Le Maître détient la plénitude de ses droits maçonniques en regard de la loge comme de l’obédience. Seuls des Maîtres, au nombre de 7, peuvent légitimement fonder une nouvelle loge, et la tradition exige qu’une loge puisse tenir ses travaux que si 7 Maîtres au moins sont présents de l’ouverture jusqu’à la fermeture de la tenue, car : « il faut 7 maîtres pour qu’une loge soit juste et parfaite.«
Le grade de Maître confère la majorité maçonnique, la plénitude des droits en loge et dans l’obédience. Il rend le Maçon éligible aux différents offices de sa loge (quelquefois après une certaine ancienneté, de deux à cinq ans, dans le grade) ainsi qu’aux responsabilités dans la directio, de l’obédience à laquelle la loge est rattachée. Il donne aussi vocation aux grades supérieurs, que détiennent les ateliers de perfectionnement.
On a longtemps pensé que le grade de Maître était une innovation de la franc-maçonnerie moderne, postérieure à 1723 et aux Constitutions d’Anderson, le titre de « maître de loge » revenant au seul maçon qui la dirigeait, entouré de ses compagnons et apprentis. La découverte d’un rituel, daté de 1705, appelé rite « du mot de maîtres », atteste que le Maître était déjà un grade maçonnique pour la franc-maçonnerie ancienne.
Un statut établi parmi les maçons opératifs, où le Manuscrit Régius (1390), le Manuscrit Cooke (1425) et les Statuts Schaw (1598) citent le « Maître » comme un degré de compétence et de droits.
La seule innovation de la franc-maçonnerie moderne est d’avoir doté ce grade d’une nouvelle légende, à savoir l’assassinant d’un personnage : Hiram, emprunté de la Bible. Ce mythe est venu remplacer les légendes plus anciennes qui couraient parmi les corporations ouvrières.
Les antiques « pères fondateurs de la maçonnerie« , tels Euclide, Pythagore ou Peter Gore, maître Jacques ou le Père Soubise, le maître de Rosslyn Chapel ou Regnault de Montauban, furent, eux aussi, des Maîtres sages et compétents plongés dans des légendes d’assassinats et de secrets perdus.
L’initiation au grade de Maître gravite tout entière autour de cette légende d’Hiram, constructeur du temple de Salomon et assassinée par trois Compagnons. Cette légende est actuellement le lien fondamental de la maçonnerie universelle. Hiram est le symbole de la domination de soi-même, de la maîtrise totale par la science et surtout par une volonté inflexible de respecter les valeurs morales, de rester fidèle au devoir quoi qu’il puisse en coûter, donc au au péril de sa vie. Hiram personnifie l’honneur poussé jusqu’au sacrifice suprême. Il incarne la plénitude de l’Etre dans l’excellence.
source : Dictionnaire universel de la Franc-Maçonnerie –
Pour parfaire la chose :
- L’engagement et le comportement du Maître maçon (planche de la loge fidélité et prudence -GLSA)