Hervé Mestron. 70 pages. Editions Intidata. 7 euros.
Le court roman d’Hervé Mestron est un polar aussi noir qu’un James Ellroy. En effet, sorti de l’obscurité carcérale Ziz replonge dans la noirceur de son ancien environnement : violence, drogue, meurtres… du bien trop lourd pour ses jeunes épaules.
Alors l’anti héros se rend chez pôle emploi, où on lui propose un job dans la sécurité, en vertu – si l’on peut dire – du principe qui veut que plus dure aura été le passé du postulent, meilleur il sera comme gardien du bien être des autres. Et voilà qu’il se retrouve en plein Paris, gardien, ou servant suivant le jargon de l’organisme, dans le bâtiment du Grand Cercle de France.
Il va y être confronté, avec curiosité et une forme de respect, à l’étrangeté des lieux et de ceux qui les fréquentent. La cordialité des membres de ce Cercle plutôt mystérieux – des hommes et des femmes de tous âges, d’allures hétéroclites -, finit par le toucher et le conduire aux marges d’une réflexion sur le sens de la vie, le bien et le mal, sans manichéisme ni profonde naïveté.
La preuve, c’est que malgré cette imprégnation humaniste, malgré le job que Ziz remplit à merveille, il va être repris par la fatalité et s’enfoncer à nouveau dans un lac glacé, la nuit, quand les filles et l’argent facile miroitent dans des temples dont les rites sont bien peu maçonniques.
Pourtant, pourtant, tout est-il aussi définitf ?
Jack Chaboud