Le Compagnon : Dans le Livres des Métiers d’Etienne Boileau (XIII° siècel), les corps de métiers n’étaient composés que deux niveaux : apprentis et compagnons ou apprentis et maîtres. Ils semble d’ailleurs que pendant tout le Moyen-Age il n’y ait eu que ces deux degrés; du moins le maître était un compagnon qui avait une responsabilité sur les autres ouvriers.
Au XVI° siècle, les Statuts des Tailleurs de Pierre de Montpellier (1544) semble montrer l’existence des 3 degrés ou grades. Après avoir servi trois ans comme apprenti, celui-ci devait de nouveau servir 3 années comme compagnon, puis il devait produire un chef-d’oeuvre s’il voulait devenir maître.
L’usage avit d^se généraliser depuis le début du XVI° siècle puisque, au nord du royaume, à Abbeville en 1508, l’apprenti qui avait fait son temps accédait à la maîtrise par la présentation d’un chef d’oeuvre.
dans les Statuts de Montpellier figure une allusion au Tour de France et aux compagnons voyageurs qui venaient demander du travail dans les villes où ils passaient. Ainsi, « le maître qui vient de faire son chef d’oeuvre, sera tenu de payer 20 sols…la boîte du métier pur subvenir aux pauvres maîtres nécessiteux et aux pauvres compagnons passants ou malades » (1586)
Selon une tradition du compagnonnage attestée depuis Perdiguier, le compagnon est celui qui sait manier le compas, qui a donc dépassé le stade de l’équerre et acquis la maîtrise du trait. On sait que dans le compagnonnage il n’y a pas de maîtres mais des aspirants puis des compagnons, ce dernier terme pouvant regrouper divers stades ultérieurs (compagnons finis, compagnons initiés).
Dans la maçonnerie opérative anglaise du XVI° siècle, il semble qu’il n’y ait pas eu deux cérémonies successives : apprenti entré et compagnon du métier ou maître.
Dans les Constitutions d’Anderson, le grade de compagnon était le seul garde, avec celui d’apprenti, jusqu’à une date postérieure à 1723 où fut introduit le garde de maître.
Ainsi, l’article IV des Constitutions précise : « L’apprenti, quand ila appris son art et servi son temps, peut devenir compagnon, ensuite éventuellement surveillant, maître de la loge « ( il faut entendre par là celui qui est désigné pour diriger un atelier e francs-maçons). Il n’y a rien sur un 3° grade.
Au début du XVIII° siècle encore, dans les loges d’Ecosse, il n’était pas rare de voir le même jour un apprenti être reçu tantôt compagnon ou maître, tantôt maître ou compagnon du métier. Ces expressions étaient équivalentes dans la maçonnerie de l’époque.
Sur le plan pratique, le passage du grade d’apprenti à celui de compagnon se fait selon une réception particulière appelée « cérémonie de passage« . Celle-ci, comme celle de l’initiation fait l’objet d’épreuves et de symboles particuliers à ce grade (mot sacrè du grade, signes, marche et attouchements).
Le nombre 5 semble être attaché particulièrement à ce degré (les 5 voyages, les 5 marches du temple, la géométrie qui est la cinquième science des arts libéraux).
Le compagnon découvre ainsi la lettre « G » au centre de l’Etoile Flamboyante. On lui explique que cette lettre remplace des caractères hébraïques qui recouvraient autrefois un des noms du Très-Haut Ce grade est certainement celui qui a conservé l’aspect opératif le plus prononcé dans la maçonnerie spéculative.
Les voyages associés aux outils des maçons en témoignent. Ces derniers ont leur explication au sens pratique et au sens symbolique. Les deux degrés d’apprenti et de compagnon recouvrent donc l’enseignement issu de la maçonnerie de métier.