Le Centre de Recherches d’Histoire des Idées, l’Association Culturelle Clio de Nice, l’Institut des Sciences Humaines et Sociales, le Cercle Condorcet de Nice, l’Université de Nice-Sophia Antipolis, la Fédération Départementale de la Ligue de l’Enseignement vous invitent à participer au Colloque International qu’ils organisent à Nice les 8 et 9 décembre 2011 , Campus Saint Jean d’Angely à Nice , grand amphithéâtre, sur le thème : « LA LAÏCITÉ FACE AUX DÉFIS DE LA MONDIALITÉ »
Voici le programme à visualiser ci dessous et à télécharger ICI :
Jeudi 8 décembre
matin
9h30 Ouverture du colloque par M. le professeur Richard ARENA, directeur de l’Institut des Sciences Humaines et Sociales de l’Université de Nice-Sophia Antipolis.
Allocutions de Mme la professeure Carole TALON-HUGON, directrice du Centre de Recherche d’Histoire des Idées et de M. Clément STORA, président du Cercle Philosophique CLIO.
10h00 André TOSEL, professeur émérite de philosophie à l’U.N.S.A. A quelles conditions peut-on penser une idée rigoureuse de la laïcité en situation de mondialité ? Il devient urgent de penser la laïcité par-delà l’opposition d’une laïcité dite fermée et étatique et une autre ouverte, mais prête à des compromis théologico-politiques au nom du multiculturalisme. Une idée rigoureuse de la laïcité reconnaît la dimension sociale des religions, non pas simplement privée, mais ne cède rien à tout ce qui remet en cause le processus de constitutionnalisation de la personne libre et solidaire.
10h45 Discussion
11h00 Amina AOUCHAR, professeure d’histoire, Université de Rabat. La laïcité est-elle possible, est-elle souhaitable au sud de la Méditerranée ? Aucun pays de la rive sud de la Méditerranée n’a inscrit la laïcité dans sa constitution. Pourtant deux pays à majorité musulmane l’ont fait : la Turquie et le Sénégal. Dans quelle mesure ces expériences ont-elles réussi et peuvent-elles être érigées en modèle pour le reste du monde musulman ? Ni le substrat culturel ni la conjoncture actuelle ne semblent favorables à un tel projet. Pourtant, la laïcité ne pourrait-elle pas contribuer à apaiser le champ religieux et le champ politique, lieux de déchirures et d’affrontements. Ne pourrait-elle pas initier un « savoir vivre ensemble » et paradoxalement permettre à l’Islam de revenir à sa fonction première, sa fonction spirituelle ?
11h45 Discussion
après-midi
14h00 Edouard DELRUELLE, professeur de philosophie politique, Université de Liège, président du Centre pour la Coopération des Cultures et la Lutte contre le Racisme de Bruxelles. La laïcité entre géoculture et ethnoculture. Dans les débats sur le multiculturalisme, une ambiguïté règne quant à la signification du mot « culture », qui désigne tantôt le socle politique et le symbolique commun à une population vivant sur le même territoire, tantôt la communauté régionale ou ethnique d’appartenance propre à un groupe d’individus. La communication formulera une hypothèse pour lever cette ambiguïté et à en explorer les conséquences sur la question de la laïcité.
14h45 Discussion
15h00 Graziano LINGUA, professeur de philosophie, Université de Turin. La laïcité et l’expression des convictions religieuses. A partir du cas italien. Seront abordées les questions liées au débat italien sur le rôle des convictions religieuses dans l’espace public dans un contexte de transformations religieuses de la monoculture catholique au pluralisme confessionnel et religieux contemporain. A partir du débat entre Rawls et Habermas sur la raison publique et des positions d’auteurs tels que Weithman et Wolterstoff, on montrera que tout en respectant le principe de laïcité des institutions la recherche d’une base commune de valeurs exige le dépassement d’un consensus par recoupement en faveur d’un consensus par confrontation. Cette thèse se justifie en faisant apparaître comment aujourd’hui la question centrale n’est pas « un retour de la religion », mais le monopole de l’Eglise catholique sur les médias de communication, la promotion culturelle, etc. Ce monopole ne doit pas être abordé par le dispositif de la privatisation de la foi mais par la création d’un espace public véritablement inclusif et respectueux du pluralisme.
