Depuis le dimanche 05 janvier 2014, je vous invite à retrouver une rubrique régulière de Questions-Réponses intitulée « MISCELLANEA MACIONICA » (Miscellanées Maçonniques) tenue par Guy Chassagnard, ancien journaliste professionnel qui, parvenu à l’âge de la retraite, a cessé de traiter l’actualité quotidienne, pour s’adonner à l’étude de la Franc-Maçonnerie et de son histoire.
Voici la question 20 de la Série Miscellanea Macionica : D’où vient la défiance des Papes envers les (francs) maçons ?
Il n’est pas d’ouvrage d’histoire maçonnique qui ne fasse mention des bulles papales de 1738 et de 1756, promulguées par Clément XII et Benoît XIV, à l’encontre de la Franc-Maçonnerie et des francs-maçons. Mais ce qu’on ignore généralement, ce que ces ouvrages ne précisent pas, c’est que la papauté s’est toujours défié des ligues, des confréries, des conventicules.
Ceci pour des raisons qui n’étaient que politiques.
Souvenons-nous qu’avant d’être des évêques, les papes, qu’ils fussent installés à Rome ou à Avignon, étaient de puissants seigneurs, jaloux de leurs pouvoirs temporels et avides de mener à bien des conquêtes territoriales nouvelles.
Aussi ne sera-t-on pas étonné de lire ce décret, daté du 18 juin 1326, adopté par un Sacré Concile tenu à Avignon, sous l’égide de Jean XXII (pape français) :
Dans certains cantons de nos provinces, il y a des gens, le plus souvent des nobles, parfois des roturiers qui organisent des ligues, des sociétés, des coalitions interdites tant par le droit ecclésiastique que par le droit civil ; sous le nom de confréries, ils se rassemblent une fois par an, en quelque lieu, pour y tenir leurs conciliabules et leurs réunions ; en pénétrant dans l’enceinte, ils prononcent un serment aux termes duquel ils doivent se soutenir contre qui que ce soit à l’exception de leurs maîtres, se prêter secours l’un à l’autre en toute occasion, se conseiller et se soutenir.
Parfois, après s’être revêtus d’un costume uniforme, et faisant usage de marques et de signes distinctifs, ils élisent l’un d’entre eux comme supérieur, auquel ils jurent d’obéir en tout ; la justice, alors s’en trouve atteinte ; meurtres et vols s’ensuivent ; plus de paix ni de sécurité : c’est l’oppression pour les innocents et les pauvre…
Il apparaît donc urgent pour les membres du Sacré Concile d’Avignon, conscients de leurs fonctions pastorales, d’agir pour le bien de leurs ouailles :
Nous prononçons la nullité, la dissolution et la rupture de tous les rassemblements, alliances, sociétés, conjurations, desdites fraternités et confréries, fondées par des clercs ou des laïques, à quelque grade, dignité, état ou condition qu’ils appartiennent ; de même, les pactes, conventions, ordinations qu’ils établissent entre eux, nous les déclarons nuls et non avenus.
Pour les prélats réunis à Avignon, un seul châtiment s’impose à tous les contrevenants : l’excommunication, ceci au quinzième jour suivant la lecture du décret dans les paroisses.
✦ Pour en savoir plus, consulter : Les Anciens Devoirs des Francs-Maçons (Guy Chassagnard, Pascal Galodé, 2014).
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