L’Hospitalier est l’élément de la Loge qui a l’office, la tâche, de détecter les situations de besoin et de pourvoir au soulagement de ces situations, soit en agissant personnellement, soit en faisant appel à l’aide d’autres Maçons ou, même, de toute la Loge. , ou , si la situation le justifie ou l’impose, demander, par l’intermédiaire de la Grande Loge et du Grand Officier chargé de cette charge spécifique, au Grand Hospitalier ou au Grand Aumônier, l’aide des autres Loges et de leurs membres respectifs.
L’un des traits distinctifs de la franc-maçonnerie, l’une des caractéristiques qui constituent son essence en tant que Fraternité, est l’existence, la culture et la pratique d’une solidarité profonde et ressentie entre ses membres. Solidarité qui ne veut pas dire complicité dans des actions illégales ou immorales, ni couvrir ceux qui les pratiquent, même s’ils sont Frères, ni même aider ou faciliter l’impunité de ceux qui violent les lois de l’État ou les règles de la morale. Le franc-maçon doit toujours être un homme libre avec de bonnes mœurs. De bonnes mœurs, ne violant pas les lois ou les règles de la morale et de la décence. Libre, car autodéterminé et, par conséquent, responsable de ses actes, bons et mauvais. Devant la Société et devant ses Frères. La solidarité des francs-maçons existe et se pratique et se ressent par rapport à des situations de besoin, des malheurs qui peuvent toucher n’importe qui,
Chaque fois qu’une situation se présente ou est détectée nécessitant une aide, un réconfort moral ou une simple présence amicale, les francs-maçons se précipitent et s’unissent autour de ceux qui, à ce moment-là, ont besoin de la chaleur de leurs Frères. Cette aide, ce réconfort, cette présence, sont coordonnés par l’Hospitalière. Notez que le mot utilisé est « coordonné », et non « effectué » ou « réalisé ». L’Hospitalier n’est pas l’Officier qui mène des actions de solidarité, libérant les autres éléments de la Loge de ces actions. L’Hospitalier est cet élément auquel est confiée la fonction d’organiser, d’orienter, de rendre efficaces, utiles, les efforts de TOUS en faveur de celui qui en a besoin.
Il est clair que, parfois, souvent même, l’utilité voulue de l’aide ou du soutien ou de la présence détermine que l’Hospitalier seul accomplit la tâche, ou la délègue à un autre Frère plus commode pour l’accomplir. Pensez, par exemple, à la situation, qui se produit en fait inévitablement avec une certaine fréquence, d’un Frère qui est atteint d’une maladie aiguë, qui a besoin d’une intervention chirurgicale ou qui doit être hospitalisé pendant un temps considérable, alité ou en convalescence. Si tous les éléments de la Loge se précipitaient pour lui rendre visite, ce ne serait plus de la solidarité, ce serait du pèlerinage, ce ne serait plus de l’aide, ce serait du dérangement. L’Hospitalier assume ainsi, en première ligne, la tâche de s’informer de l’état du Frère, de l’aider et de le réconforter et d’organiser les modalités dans lesquelles doivent se dérouler les visites des autres Frères, de telle sorte que ni le Frère ne se sente négligé ni abandonné, ni au contraire submergé d’invasions fraternelles ou constamment harcelé par les contacts des autres, compromettant sa guérison et son repos, le dérangeant plus qu’il ne le réconforte. Dans l’expression de la solidarité, l’équilibre est aussi fondamental…
La solidarité maçonnique peut se traduire en actes (visites, exécution de tâches de substitution ou d’aide, recherche, localisation et obtention de moyens adéquats pour répondre au besoin existant), en paroles de réconfort, de conseil ou d’encouragement (combien de fois un mot amical dans la bon moment éclaire ce qui semble sombre, guide ce qui est perdu, restaure la confiance dans l’insécurité), dans le simple fait d’être présent ou disponible pour tout ce qui est nécessaire (la sécurité que vous ressentez en sachant que vous n’en avez pas besoin, mais, si nécessaire, il y a un soutien disponible…) ou à obtenir et mettre à disposition des fonds ou des moyens matériels (si une situation nécessite ou nécessite une dépense de fonds, ce ne sont pas les mots ou l’entreprise qui aident à la résoudre : c’est quoi si vous acheter les melons…). Le choix, la combinaison, mettre en pratique les formes de solidarité recommandables dans chaque cas appartient à l’Hospitalier. Parce que l’aide organisée donne généralement de meilleurs résultats que les actes généreux, anarchiques et non coordonnés…
Les hospitaliers doivent être attentifs lorsque surviennent des situations de besoin, graves ou mineures, prolongées ou passagères, et agir en conséquence. Mais ce n’est pas omniscient. Par conséquent, tout Maçon qui détecte ou a connaissance d’une de ces situations doit le communiquer à l’Hospitalier de sa Loge. Et laissez-le ensuite évaluer, analyser, agir, coordonner et collaborer dans la mesure et de la manière qui lui sont demandées. Car, pour paraphraser le principe des Mousquetaires d’Alexandre Dumas, l’idée est qu’ils sont « tous pour un », pas « chacun pour l’autre, tous ensemble et foi en Dieu »…
La solidarité maçonnique est assurée, en premier lieu, entre Frères. Mais elle existe aussi, avec une égale acuité, à l’égard des veuves et des enfants mineurs des maçons décédés. Parce que la solidarité ne s’arrête pas à la vie. Car chaque franc-maçon, aidant la famille de ceux qui sont déjà partis, sait que lorsque ce sera leur tour de partir, ils laisseront un réseau de solidarité en faveur de ceux qui en ont vraiment besoin !
Et la solidarité est quelque chose qui ne se termine pas en circuit fermé. Pour le franc-maçon, la bienfaisance est un simple accomplissement d’un devoir. Les actions solidaires ou caritatives envers toute personne – maçonne ou profane – dans le besoin, au profit d’associations ou d’actions d’aide bénévole aux personnes dans le besoin sont, au niveau de la Loge, coordonnées par l’Hospitalier.
Le bureau de l’Hospitalier est évidemment un bureau très important dans toute loge maçonnique. Elle doit donc être réalisée par un Maçon expérimenté, si possible un Ancien Vénérable.
Le symbole de l’Hospitalier est une bourse ou un sac, ou une main tenant un sac. Sac où l’Hospitalier doit conserver les moyens d’assistance. Sac qu’il doit au sens figuré toujours porter avec lui, car il ne sait jamais quand il aura besoin d’apporter une aide, matérielle ou morale. Sac comme celui dans lequel, à chaque séance, sont collectés les dons que chaque Maçon remet au Tronc de la Veuve. Main tenant le sac, dans la manière et le geste selon la tradition, après avoir ramassé les oboles pour le Tronc de la Veuve, l’Hospitalier présente le sac contenant ces oboles devant la Loge, démontrant ainsi qu’il est disponible pour quiconque en a besoin. Mais le métier d’Hospitalier, le rôle qu’il exerce, va bien au-delà de l’assistance matérielle. Souvent, l’aide la plus importante qui est fournie n’implique pas la nécessité de recourir au métal,
Rui Bandeira