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    Categories: Livres

Numéro spécial « La Planche à Charlie »

La revue « La Planche à Tracer » qui dessine le monde de demain | Un Magazine pour tous ceux qui s’intéressent à la Franc-Maçonnerie a pris une belle initiative et un bel hommage au regard de la triste actualité que nous avons traversé récemment :

le numéro de janvier 2015 de cette revue a été  intitulé « La Planche à Charlie » .

C’est un cri du coeur, une oeuvre commune de partage, de mise ensemble de toutes les contributions des Frères et Soeurs profondément touchés par ces événements.

SOMMAIRE

  • DANS CE NUMERO

    LES FONDATIONS D’UN MONDE MEILLEUR    2
    LES FRANC-MAÇONS POUR CHARLIE    3
    CHARLIE HEBDO, DE L’HOSTILITE AUX THEORIES COMPLOTISTES    5
    UN DRAME SACRE DONT IL FAUT TIRER LEÇON    8
    YVETTE ROUDY : NOTRE REPONSE DOIT ETRE MAÇONNIQUE    12
    LA VERITE EST UN MIROIR    16
    APRES AVOIR TOUS ETE CHARLIE, QUI SERONS-NOUS ?    17
    HOMMAGE A BERNARD MARIS    19
    CONTRIBUTION DES JEUNES    22
    ECHANGE FRATERNEL    23
    LE PIEGE DU TERRORISME    25
    LE PRIMAT DE LA VIE    27
    BETES ET MECHANTS    29
    UNE FACHEUSE CONFUSION    31

Editorial Janvier 2015

Les Fondations d’un monde meilleur

Mes Frères, Mes Sœurs, Chers amis,

Tout d’abord un grand merci pour votre participation massive à ce numéro spécial intitulé la Planche à Charlie. Issue de productions picturales ou écrites réalisées spécialement pour ce numéro, cette édition spéciale de la Planche à Tracer est une œuvre commune. C’est notre œuvre, à tous. Tous ont été publiés. Nous n’avons rien laissé de côté, car enfin ce qui procède d’un mouvement du cœur, d’un réveil de la conscience collective ne peut être laissé au bord du chemin.

La France se réveille d’un séisme, d’une gueule de bois douloureuse, après ces drames  qui nous ont atteints dans notre ADN de peuple libre. Tous étaient au rendez-vous. Beaucoup n’ont pas dormi, n’ont pensé qu’à cela, pendant toute une semaine. Jusqu’à cette marche, ce point d’orgue où le peuple de France a crié massivement et en silence, face au monde entier, son attachement fondamental aux valeurs de Liberté, d’Egalite et de Fraternité et son rejet absolu, sans peur, de toute forme de violence, de terrorisme, de racisme, de privation de nos libertés.

Événements terribles. Dix sept morts. Dessinateurs, journalistes, policiers, citoyens désignés comme victimes par le fondamentalisme musulman, parce que juifs. Projet de tuer nos principes et valeurs fondamentaux. Ce projet là, aussitôt déjoué, produit son contraire, un sursaut, une prise de conscience citoyenne… Il produit aussi des conjonctions profondes : la République, la Franc-Maçonnerie libérale, la réalité incontournable de la liberté absolue de conscience, base de la laïcité ; Et puis la fraternité. Fraternité, où se retrouvent le mouvement intime de l’être reconnaissant l’autre comme son semblable, dans sa proximité, et une expression citoyenne et politique nouvelle,  une union nationale et républicaine. L’ »esprit du 11 janvier » a enfanté d’une volonté de mieux vivre ensemble… Comment la dire ? Comment porter en projet dans notre futur, ce sentiment de fraternité ? Comment concrétiser cette pulsion de vie ?

Tous, main dans la main, dans toutes les villes de France nous sommes descendus dans la rue, pour faire front, face à l’horreur et à la terreur. Plus de quatre millions de personnes, au-delà des clivages politiques, ethniques et culturels, ont montré leur attachement profond à nos valeurs de Liberté, d’Egalité et de Fraternité. Chantée d’une seule voix à l’Assemblée Nationale dans un mouvement spontané, les accents de la Marseillaise n’avaient pas résonné dans ce cénacle depuis 1918. Mais le chantier est loin d’être achevé. En réalité il ne fait que commencer et nous allons vers des épreuves collectives à l’échelle internationale et qui ne doivent pas, que nous ne laisserons pas, être les prémisses malheureuses d’un monde sans devenir, dominé par la terreur et les totalitarismes.

Nous avions conclu notre précédent éditorial, au mois de décembre, par les mots suivants, presque prémonitoires, comme l’était le dernier dessin de Charb à propos des vœux : « Face à la radicalisation du monde, nous avons plus que jamais un devoir d’action et de vigilance ».

Nous, Franc-Maçons, avons en effet un devoir : celui de penser le monde. Notre réflexion sur le vivre ensemble, sur la laïcité, nous impose de nous mettre au travail, de faire entendre la voix des loges dans le monde profane ; Car en ces temps inédits, les valeurs qui nous animent sont au cœur de la conscience et du trouble de chacun, et à la racine d’un débat public renouvelé, rafraichi, d’une espérance collective encore confuse, mais profonde. Nous pouvons, nous avons le devoir de travailler cette pierre, d’impulser dans la société une réflexion détachée des passions immédiates et égoïstes, une pensée juste, pour rebâtir un monde fondé sur des valeurs solides et qui ne cédera pas au terrorisme. Un monde qui restera ferme, sans peur, sans mascarade.

Les fondations de ce temple, il est de notre devoir de contribuer à les poser, pour en faire un édifice stable, sur lequel nos enfants pourront à leur tour continuer à bâtir, dans l’espérance rayonnante d’un monde meilleur, en progrès.

Par Marianne Blancherie

A.S.: