Condorcet (1743-1794) : Jean-Antoine-Nicolas Caritat, marquis de Condorcet est né à Ribemont dans l’Aisne le 17 septembre 1743. Membre de l’Académie des sciences de Paris (1769), philospohe et écrivain, il tint la chaire de mathématique au Lycée (1786)

Jean-Antoine-Nicolas Caritat, marquis de Condorcet (1743-1794), était-il franc-maçon ? Il n’en existe en tout cas aucune preuve documentaire, et les historiens sérieux s’accordent en général pour répondre non à cette question.

De toutes les Lumières du XVIII° siècle, Antoine Caritat, marquis de Condorcet était le plus jeune. Voltaire considérait le philosophe et mathématicien comme son fils spirituel. C’est pourquoi le benjamin des Encyclopédistes est honoré comme l’héritier de l’esprit des Lumières durant la révolution française. Il est aussi le premier à défendre le projet d’instaurer la république en France.

Hélas, contrairement à Montesquieu, Voltaire, Rousseau, Diderot, Helvétius ou d’Alembert, Condorcet connaît le térrible privilège d’e^tre encore en vie, durant la Terreur. républicain convaincu, député à la Convention, il siège parmi les Girondins lorsque Robespierre ordonne son arrestation. Condorcet se cache durant 8 mois finalement appréhendé, il préfère se suicider. De 1765 à 1774, s’étend la période purement scientifique de sa vie. C’est au cours de cette période qu’il est élu, le 25 février 1769, à l’Académie royale des sciences.

Le parcours maçonnique de Condorcet est en toute point comparable à ceux de Diderot et d’Alembert, en qualité de membre très actif de la Loge d’Holbach fondée par Voltaire et le baron d’Holbach. Lorsque Voltaire décide de s’affilier au Grand Orient de France en se faisant initier dans la loge Les Neufs Soeurs, le 7 avril 1778, Condorcet se laisse tenter avec deux autres Holbachiques : Diderot et d’Alembert. Voltaire décède peu après sa réception par Les Neufs Soeurs. La loge décide de faire coïncider la cérémonie funèbre consacrée à Voltaire avec l’initiation de Condorcet, Diderot d’Alembert et le peintre Greuze. C’est une véritable manifestation mondaine que prépare le vénérable maître Jérôme Lalande, dont le battage préalable provoque la colère du parti des dévos, furieux de cette « déification » laïque du grand Voltaire. La menace d’une descente de police et de probables pressions exercées à son égard dissuadent Condorcet de se présenter à la porte du Temple le soir de son initiation.