram, Balkis, sa confidente Sarahil et Benoni chantent une prière de remerciement à Tubalkaïn, tandis qu’Amrou, Phanor et Méthousaël se glissent à la dérobée à l’arrière plan, marmonnant qu’ils vont informer Soliman de ce dont ils viennent d’être les témoins (septuor: « O Tubalkaïn mon père »).
Acte IV
Une vaste salle du palais d’été du roi Soliman.
Un choeur cérémonial (choeur: « Soliman notre roi ») commence par infirmer l’état d’esprit déprimé du Roi. Balkis n’a pas paru depuis quatre jours pour conclure le pacte de mariage, ce qui amène Soliman a ruminer sur la futilité de son attachement pour elle (récit et cavatine: « Sous les pieds d’une femme »). Sadoc annonce qu’Amrou, Phanor et Méthousaël attendent une audience. Ils viennent raconter à Soliman le rendez-vous nocturne d’Adoniram et de Balkis et le poussent à prendre des mesures (quatuor: « Hâtez-vous de parler »). Se souvenant qu’il s’agit des trois ouvriers qui ont interrompu la fonte de la mer d’airain, Soliman refuse de les croire. Des doutes assaillent le Roi, toutefois, lorsque Adoniram vient lui demander d’être relevé de ses fonctions, Soliman essaie de le dissuader en lui offrant de partager le pouvoir à part égale avec lui. L’artiste rejette cette proposition avec dédain et sort dignement. Soliman abandonne Adoniram a la « justice éternelle » et se prépare à recevoir la Reine. Seule avec le Roi, Balkis lui demande un jour supplémentaire avant leur mariage et l’apaise en lui promettant tout de suite une heure de son temps (duo: « Elle est en mon pouvoir »). Il admet qu’il a été informé du rendez-vous nocturne illicite et, dans son état enivré, passe alternativement des menaces aux déclarations d’amour à la Reine. Lorsqu’il tente d’étreindre Balkis par la force, Sarahil se glisse de derrière un rideau et verse un fort narcotique dans la tasse du Roi. La potion produit rapidement son effet et, alors que le Roi tombe inconscient, il maudit Balkis. Elle profite de l’occasion pour retirer l’anneau de la main inerte de Soliman.
Acte V
Un ravin isolé par un temps orageux.
Adoniram attend anxieusement la Reine pour s’enfuir avec elle. Il est surpris par l’apparition soudaine d’Amrou, Phanor et Méthousaël. Les trois ouvriers le pressent de céder à leurs demandes, mais Adoniram ne répond qu’avec des remarques méprisantes (quatuor: « Tes yeux ont su me reconnaître »). Ils le poignardent et s’enfuient. Balkis arrive auprès de l’artiste mortellement blessé et, après une étreinte finale, glisse à son doigt l’anneau qu’elle a repris a Soliman. Les esclaves et la suite de la Reine se précipitent pour assister à son bref panégyrique sur le corps (finale: « Emportons dans la nuit »).