Voici la question 72 de la Série« MISCELLANEA MACIONICA » (Miscellanées Maçonniques) tenue par Guy Chassagnard, ancien journaliste professionnel qui, parvenu à l’âge de la retraite, a cessé de traiter l’actualité quotidienne, pour s’adonner à l’étude de la Franc-Maçonnerie et de son histoire.
Miscellanea Macionica : Quelles ont été les premières divulgations maçonniques ?
Inventaire des premières divulgations écrites et imprimées en France (ou supposées avoir été imprimées à l’étranger pour échapper à toute censure) :
• 1737 – Réception d’un Franc-Maçon. – Il s’agit d’un opuscule de petit format, de dix pages, établi à partir des confidences reçues sur l’oreiller par une danseuse de l’Opéra, portant le nom de Marie-Armande Carton (1685-1765) ; confidences rapportées au chevalier René Hérault, Lieutenant général de la police parisienne, et diffusées par celui-ci.
• 1741 – Almanach des Cocus ou Amusements pour le Beau Sexe pour l’année 1741. - Auquel on a joint un Recueil de pièces sur les Francs-Maçons. Ouvrage instructif, épigrammique et énigmatique, dédié à la jeunesse amoureuse, par un Philosophe Garçon. A Constantinople, de l’Imprimerie du Grand Seigneur, avec l’approbation des Sultanes. Le seul intérêt de cet ouvrage anonyme, au titre original, est de reproduire le célèbre Discours que le chevalier Michael de Ramsay n’a peut-être jamais lu en loge. L’Almanach paraîtra encore en 1742 et en 1743 – publié à Pékin, chez Jean Cornard, imprimeur de la Chine…
Pour remonter à la naissance de la respectable Confratemité, on ne craint point d’avancer, après les écrivains sacrés, qu’Adam, créé par le grand Architecte de l’Univers, reçut de lui avec l’être les Sciences infuses et particulièrement la Géométrie et qu’il les appliqua aux besoins de la vie humaine.
Un Maçon est obligé, en vertu de son Titre, d’obéir à la Loi morale ; & s’il entend bien l’ Art, il ne sera jamais·un Athée stupide, ni un Libertin sans Religion. […] La Maçonnerie est le Centre de l’Union & le moyen de concilier une sincère Amitié parmi des Personnes, qui n’auraient jamais pu sans cela se rendre familières entre elles.
• 1742 – Le Secret des Francs-Maçons (Genève). – Par l’abbé Gabriel-Louis Pérau. Cet ouvrage est l’un des plus connus de la première moitié du siècle des Lumières, donnant lieu à diverses éditions, tant en France qu’à l’étranger, dont une publiée sous le titre de L’Ordre des Francs-Maçons trahi (1745). On y trouve cette définition :
Franc-Maçon (en Anglais Free Mason) signifie Maçon libre. C’était à l’origine une Société de personnes, qui étaient sensées se dévouer librement pour travailler un jour à la réédification du temple de Salomon.
• 1744 – La Franc-Maçonne ou Révélations des Mystères des Francs-Maçons (Bruxelles). – La formule de l’ouvrage, assez court au demeurant, est des plus originales : une femme fait usage de tous les charmes de sa féminité pour soutirer – mais en vain – de son époux les secrets des francs-maçons. En désespoir de cause, elle soudoie la concierge de l’hôtel où son mari tient loge et peut ainsi, cachée, assister aux réceptions successives d’un apprenti, d’un compagnon, et d’un maître.
• 1744 – Catéchisme des Francs-Maçons (Jérusalem). – Par Léonard Gabanon, alias Louis Travenal. Comme son titre le laisse entendre, l’ouvrage reproduit « les principales Demandes et Réponses que se font entre eux les francs-maçons pour se reconnaître, en tant qu’Apprentis, Compagnons et Maîtres ».
• 1744 – Le Parfait Maçon ou les véritables Secrets des quatre grades d’Apprentis, Compagnons, Maîtres ordinaires et Écossais de la Franche Maçonnerie. – L’ouvrage tient plus du dithyrambe que de l’explication, son auteur choisissant de mettre en scène deux personnages en conversation. Atypique par sa forme, voire par son contenu, il a pour intérêt majeur de présenter le grade de Maçon Écossais par un extrait de catéchisme.
• 1745 – L’Ordre des Francs-Maçons trahi, et le Secret des Mopses révélé (Amsterdam). – Il s’agit d’une adaptation, apparemment corrigée et augmentée, du Secret des Francs-Maçons de 1742, que l’abbé Gabriel-Louis Pérau ne reconnaît pas pour sien. Il s’y présente en franc-maçon ; et y ajoute son fameux Secret des Mopses.
• 1745 – Le Sceau rompu ou la Loge ouverte aux Profanes – par un Franc-Maçon (Cosmopolis). – L’auteur de cet ouvrage, bien qu’anonyme, entend corriger toutes les erreurs répandues à propos de l’Archi-Cotterie. On en retiendra son texte du serment maçonnique :
Je promets devant le grand Architecte de l’Univers, qui est Dieu, & devant cette illustre Assemblée, de ne jamais révéler les Secrets des Maçons & de la Maçonnerie, […] comme aussi de ne les jamais révéler par écrit ou de vive voix, ni tracer, graver, peindre, ou manifester de quelque manière que ce soit ouvertement ou tacitement.
Et en cas d’infraction, je permets que ma langue soit arrachée, mon coeur déchiré, mon corps brulé & réduit en cendre, pour être jeté au vent dans les quatre parties du monde, ou dans les abîmes de la mer, afin qu’il ne soit plus mémoire de moi parmi les hommes. Ainsi Dieu me soit en aide.
Autres titres parus :
– 1742 – Lettres d’un Franc-Maçon à Mr. de Vaux (Francfort) ; par Joseph Uriot.
– 1744 – Le secret des Francs-Maçons mis en évidence (Francfort & La Haye) ; par Joseph Uriot.
– 1745 – Les Secrets de l’Ordre des Francs-Maçons – Supplément au Secret des Francs-Maçons (Amsterdam).
– 1745 – Apologie pour l’Ordre des Francs-Maçons (La Haye).
– 1745 – Le véritable portrait d’un Franc-Maçon ; par Joseph Uriot.
– 1747 – Les Francs-Maçons écrasés, suite du Livre L’Ordre des Francs-Maçons trahi (Amsterdam).
– 1748 – L’Anti Maçon ou les Mystères de la Maçonnerie – dévoilés par un profane.
– 1749 – Le Nouveau Catéchisme des Francs-Maçons, dédié au Beau Sexe (Jérusalem) ; par Léonard Gabanon.
© Guy Chassagnard – Tous droits réservés – chassagnard@orange.fr