15h45 Discussion
16h00 Pause
16h30 Chahla CHAFIQ, sociologue, directrice de l’Agence pour le Développement des Relations Interculturelles et de la Citoyenneté.
Le politico-religieux et les enjeux de la démocratie : que nous apprend l’expérience iranienne ? L’expérience iranienne permet d’analyser en profondeur les mécanismes de développement de l’islamisme comme alternative politique fondée sur l’idéologisation de l’islam et ses conséquences sociopolitiques et culturelles. Par ailleurs, elle met en relief le rôle central du genre et des rapports sociaux de sexe au sein des phénomènes islamistes. A travers cette analyse, la communication abordera les défis actuels que lancent les mouvements politico-religieux à la démocratie et le rôle de la laïcité dans ce champ.
17h15 Discussion
18h-20h TABLE RONDE La culture laïque dans la société civile avec Clément STORA, président du Cercle Philosophique CLIO, Roger LE FERS, président du Cercle Condorcet des Alpes-Maritimes, Antoine LUCAS, président de la Ligue de l’Enseignement Fédération des Alpes-Maritimes, Jocelyne STREIFF-FENART, professeur de sociologie, directrice de l’URFIST, U.N.S.A.
Table ronde coordonnée par Edmond MAESTRI, professeur émérite d’histoire à l’Université de La Réunion et premier titulaire de la chaire UNESCO à La Réunion.
Vendredi 9 décembre
matin
9h00 Jean-Paul SCOT, historien, professeur honoraire en classes préparatoires Paris Europe et laïcité : questions sur la diversité des rapports Eglises-Etats. La diversité des rapports Eglises-Etats est un héritage des histoires politiques, religieuses et culturelles des différentes nations européennes. En matière de laïcité, la France n’est pas plus une « exception » qu’un « modèle » même si les pères de la loi de séparation de 1905 ont voulu parachever leur programme républicain par un régime de « complète laïcité ». Aujourd’hui, certains prônent une « laïcité européenne » qui serait définie par l’autonomie du politique et du religieux, et non par la séparation des Eglises et de l’Etat. Quels sont les enjeux institutionnels du débat européen sur la laïcité ?
9h45 Discussion
10h00 Sourmaya MESTIRI, professeure de philosophie politique, Université de Tunis. Laïcité et Islam : le cas tunisien à la lumière de l’élection de la Constituante (23 octobre 2011). Après la révolution du 14 janvier 2011, les Tunisiens ont eu l’impression d’avoir entamé une nouvelle séquence de leur histoire, d’aucuns la qualifiant de « seconde indépendance ». Une nouvelle scène politique a commencé à émerger, avec un acteur de poids : le parti islamiste Ennahdha, parti historique présent en Tunisie depuis les années 1970. Son audience, au cours de ces derniers mois, n’a cessé d’augmenter à mesure que son discours s’est « assagi ». Sur la question de la séparation du politique et du religieux, le parti islamiste défend la sécularisation mais choisit de parler d’Etat civil plutôt que de laïcité, vocable dont il récuse la charge historique. D’où la question : dans quelle mesure est-il possible de croire au discours d’Ennnahdha et à ses intentions progressistes ?
10h45 Discussion
11h00 Pause
11h15 Jean ROBELIN, professeur émérite de philosophie à l’U.N.S.A. La laïcité peut-elle être autre chose qu’une religion laïque ? Sécularisation ne signifie pas désenchantement. Dans la modernité, les pensées et même les pratiques laïques ont souvent pris la forme d’une religion laïque. Aussi n’assistons-nous à aucun « retour » du religieux, parce qu’il n’avait jamais quitté la scène. L’intervention suivra cette logique religieuse à l’œuvre dans les expressions de la laïcité, afin de déterminer si la globalisation offre des possibilités d’instauration d’une laïcité areligieuse et non plus irréligieuse.
12h00 Discussion et conclusions
13h00 Fin du colloque
Plus d’infos :
http://www.unice.fr
http://www.unice.fr/CRHI
http://unice.fr/universite/services-communs/ishsn
http://www.clio.asso.fr
http://cerclecondorcet06.free.fr
http://www.liguefolam.org