MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard
En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.
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Chronique 12 – 1 avant J.-C. – Les Collegia fabrorum romains
L’histoire
L’origine de la Franc-maçonnerie est obscure et de surcroît incertaine. Les historiens se sont donc complu à la faire remonter aux temps les plus reculés ; et l’ont souvent trouvée dans les pratiques corporatives et les cérémonies initiatiques de l’Égypte et de la Grèce. Nous avons nous-même fait référence, précédemment, aux bâtisseurs de Deir el-Medineh et aux mystères d’Éleusis.
Consacrons encore ces quelques lignes aux Collegia romains. Avec pour seul souci d’apporter une nouvelle pierre informative à l’édifice maçonnique.
Les Collegia fabrorum, qui apparaissent, selon Plutarque, sous le règne de Numa Pompilius (VIIIe siècle avant J.-C.) abondent dans l’empire romain ainsi que dans les pays con-quis. Il en existe à Nice, à Nîmes, à Lyon, voire à Lutèce. Il s’agit de « collèges » d’artisans et de constructeurs – mêlant l’exercice du métier au culte des divinités – qui sont étroitement associés à la vie militaire ou communale.
Les membres du collège jouissent de privilèges particuliers importants et exercent leur métier dans un état de monopole absolu. Ils doivent, en contrepartie, s’astreindre à l’observance de règles rigoureuses. Ainsi ne peuvent-ils abandonner le collège sans perdre la totalité de leurs biens.
Une particularité des Collegia que l’on retrouvera plus tard en Franc-Maçonnerie : la pratique des « agapes », rassemblant leurs membres pour partager un repas ou un banquet ordonnancé.
Si l’on en croit Robert Freke Gould, les Collegia auraient eu pour but d’implanter « le germe de la civilisation romaine et de l’Art romain » sur l’ensemble de l’empire.
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© Guy Chassagnard – Auteur de Pourquoi & Comment on devient franc-maçon (Éditions Jean-Paul Bertrand, 2008).