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MISRAÏM, SOUS L’OEIL DE LA POLICE


MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard

En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître. 

Chronique 345

1815 – Misraïm, sous l’œil de la police

« Les francs-maçons ont toujours inspiré des craintes, et il n’y a pas une loge dans Paris qui ne compte parmi ses frères un ou deux agents de police au moins. » 

Ainsi commence la confidence de M. Froment, « chef de brigade du cabinet particulier du préfet », consacrée à une « loge maçonnique du Rit Misraïm ». 

Et M. Froment de raconter la surveillance dont a fait l’objet un sieur Ver­gnes : 

« On le suivit, et on le vit entrer chez MM. Bédarride frères, parfumeurs, rue du faubourg Saint-Martin. 

« On prit de suite des informations sur eux ; on apprit qu’il avait été établi une loge de francs-maçons dans une chambre de la maison qu’ils habitaient, et que des choristes de l’Opéra, et un grand nombre d’étudiants, ou élèves des écoles de droit et de médecine, en faisaient partie. 

« Quelle découverte ! Quel atelier de conspirations !

« Le directeur général en témoigna une vive inquiétude ; cela devait être. En conséquence, il donna l’ordre que la nouvelle loge fût soumise à toutes les investigations. 

« On sentit la nécessité d’y faire recevoir un agent. Le bon frère !

« La chose n’était pas très difficile à exécuter, car les loges clandestines n’ont en général d’autre but que l’argent. 

« La nouvelle loge était du nombre de celles qui cherchaient à alimenter leur caisse. 

« Le nommé André, agent de la préfecture, fut choisi pour s’y faire admettre. 

« Il se présenta chez Bédarride aîné, qui était vénérable ; il demanda cent francs pour lui conférer les grades d’apprenti, de compagnon et de maître parfait. 

« Alors Bédarride donna au nouveau frère les signes, mots et attouchements des trois premiers grades. 

« André fit un rapport à la préfecture sur cette réception, et sur ce qu’il avait remarqué d’intéressant dans la loge… »

© Guy Chassagnard – Auteur de  :

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A.S.: